Dans l’interview dans les colonnes de Section26, Gruff Rhys confesse être accro aux mauvais disques de country des 80’s. On peut lui pardonner cette sortie de route tant ses chansons adoucissent nos journées. Enregistré en trois jours dans les studios de La Frette, le nouveau disque est aussi bon que le précédent et devrait, en toute logique, être du même niveau que le prochain. Depuis que les Super Furry Animals sont rentrés en hibernation plus ou moins prolongée au début des années 2010, Gruff Rhys n’a de cesse d’étonner par sa capacité à se réinventer et surtout à publier des disques de grande qualité. Sur son nouvel album Sadness Set me Free, le Gallois rend hommage à Jean-Claude Vannier tout en prenant position contre la monarchie et les promoteurs immobiliers.
Apparu sur les radars français avec la parution de Fuzzy Logic des Super Furry Animals en 1996, Gruff Rhys était au final la caution foutraque de Creation Records. Les journalistes allaient au contact de ces cinq Gallois qui en imposaient peut-être un peu moins en interview qu’un certain Liam Gallagher mais qui en avaient toujours sous la semelle au bout de trois albums (ce qui n’était pas le cas d’un certain Noel Gallagher). Les Super Furry Animals avaient d’excellentes chansons, des idées à la con (comme enregistrer Paul McCartney en train de manger des carottes et du céleri le temps d’une chanson). La carrière solo de Gruff Rhys a commencé sur la même voie que celle tracée par son groupe. Il s’en éloigne de plus en plus. Depuis son album American Interior publié en 2014, Rhys s’est assagit et délivre des chansons qu’un Edwyn Collins ne renierait pas. Avec Babelsberg, Rhys a confirmé qu’il pouvait écrire un grand disque sans être excentrique. Depuis, il déroule tranquillement. Et à nous de savourer. Gruff Rhys a de nouveau des textes sombres comme pour mieux imprimer son optimisme. Au final : vive les les mauvais disques country des années 80.