Dans la petite chronique dédiée aux Heures défuntes, premier ouvrage d’Alice Butterlin, Pauline Nuñez disait : « Ces Heures sont une série de 13 textes courts pétris de la volonté de s’emparer ce qui habite l’esprit et d’un certain empressement à les dire avec le cœur. Ils s’attachent chacun à faire le lien entre la chronique des hauts faits des hérauts de la pop culture (principalement musicale, mais pas que) et comment ces personnages, ces créatures quasi-déiques, ont envahi nos vies jusqu’à effectivement les transformer. » On y croise Elliott Smith, Nan Goldin, Kierkegaard, une famille Sims, les membres de la Process Church, des puces de sable géantes et des femmes devenues pierre. Nous avons eu envie de questionner l’autrice sur les quelques titres qui l’ont guidée, aidée, consolée, rassurée, exaltée lors de l’écriture de cette fiction. Continuer la lecture de « Selectorama : Alice Butterlin »
Étiquette : Alice Butterlin
Catégories livres
« L’Histoire secrète de Kate Bush (& l’art étrange de la pop) » de Fred Vermorel et « Les Heures défuntes » d’Alice Butterlin (Le Gospel)
Ont paru au mitan de l’année 2022, deux ouvrages dont la publication est à noter particulièrement pour deux raisons. La première, est qu’il s’agit de deux livres qui marquent la naissance d’une nouvelle aventure éditoriale (apparition salutaire toujours à chérir) des camarades du fanzine Le Gospel déjà forts d’une présence sur écran et sur papier, et d’une première incursion du format de poche avec les deux petits opus d’Adrien Durand (Je n’aime que la musique triste et Je suis un loser, baby « en finir (ou pas) avec les années 90 » tous deux sortis en 2021). La seconde, est que ces deux titres forment une sorte de manifeste programmatique, chacun tels proue et poupe d’un même navire, promettant, nous l’espérons, de belles publications à venir autour de l’idée de ce que peut apporter la matière texte à notre sujet fétiche, à savoir toute chose pop scrutée par des regards singuliers. Le pas de côté est ambitieux et assez excitant du point de vue du lecteur, avec un pied bien au nord ancré aux mythes immémoriaux et contemporains autour de la figure de Kate Bush, et un autre, fiché en plein est, mélancolique et subjectif, issu de l’âme profonde d’une jeune autrice en devenir. Deux fantasmagories à 40 ans d’écart, deux points à l’extrémité d’une tangente littéraire à parcourir avec délice.