
Je l’ai déjà maintes fois dit / écrit / crié : Saint Etienne reste pour moi l’incarnation même de l’une des plus grandes injustices de l’histoire de la pop – moderne ou pas –, en particulier dans nos contrées, où leurs disques ont le plus souvent été accueillis dans une indifférence polie (oui, même le fameux Saint Etienne Daho de 1995) alors que sincèrement, ces gens-là ont écrit plus de singles que tous leurs contemporains réunis. Surtout, ils ont aussi mené leur barque comme ils auraient voulu que leurs groupes ou artistes favoris mènent la leur. Alors, ils ont laissé certaines de leurs compositions entre les mains d’artistes dont ils étaient fans, renoué avec les traditions de singles de Noël et des compilations offertes aux membres du club de fans ; ils ont continué d’imaginer des structures épatantes pour produire des groupes chers à leur cœur (Icerink, Royal Mint, Emidisc), composé pour (ou remixé) d’autres, offert des chansons à des petits labels le temps de 45 tours vinyle précieux – à une époque où le mot même de « vinyle » était banni. Alors voilà, plutôt que de résumer tout cela en décalquant l’une des compilations consacrées à ce trajet exceptionnel (mention spéciale pour London Conversations), j’ai préféré piocher parmi ces titres qui font d’ordinaire le bonheur des collectionneurs. Pour mieux illustrer, non sans une pointe de prétention, le talent de Bob Stanley, Pete Wiggs et Sarah Cracknell, responsables de la bande originale rêvée de tous ceux qui pensent qu’une seule chanson peut changer le cours d’une vie.
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Pourquoi ? Pourquoi, un beau jour, un disque se rappelle-t-il à votre bon souvenir, presque sans crier gare, sans que l’on en sache les raisons exactes ? Pourquoi un disque que l’on a écouté sans doute plus que de raison pendant un temps plus ou moins long, puis remisé (au mieux) au fin fond de sa discothèque ou (au pire) au fin fond d’un carton sans raison a priori valable se pointe-t-il donc, accompagné qui plus est d’une foultitude de souvenirs (plus ou moins incertains) pour mieux redevenir une bande comme originale de notre quotidien ? 
des nièces, des neveux. Toute la journée, toute la semaine, ils subissent la musique forcément cool qu’écoutent leurs parents ou les membres de leur famille avant que ces derniers n’écrivent quelques lignes ou des tartines pour Section26 – voire d’autres sites du même acabit. Alors, ces ados et pré-ados sont-ils déjà condamnés à écouter ce qu’on leur impose au presque quotidien ? C’est exactement ce que l’on va découvrir avec la septième sélection de cette deuxième saison : elle est l’œuvre de Louise, 16 ans, une jeune fille moins Sauvage que son patronyme ne pourrait le laisser penser.
Parfois, ça ne tient pas à grand chose une histoire d’amour. Surtout une histoire d’amour avec un disque. La story d’une amie sur un réseau social, un nom qui ne nous dit rien du tout comparé à un autre nom qui nous dit vaguement quelque chose – 

