Catégories livresÉtiquettes , , , ,

« Tenement Kid » de Bobby Gillespie (White Rabbit)

La légende veut que dans un bar new-yorkais, au milieu des années 90, Martin Duffy était tellement fait qu’il n’avait même pas remarqué s’être pris un coup de surin. A l’heure triste où nous pleurons ce génie, cette anecdote à la fois sordide et du plus haut comique ne figure malheureusement pas au sommaire de l’autobiographie de Bobby Gillespie, puisqu’il a choisi de clore ce premier livre (on attendra sagement le second) le jour de la sortie de Screamadelica, le 23 Septembre 1991, le même jour que Nevermind de Nirvana. «  Et pour pas mal de gens, les nineties ont commencé ce jour-là… ». Ce sont donc ses années de formation, d’enfance, d’adolescence qu’il livre avec son brio habituel. Au-delà des figures tutélaires qu’ont pu être Malcolm McLaren ou Tony Wilson pour une génération forgée par le punk et sa suite, Gillespie a surtout hérité de l’esprit combatif de ses parents et notamment de son père, figure syndicale importante du monde de l’imprimerie britannique.

Continuer la lecture de « « Tenement Kid » de Bobby Gillespie (White Rabbit) »

Catégories hommageÉtiquettes , , , , , , , ,

Space Blues : Martin Duffy

 
Martin Duffy, immortalisé en tournée par Philip King, alors tous deux membres de Felt
Martin Duffy, immortalisé en tournée par Philip King, alors tous deux membres de Felt
 
 
“I’m your greatest fan / Cos’ you don’t give a damn”
Space Blues
, Felt, 1988
 
Alors que la Cigale se vide après le concert de The Stone Roses, il y a le souvenir de l’automne 1989 et de ce jeune homme titubant, sourire aux lèvres et yeux hilares, une bouteille de whisky dans la poche arrière du jeans. Je m’étais dit alors que ce n’était peut-être pas le meilleur moment pour lui dire à quel point je trouvais Ballad Of The Band jubilatoire, All The People I Like Are Those That Are Dead génial et Space Blues essentiel. Deux heures avant, à sa place favorite, dans l’ombre d’un leader agacé, il avait décoré les chansons de ce dernier de son orgue de poche…
 

Continuer la lecture de « Space Blues : Martin Duffy »

Catégories sunday archiveÉtiquettes , , , , ,

Primal Scream, Screamadelica (Creation)

Traîtres à la cause, tâcherons, ignobles, vulgaires et bourrins. Les indie popeux n’auront pas de mots assez durs pour dézinguer Primal Scream à la sortie de leur second album éponyme en 1989. Il faut dire que Bobby Gillespie en a déjà sous le coude lorsque paraît, deux ans plus tôt, Sonic Flower Groove, le premier LP de son groupe. Avant cela, il avait joué le faire-valoir au sein de The Wake et un peu plus que ça chez The Jesus And Mary Chain. Sonic Flower Groove, donc, disque aussi brillant que rétro, déjà culte avant même sa sortie, faisant la part belle aux obsessions sixties de ses auteurs (Love, The Byrds) et érigeant Bobby Gillespie en sex-symbol improbable d’une nation indie en anorak. Autant dire que le passage du soleil californien à la rudesse rock de Detroit fait jaser… Et pourtant. Au milieu de ce disque rétrograde, et plutôt bon rétrospectivement (avec The Stooges et MC5 en ligne de mire), trônent quelques déchirantes ballades sous haute influence Big Star. Par exemple, la pépite I’m Losing More Than I’ll Ever Had, devenue Loaded sous les ciseaux avisés mais pas encore experts d’Andrew Weatherall, va transformer leur vie et la nôtre. Continuer la lecture de « Primal Scream, Screamadelica (Creation) »

Catégories festivals, interviewÉtiquettes , , , , , , , , , , ,

The Jesus And Mary Chain : les personnages clés de Jim Reid

The Jesus And Mary Chain
Jim Reid / The Jesus And Mary Chain

Même au nom de la grande déflagration noisy pop qui sauva notre adolescence de la frustration et de l’ennui terminal, on saura gré aux frères Reid d’avoir eu la mesure, le recul et la décence nécessaire pour ne pas avoir tenté de nous infliger une bruyante et vaine tentative vengeresse de type Psychocandy II, la mission. Étrangement familier, mais doté de son propre mystère au-delà d’une nostalgie qu’on peine grandement à évacuer tout à fait, Damage And Joy aura finalement prouvé qu’ils avaient encore quelque chose à nous montrer. Et sur scène, la magie opère encore, sans volonté de nuire mais sachant encore doser et le bruit et l’émotion. Les cris de joie et les yeux embués qu’on a pu voir à la dernière Route du Rock ou à Rock en Seine peuvent en attester. On attend donc encore avec impatience les frères Reid le Vendredi 1er Juin sur la scène Flamingo du This Is Not A Love Song Festival à Nimes, à minuit passé. Continuer la lecture de « The Jesus And Mary Chain : les personnages clés de Jim Reid »