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Le mythe décisif

Metronomicon Audio Records

Metronomicon AudioDe Sun Records à Hyperdub en passant par Postcard ou Creation, les labels indés portent généralement une vision précise, défendent une scène particulière, appartiennent à un moment qui fait leur histoire – et vice-versa. Ce genre d’assertion définitive ne fonctionne pas avec Factory Records. Ni 4AD. Ni Metronomicon Audio, puisque c’est de lui qu’il s’agit. Née avec le siècle, sise à Oslo mais rayonnant (potentiellement) dans le monde entier, la structure norvégienne est l’une des plus attachantes de notre époque. Sans doute car elle n’en partage guère le goût, tout en l’embrassant sans réserve.
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Boucles hantées

Bibio

Un léger souffle, comme le reliquat poussiéreux d’un enregistrement effectué sur une machine antédiluvienne, comme la brise perçue à travers les feuilles des arbres, parcourt la plupart des longues plages instrumentales de Phantom Brickworks. L’écho d’une présence, ou d’une absence, selon ce que notre imagination voudra bien percevoir. Le souvenir dématérialisé est un élément central de l’album : ce que l’on retient de quelque chose qui a disparu, et la trace imperceptible de son passage. L’abstraction de l’ambient était sans doute la façon la plus profonde, et la plus inspirante d’exprimer ces choses pour Stephen James Wilkinson, alias Bibio.
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Felt : une déclaration

Projet né de l’imagination d’un seul homme à la fin des années 1970, Felt reste une sorte d’OVNI dans l’histoire de la pop indépendante britannique. Entre autres raisons à cause de la légende qui voudrait que l’énigmatique Lawrence, qui rêvait de se faire un nom à partir de son seul prénom, ait planifié l’existence de son groupe à géométrie très variable : 10 ans, 10 albums, 10 singles. Dont acte. Ainsi, depuis un dernier concert donné le 19 décembre 1989, Felt continue de susciter passions et vocations, alors que son mentor, réincarné entre temps en Denim puis Go-Kart Mozart, se refuse à toute reformation. Mais peaufine de temps à autres des rééditions, comme en témoignent les… six années passées sur de nouvelles versions à paraître en 2018.
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Television Personalities, Beautiful Despair
(Fire/Differ-Ant)

Television PersonalitiesJe me souviens très bien de l’appartement de Jowe Head à Stoke Newington où ces morceaux ont été enregistrés. C’était l’été 1990 et nous étions allés à Londres rencontrer les Television Personalities pour une interview «historique» et très complète pour notre fanzine d’alors : Bonjour Chez Vous – interview qui n’a d’ailleurs jamais été retranscrite et qui n’est donc jamais parue. J’en conserve, sachez-le, quelques regrets.
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(Fire/Differ-Ant) »

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Glenn Jones & David Greenberger, An Idea in Everything (Okraïna)

Les souvenirs devant nous

Sur An Idea in Everything, deux soixantenaires (le guitariste Glenn Jones et l’auteur David Greenberger) et un quarantenaire (le batteur Chris Corsano) mettent en voix et en musique des paroles recueillies auprès des pensionnaires de maisons de retraite. Peut-être le disque le plus vif, stimulant, drôle et touchant de l’année.

Glenn Jones & David GreenbergerLa tentation est grande de rester en territoire connu, dans les frontières familières que dessinent des labels ou des artistes déjà croisés, des genres identifiés. C’est ce qui guide souvent la main au moment de choisir un disque dans la pile de ceux qui arrivent chaque semaine, sans discontinuer, les derniers reléguant au fond ceux d’avant.

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The Caretaker, Everywhere At The End of Time – Part 1, 2, 3 (History Always Favors The Winner)

The CaretakerRares sont les occasions de pouvoir assister en direct à la disparition programmée d’une œuvre, d’un artiste, d’un monde. C’est pourtant à cela que s’attèle méticuleusement Leyland James Kirby depuis l’année dernière pour mettre un terme à son projet The Caretaker, qu’il mène en solitaire depuis près de deux décennies.
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