Le club du samedi soir#33 : Back in the days

5 Pointz , Queens - New York
Photo : 5 Pointz , Queens – New York, la « Mecque » du graffiti, détruite en 2014

Le 1er Janvier 2020, en buvant le premier café de l’année, j’apprends la mort de Daniel Dumile Thompson AKA MF Doom, célèbre producteur de hip hop Anglais né en Angleterre et qui a grandi à New York. Sa discographie si riche m’a donné envie de fouiner dans mes cds et disques durs à la recherche de ce que j’ai pu écouter par période, le hip hop. De fil en aiguille, j’ajoutais des morceaux sur lesquels il a collaboré, comme le projet Madvillain, mais aussi des artistes qui ont compté dans sa carrière comme Jaylib (J Dilla et Madlib) ou Madlib en solo, la liste est non exhaustive.


Bien qu’ayant une préférence pour les guitares, j’aime me laisser porter par les découvertes des autres, par le biais de rencontres et cela dès le collège, ou en passant des heures à fouiner sur internet sans restrictions de genre. Mon souvenir le plus lointain avec ce courant musical est sûrement l’incontournable Rapper’s Delight que me faisait écouter de temps en temps mon père.
Plus tard, au milieu de mes années collège et de ses tribus, le rock’n’roll, le punk et le métal me fascinaient, et nous passions des heures à écouter, se prêter nos cds de Mayhem, The Clash, Metallica, Korn et autres.
Les plus vieux ou les copains lycéens écoutaient déjà Cypress Hill, et ce groupe aura été notre porte d’entrée au Rap américain, certainement déjà car nous aimions leur coté potheads et le flow nasillard de B-Real. Cypress m’a ouvert aux groupes ou artistes latinos tels que Psycho Realm, Sick Jacken, Funkdoobiest ou Deliquent Habits qui venaient tous de la côte ouest des Etats-Unis. Sans connaissances érudites sur la question de la rivalité entre les côtes Est et Ouest, je n’ai jamais trop accroché au son plus funky que l’on retrouvait quand même plus à l’ouest, sous le soleil Californien. J’ai quand même découvert les désormais classiques du genre comme Jurrasic 5, Dilated Peoples ou Deltron 3030.
La scène de New York et sa région me donnait plus de matière. Je me mis donc à écouter des groupes comme Mobb Deep, Nas, Gang Starr et les productions de Dj Premier, Wu Tang Clan, Black Moon, Lord Finesse et le collectif D.I.T.C., Pete Rock, KRS-One, je comparais ça au punk et aux musiques froides par les textes et ambiances des instrus. J’ai pu découvrir aussi des artistes plus souterrains comme Gauge The Mental Murderah, Remedy, Godfather Don lors d’un voyage la-bas en 2014.
Non loin de New York, à Philadelphie, sévit The Roots depuis le début des années 90, que je découvrais tardivement avec l’album How I Got Over sorti en 2010 et le tube lunaire Right On, groupe singulier qui compose et joue avec des instruments, chose assez rare dans le milieu. Les Roots, dont La carrière des Roots est d’ailleurs ponctuée d’une belle série de collaborations variées (Eminem, Erikah Badu, Talib Kweli, Al Green et même Elvis Costello, pour ne citer qu’eux), ce qui prouve bien leur éclectisme.
Jedi Mind Tricks, groupe composé de Vinnie Paz, Jus Allah et du DJ Kwestion, propose un hip hop moins commercial, tranchant dans les textes, avec une grande variété de samples venants d’artistes tels que Dave Grusin, Rosita Péru ou Cal Tjader.
Toujours plus froid et nihiliste, Necro m’attirait particulièrement, avec la pochette de son album I Need Drugs (2000), où son oncle polytoxicomane Howie posait seringue à la main, mais aussi ses textes sombres à la limite du sordide.
Autour des deux derniers gravitait également Non Phixion et leurs textes parlant de théories du complot et d’extraterrestres, sur plusieurs singles entre 1995 et 2002, date de sortie de leur premier album The Future Is Now, initialement prévu chez Warner mais finalement édité sur Uncle Howie, un label indépendant fondé par Ill Bill du groupe, preuve que l’on n’est jamais mieux servi que par soi-même.
Se replonger dans ces souvenirs était extrêmement plaisant, et le choix des morceaux, un exercice plus difficile qui m’a demandé du temps, de la réflexion, mais je crois qu’au fond ce qui me fait aimer la musique au sens large, c’est de pouvoir passer d’un registre à un autre, sans limites, avec peut-être dix ans de retard par rapport aux autres, cela m’importe guère. L’écoute n’est pas un sprint. Ces temps-ci ont été consacrés au Hip Hop, demain peut-être la Dutchbeat ! A bon entendeur…

TRACKLIST

01. Delinquent Habits, Tres Delinquentes
02. Funkdoobiest, What The Deal
03. Jaylib, The Red
04. Quasimoto, Broad Factor
05. Madlib, Slim’S Return
06. Cypress Hill, Throw Your Set In The Air
07. The Psycho Realm, Showdown
08. Dilated Peoples, Confidence
09. Deltron 3030, Virus
10. Dj Premier, Change
11. Black Moon, Buck’ em Down
12. Gang Star & Inspecta Deck, Above The Clouds
13. Lords Of The Underground, Check It (remix)
14. Wu Tang Clan, Protect ya Neck
15. Lord Finesse feat. Marquee , Diamond & A.G, Speak Ya Peace
16. GZA/Genius, Investigative Reports
17. Kev Brown, Work In Progress
18. Gauge The Mental Murderah, Keep Your Compliments
19. Godfather Don, Do I Come Off
20. The Roots feat. Joanna Newsom & STS, Right On
21. MF Doom, Dead Bent
22. Jedi Mind Tricks, Retaliation
23. Necro Feat Ill Bill, The Most Sadistic
24. Non Phixion, Refuse To Lose
25. Madvillain, Money Folder
26. Guru, Looking Through Darkness

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