
Dans While we’re young (2015), la satire de Noah Baumbach qui confronte la génération X vieillissante avec celle des hipsters, il y a cette scène où Adam Driver (le djeunz) fait écouter au casque Eye Of The Tiger à Ben Stiller (le quadra en crise). Ce dernier lui lance : « Je me souviens quand cette chanson est sortie, c’était considéré comme naze. Mais ça fonctionne ! ». Le personnage d’Adam Driver ne peut pas saisir le retournement par lequel le ringard d’hier a pu devenir cool, et pour cause : quand Rocky III est sorti, il n’était pas né. Pour lui la chanson de Survivor a toujours été « cool » : elle n’est rattachée à aucun affect personnel qui l’aurait fait passer par toutes les phases du jugement, de l’enthousiasme enfantin sans recul jusqu’à l’attendrissement rétrospectif de l’âge mûr, en passant par les oukases du snobisme adolescent qui auraient relégué Eye Of The Tiger dans les limbes de la nullité. Ces phases de jugement, Ben Stiller les a traversées : séparer le bon grain de l’ivraie, pour finalement, la maturité venue, revenir de toutes les postures, c’est toute notre histoire.
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C’était au siècle dernier. Dans les pages de feu l’hebdomadaire anglais
Edité dans la nuit du lundi 23 avril via
Le bouleversant 

Il n’y a aucun plaisir à tirer de cet album. Aucune joie. Aucun contentement. Il n’y a rien à y faire, rien à y vivre, si ce n’est y errer sans but dans la tempête. Un très mauvais moment à passer seul, les yeux flasques et la gueule ouverte, pour mieux subir l’irrespirable odeur de décomposition qui s’en dégage. Dans le noir, évidemment. Qui voudrait contaminer le soleil d’un tel poison ?
Pour bien inaugurer cette rubrique, commençons par un disque qui remonte à la nuit des temps, vieux d’une éternité impalpable. Il date d’octobre dernier. Si au gré de sa fantaisie, section26 vous fera part de ses véritables pépites de grenier selon les envies de ses rédacteurs, nous nous efforcerons également (mais sans courir, la marche rapide nous sied très bien) de parfois laisser l’actualité immédiate de côté pour mieux la faire réapparaître à l’occasion. Comme ici, lorsque nous apprenions il y a peu que Watter honorerait la scène peu visible, mais nécessaire de l’espace B le jour du Disquaire Day. Et pour vous donner une idée de l’importance de la chose, voici ce que j’écrivais, il y a quatre ans, en juin 2014.