On avait pu s’échapper, quelques décennies en arrière, sous les océans, mobiles dans le mobile, et vous pouvez me voir venir, par cette guitare slide, sorte d’écho qui annonce la même ampleur : d’une Affaire à un Cheval, on rencontre toujours la chanson comme on rencontre un toit où se chauffer. Mais chez de tels amis, la terre est-elle si morte alentour ?
Autre question : d’où vient ce frisson qui pousse spontanément à s’abriter dans l’un de ces grooves de milieu de tempo ?
Il me semble qu’il y a une vitesse propice pour marcher main dans la main : ça ne se fait pas en courant, et si l’on est trop lents on s’enlace pour ne pas tomber. C’est logique. C’est la meilleure base des calmes épopées.
Puis les mots :
De la peur au courage
De la crainte à l’imprudence
Il n’y a que toi pour estimer la pente.
Cf. Weyes Blood, la fille à qui je pense en écoutant cette chanson qui s’adresse à une fille, sans doute une autre. Weyes Blood et ses chansons comme des courants océaniques, dont les volumes incommensurables réchauffent les côtes de continents entiers (indication stricte d’échelle de l’émotion), celui du rêve, celui de l’anima, celui du corps, jusqu’à découvrir qu’ils n’en forment qu’un. Nous voilà bien.
Ici, si l’on dévale, ça reste tout aussi calme, car but il y a, la tombe de Jim, et le trésor qu’elle contient.
La tombe et toujours les océans, décidément.
04. La Tombe de Jim
En deux jours, un texte sur chaque chanson du nouvel album de Chevalrex, « Providence » (Vietnam)