Fontaine Wallace, Fontaine Wallace (Microcultures/Differ-ant)

Fontaine WallaceSuperflu. Un groupe-culte ? Ça semble un peu exagéré. Pourtant, ça correspond peu ou prou à la définition donnée du genre : après tout, cette formation nordiste, active entre 1998 et 2007, a acquis un (petit) noyau dur d’amateurs dévoués. En suis-je ? Pas sûr. Je possède Tchin-Tchin (2000) et le tardif La Chance (2007), mais les écoute rarement.

Le son était plus épais, la production plus dense, tout sonnait plus “pro”, rien ne possédait le charme bancal du premier album, Et Puis Après On Verra Bien (1998), et sa collection de morceaux vers lesquels on revient, inlassablement : Ça M’A Fait Plaisir De Te Voir, Le Tournebride, Les Cartons… On n’eut plus de nouvelles d’eux durant dix ans. Ou presque. L’un – Nicolas Falez – a poursuivi sa carrière de journaliste radio (pour RFI). Les autres seront sans doute retournés boire des cafés tièdes en salle des profs. On ne savait pas vraiment, et à vrai dire, on s’en foutait. Seules comptaient les chansons. N’empêche, lorsqu’en 2016 sont apparues deux chansons sous le nom de Fontaine Wallace, on a vacillé. Fontaine Wallace. Un nom franglais mais pas ringard. Urbain. Pas vraiment rattaché à une époque. Un nom qui claque, tout simplement. De Superflu, ne restait que Falez, entouré de nouveaux amis aperçus parfois chez Prohibition, NLF3 ou Yann Tiersen. Là encore, on s’en fichait un peu. Joueur D’échecs aurait pu figurer sur l’album inaugural de Superflu : notes égrenées au piano, phrases non verbales qui sonnent bien, mélancolie à fleur de peau arrosée à deux voix… Rien n’avait bougé. Tout était beau et triste – comme au premier jour. Architecte, elle, surprenait : une pop nerveuse et un tableau désabusé de l’aménagement du territoire. Comme un écho à Rendez-Nous La Lumière, de Dominique A et, surtout, la preuve que Falez et sa bande quittaient le nombrilisme de Superflu pour s’ouvrir au monde. Avec humour, telle Petite Ville : ce sommet en forme d’inventaire dépeint le portrait d’une ville de province, son mortel ennui et la nécessité de la quitter. Ailleurs, Quarantaine sonne comme un écho lointain, mais évident à Vingt-Cinq Ans (et aussi à En Quarantaine, de Miossec). Les références, c’est histoire de situer le propos. La chanson se suffit à elle-même. Comme les autres. Y aura-t-il une suite ? Il faudra leur poser la question. En tous cas, la question de la pratique les taraude, au vu des balises de ce grand disque. Deux chansons de métier : Une Odyssée narre la naissance de l’amitié, d’un groupe, des souvenirs de répétition… Dix plages plus tard, Le Plongeon évoque cet étrange come-back, secrètement espéré mais foutrement inattendu. Voilà : inespéré, tout simplement.

Plus d’infos : https://www.facebook.com/fontainewallacemusique/

Fontaine Wallace sera le 25 mai à l’Antredeux à Lille et le 23 juin à Paris au festival Walden au Petit Bain à Paris.

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