Habile Bill

Habile Bill
Photo : Marlène Vrignon

Qui ?

Quentin Bendimerad (Claviers)
Paul Cossé (batterie)

Où ?

Nantes (France)

Quoi ?

Habille Bill, duo batterie/clavier adepte de « la dérision, des codes obsolètes, en particulier ceux du jazz » installé sur la côte Ouest française. Leur nom est bien entendu un clin d’œil, à l’inimitable OSS117. Paul Cossé et Quentin Bendimerad sont des musiciens occupés, très actifs sur la scène nantaise. Ils appartiennent à un « groupe avec des anciens de Blondi’s Salvation » pour le premier, les Royal Premiers et Marginals pour le second. Il se rencontrent dans Chrysler Rose, une excellente formation rock psychédélique, inspirée de Dashiell Hedayat et de la scène Canterbury. Le groupe existe par « intermittence » et les deux musiciens cherchent donc à monter un projet « qui puisse faire plus de trois concerts par an ». Au départ de deux membres de Chrysler Rose pour « des contrées lointaines », Paul et Quentin ont « envie de continuer à jouer ensemble » et se rendent compte que «  c’est bien le fun », le claviériste ajoute : « pallier l’absence de leader est devenu un défi, un truc inspirant », un argument que le groupe met à profit dans des concerts à la réputation fiévreuse.

Dernière sortie

 Habille Bill a publié un premier album sorti en vinyle à deux cents exemplaires en juin 2017. Il porte le nom du mystérieux leader du groupe, Patrick Lavier, « jamais là » selon Quentin, mais sans qui « rien n’aurait de sens ». Les plus attentifs remarqueront cependant, sa mémorable prestation. D’une voix de baryton irrésistible, il égraine des oui suggestifs, sur le fantastique titre d’ouverture Alerte au Chill. Enregistrées au studio Kastelandro, par Julien Baudouin, en mono pour le coté « frontal », toutes les prises de l’album sont « faites live batterie/claviers » avec seulement quelques overdubs de percussions, voix et claviers supplémentaires. Si la démarche semble anachronique, elle donne un souffle unique à Patrick Lavier. Les deux instrumentistes se connaissent très bien, leur complicité rayonne ; et leurs jeux respectifs, associant la subtile musicalité du jazz et l’énergie primale du garage-rock, s’entrelacent à merveille dans un dialogue enthousiaste, dynamique et gracieux. Lorrenahh est une plongée dans une mer d’azur en plein été, le soleil caressant les épaules dorées. L’Interlude, qui n’en est pas vraiment une, évoque la rencontre entre Jimmy Smith et un obscur combo compilé sur une Nuggets. Les huit titres, majoritairement instrumentaux, constituent ainsi une rafraîchissante déclinaison de l’esprit des sixties : du jazz pour danser et kiffer. Nous ne doutons pas que la confrérie acid jazz et la clique Talkin’ Loud aurait accueilli la formation nantaise à bras ouverts !

Tube absolu

Si Patrick Lavier brille par sa cohérence, nous avons un petit faible pour Hard Bossa. Paul Cossé esquisse un rythme frénétique au touché précis, fin et délicat, parfaite assise pour la prestation virevoltante, vibrante et fougueuse de Quentin Bendimerad. Les deux larrons offrent ainsi une déclamation pétulante de groove, appel impérieux à la danse et au lâcher prise : ne cherchez plus à contrôler vos bras et vos jambes ! Hard Bossa vous file la banane et s’imprime dans votre cerveau pendant de nombreuses heures.

Futur conditionnel

«Nous sortirons bientôt un morceau sur une compilation de Kizmiaz Records, un chouette label nantais et nous jouerons normalement le 15 juin au Supersonic à 1 heure du matin pour un set teuf ! »

Site

https://habilebill.bandcamp.com/

 

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