« It’s always five o’clock somewhere in the world », ou « It’s always cocktail time somewhere in the world », ou la justification que se donnent les anglo-saxons pour boire un cocktail à toute heure. Après des mois privés de bars et de terrasses, nous pouvons enfin goûter de nouveau à l’art du cocktail et des spiritueux. Cette playlist est là pour vous accompagner du premier drink au charme suranné au petit matin douloureux mais joyeux.
Ni bière (la Lager de Splodgenessabound et la stout des Pogues ne comptent pas comme telles), ni vin, ni whiskey, car chacun pourrait bénéficier d’une playlist à part tellement les musiciens ont été inspirés par le sujet. La soirée s’ouvre donc toute en douceur avec Duke Ellington, avant de se réchauffer avec Booker T et les Champs pour le classique Tequila. Alors que le taux d’alcoolémie augmente, George Jones, grand dipsomane devant l’Eternel, vous embarque pour l’Amérique profonde de l’alcool fait maison. Les amateurs du genre apprécieront l’exotisme ringard de Jimmy Buffet et Rupert Holmes (dont l’autre tube s’intitule également It’s Always 5 o’clock Somewhere), subtil comme une bouteille de Malibu. Nous traversons ensuite l’Atlantique pour la vision britannique de la chose avec Phil Lynott et le jeune Ian Dury de Kilburn and The High Roads, qui nous emmènent directement au pub, où lorsque Mark E. Smith reprend George Jones, le White Lightning peut désigner un cidre du même nom (chanté également par Gorillaz). Les morceaux suivants sont à écouter après la fermeture des bars, dans un appartement surpeuplé et enfumé où un inconscient a proposé de « finir la soirée », possiblement en écoutant les magnifiques morceaux de Lambchop et de Taxi, en devisant sur le grandeur et décadence du monde, ou des sujets essentiels comme Joy Division ou New Order, Factory ou Creation, les Ronettes ou les Shangri-Las. Au matin, Willie sera toujours là pour vous remettre le pied à l’étrier et vous faire déculpabiliser, sans attendre l’happy hour (n’en déplaise aux Housemartins).