Concordski, c’était le petit nom moqueur donné à l’avion Tupolev, dont la légende voulait qu’il soit copié sur le fameux Concorde. Si Eugénie Leber l’a endossé, c’est un peu par malice et surtout comme un hommage à des racines russes, familiales et lointaines, perdues dans les limbes de l’histoire. Après une formation académique au piano, plusieurs expériences de bassiste dans diverses formations depuis 2011 (« Quand les copains montaient des groupes, ils étaient contents d’avoir une fille à la basse ») et un déménagement, elle s’est mise à écrire et à composer seule. Continuer la lecture de « Sous surveillance : Concordski »
« Trop de ressentiment, ça détruit les sentiments »
Dans le département documentation de Section 26, on commence à avoir des dossiers. En 2019, j’écrivais à propos d’un homme-orchestre aperçu et apprécié au Diamant d’or de Strasbourg, et de sa démo en CDR glanée à la fin de son concert : « C’est l’état que je préfère de notre chanson française, directe, un peu frime, un peu déprimée : avec quelques mélodies inoubliables, assez pour nous faire espérer une suite, que ce soit pour de vrai en studio, en concert aussi, où la belle présence de ce jeune homme à moustache (et au mulet naissant) apaise. » Je ne sais pas s’il porte encore la moustache et le mulet, mais Antonio Emmanuel, connu sous le nom Danse avec les Shlags (qui est entre-temps devenu le titre de ce disque, capito ?), et ex clavier du Villejuif Underground revient, et de belle manière. Continuer la lecture de « Antonio Emmanuel, Danse avec les shlags (Entre-soi) »
Bien sûr qu’il est tentant de filer (électrique) la métaphore vidéoludique proposée par le duo pour enrober leur nouvel album Bogueware(Entre-soi). Tout est à portée de nos mains pour peu qu’on ait un jour tenu une manette ou un nunchuk. Les couleurs sont criardes, les silhouettes photoshopées comme il se doit sur la jaquette, les logos drôlement détournés et le génie va surtout se réfugier dans les sons bien sûr et les paroles chargées de références. Mais à dire vrai, on s’en fout un peu, parce qu’à l’écoute, on se rend bien compte qu’il se passe autre chose chez Attention le tapis prend feu : il y a bien ce truc générationnel (déroulé en bas dans ce selectorama de jeunes gens au parfum), les technologies sur maîtrisés et théoriquement comprises, les bande sons des nuages, tout ça, mais en perçant le mur de pixels, on accède quand même à un drôle de talent dans l’écriture des chansons, leurs arrangements et leur construction : instrumentaux hantés, mélodies au-dessus du lot, diversités des styles – de la chanson faussement ingénue pour petiots à la comédie musicale en passant des trucs pop catchy, novelty (appeler ça comme vous voulez), de la musique de film à la tenue d’un album concept de bout en bout, chapeau les méta-artistes. Continuer la lecture de « Selectorama : Attention Le Tapis Prend Feu »