Holiday Ghosts

Holiday Ghosts
Holiday Ghosts

Du côté de Falmouth, petite ville des Cornouailles située en bord de mer au sud-ouest de l’Angleterre, Katja Rackin (chant et batterie) et Samuel Stacpoole (chant et guitare) ont su apporter un joli bol d’air frais dans le monde de la pop à guitares avec leur formation Holiday Ghosts. In my Head, premier single en 2017, très inspiré par The Clean, a instantanément figuré dans ma playlist du moment.

Si leur musique fait penser à Sonny and the Sunsets, aux Modern Lovers, et parfois même au Velvet Underground, ils s’en distinguent par des tempos souvent plus rapides et des rythmes plus tendus. La voix de Samuel rappelle celle de Richard Hell (Neon Boys, The Voidoids) ou de Fred Schneider des B-52’s, et donne un réel cachet au groupe. De surcroît, Holiday Ghosts a aussi le privilège de compter non pas un mais deux chanteurs, puisse que Katja Rackin, la batteuse, assure également le chant lead sur de nombreux titres. A l’instar d’artistes aussi différents que les Beach Boys (pré-Pet Sounds), Jonathan Richman, Chuck Berry, les Ramones, les B52’s ou encore les Fleshtones, ils possèdent le même sens du fun, et un goût identique pour les tubes joyeux et légers, immédiatement assimilables grâce à des mélodies accrocheuses.

Très productifs, ils ont sorti leur deuxième album West Bay Playroom en février 2019, qui donnait suite à leur très honorable premier LP Holiday Ghosts. Les quatorze plages du disque excèdent rarement les trois minutes, les hits s’enchaînent sans répit et chaque morceau aurait pu être un single. Ils se révèlent en cela fidèles au précepte de (Saint) Paul Weller, selon lequel toute chanson de pop doit être pensée comme un single, sinon à quoi bon se mettre à composer ? Bien sûr, ils ne réinventent pas le rock, mais on peut quand même remercier nos vacanciers fantômes de nous procurer un plaisir simple, direct et efficace. Leurs chansons sont autant de parts de gâteaux – pour reprendre l’expression d’Alfred Hitchcock à propos de ses films – dont il serait dommage de ne pas se délecter.

Low Flying Bird et Slipstream s’imposent comme les meilleures titres de leur dernier album. Ces popsongs auraient en effet de quoi redonner la patate au plus déprimé des lecteurs d’Arthur Schopenhauer. Low Flying Bird, premier titre de leur dernier album, surfe gaiement sur l’esprit du California Sun des Rivieras et de Too Many Teardrops de Question Mark and the Mysteryans, avec son orgue vintage des plus épatants ; dans une version néanmoins plus dynamique. On peut également se ravir du solo très fifties et de l’utilisation bienvenue de « hou-hous », car non,  il n’y a jamais assez de « hou-hous » dans une chanson pop. Slipstream, quant à lui, séduit particulièrement grâce à ce côté Richard Hell dans la voix évoqué plus haut. Avec son riff imparable, ses faux-airs de chanson des Modern Lovers sous EPO, on se dit que ce genre de hit peut être idéalement inclus dans une mixtape ou dans un DJ Set, pour faire se trémousser les popkids. Sans doute faudra-il encore un peu de temps pour découvrir leurs prochaines productions ou les voir sur scène, mais nous ne manquerons pas d’être patients.


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