Depuis quelques années, tout se passe comme si le centre de gravité de la pop indé s’était déplacé vers l’Australie et en particulier vers la ville hyper-créative de Melbourne, où crèchent les Stroppies. Pour mémoire, l’émission Transmission #32 de Section 26 avait donné un bel aperçu de cette nouvelle scène pop australienne en pleine effervescence.
Si de grosses machines comme Tame Impala ou Courtney Barnett ont conquis un public relativement large, des artistes australiens plus confidentiels se sont également mis – pour notre plus grand bonheur – à proliférer plus vite que les lapins dans le bush. On est inévitablement tenté de rapprocher ce phénomène du miracle néo-zélandais des années 1980, qui avait vu émerger toute la scène Flying Nun Records et son mythique « Dunedin Sound ». Ainsi, The Stevens, Terry, The Shifters, Goon Sax, Parsnip, Eddy Current Suppression Ring, Constant Mongrel, The Chats et bien d’autres, ont montré que l’Australie avait tout d’une mine d’or de talents. Les Stroppies font partie du peloton de tête des groupes les plus intéressants de cette constellation « aussie ».
Cloîtrés chez eux à Melbourne en plein confinement, les Stroppies en ont profité pour nous pondre une délectable reprise de Wire période Chairs Missing qui fait irrésistiblement penser à The Feelies et à The Chills. On recommandera leur excellent dernier album Look Alive, et notamment les titres Roller Cloud et Holes in Everything, et bien sûr la réécoute de Whoosh, leur premier disque paru en 2018.