Le troisième album du trio de Bristol emmené par Geoff Barrow (Portishead) ‒ accompagné de Billy Fuller et Will Young ‒ , frappe avant tout à sa première écoute par le caractère obsessionnel d’une esthétique : comme dans > (2009) et >> (2012), c’est le sillon Motorik qui est ici creusé inlassablement. Une ligne Can / Neu ! / LA Dusseldorf dont l’ossature est bien cette rythmique répétitive et hypnotique que l’on peut retrouver comme motif emblématique dans Brean Down, premier single issu de >>>. Continuer la lecture de « Beak>, >>>, (Invada Records) »
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Red, Felk Moon (Bisou Records)
Acte 1. Considéré comme une légende urbaine, le bug de l’An 2000 a bel et bien existé. On lui doit ainsi le détraquage en règle de l’ordinateur asthmatique avec lequel Red enregistre alors son premier album à demeure. Paru un an plus tard sur le micro label Rectangle – dirigé par Quentin Rollet et Noël Akchoté, esprits et musiciens libres s’il en est –, Felk se fiche pas mal des genres et de la bienséance. Âmes sensibles s’abstenir, il ne s’agit ici en aucun cas de faire beau, de cajoler l’auditeur. Continuer la lecture de « Red, Felk Moon (Bisou Records) »
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Grand Blanc, Image au Mur (Entreprise/A+LSO)
Grand Blanc suscite dégoût ou excitation, et certains adjectifs fleurissent à son égard pour parfois formuler un rejet net. D’autres, en revanche, le voient comme la relève de la french pop (que l’on aime ici), le calant sur un piédestal à filer le vertige aux allergiques. Bref, à défaut d’un genre musical précis et comme tant d’autres, Grand Blanc réhabilite le pour et le contre, non pas dans les colonnes de sites ou magazines, mais dans la vie. Et c’est ça finalement qui est le plus étonnant. Continuer la lecture de « Grand Blanc, Image au Mur (Entreprise/A+LSO) »
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Astronauts, etc., Living In Symbol (Company Records)
Il y a toujours une part d’imprévu dans le succès d’un album. Un soupçon de chance, parvenir à tomber dans une bonne oreille avisée, ou toucher à l’intime d’une époque. Living In Symbol d’Astronauts, etc. semble être parti dans la vie avec un jeu intermédiaire. L’album sort certes sur un bon label (Company Records monté par Chaz Bundick de Toro Y Moi), mais début août, en plein été donc. Qui achète et écoute des nouveautés en plein cagnard ? Continuer la lecture de « Astronauts, etc., Living In Symbol (Company Records) »
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Tony Molina, Kill The Lights (Slumberland / import)
On se souvient tous plus ou moins (enfin surtout nous, les jeunes, qui l’avons vu de son vivant) de notre réaction énamourée et définitive à l’écoute du premier morceau d’Eliott Smith que nous ayons entendus. L’évidence d’un talent supérieur, d’une propension à toucher les étoiles l’air de rien, et surtout du décalage entre la vision humaine, pas ramenarde, presque banale de la chose malgré son caractère divin, et l’air de rien, rien à foutre. Cet aspect désespérément morose et déprimant, et puis, 20 ans après, des regrets et un culte aussi évident que facile. Continuer la lecture de « Tony Molina, Kill The Lights (Slumberland / import) »
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Vinyl Williams – Opal (Requiem Pour Un Twister)
Depuis quelques années, le revival psychédélique nous gratifie de disques plus ou moins réussis. Comment renouveler un genre musical qui cumule déjà plus d’un demi-siècle d’histoire, avec ses propres codes et ses icônes ? Parmi les réussites, il y a eu Thee Oh Sees et le tourbillon garageux ; plus récemment, Kikagaku Moyo et la scène japonaise. Continuer la lecture de « Vinyl Williams – Opal (Requiem Pour Un Twister) »
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Spiritualized, And Nothing Hurt (Bella Union/Pias)
Même si on s’en doute toujours un peu, avec une sorte d’excitation un peu stupide mais toujours renouvelée plus de trente ans après, si l’on inclut ses débuts mirobolants au sein des Spacemen 3 (Playing With Fire – 1988, meilleur somnifère imagé de nos insomnies intoxiquées adolescentes et bien au-delà…), on ne sait jamais exactement ce que Jason Pierce va mettre dans sa boîte à musique. Continuer la lecture de « Spiritualized, And Nothing Hurt (Bella Union/Pias) »
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Papa M, A Broke Moon Rises (Drag City)
Après le constat d’accident et les demandes de réparation formulées sur Highway Songs (2016), disque somme néanmoins varié des traumas vécus par David Pajo sur la dernière décennie (adultère, tentative de suicide, catastrophe motocycliste), notre homme a tout bonnement choisi de quitter la voie rapide. À l’instar d’un Townes Van Zandt, qui partait vers les bois dès qu’il sentait la dépression l’empêcher de tout contact humain, ou d’un Jim Harrison qui préféra souvent la compagnie des arbres et des animaux à celle de ses semblables, Pajo a préféré se perdre en forêt pour une raison bien précise : y construire une cabane en bois pour mieux s’y abriter. Continuer la lecture de « Papa M, A Broke Moon Rises (Drag City) »