The Lil’Hospital, Welcome to My (Strange) Jangle (autoproduit)

Kevin Alvir, le garçon plein de talent qui se cache derrière The Lil’Hospital, n’est pas vraiment un perdreau de l’année. Le premier album du groupe remonte déjà à 2001, c’est à dire presque au temps des dinosaures. Il était d’ailleurs sorti le 11 septembre 2001, alors qu’Alvir était encore ado. Quelques années après ses premiers faits d’armes, le New-Yorkais avait monté The Knight School, très recommandable groupe de pop DIY un peu plus bruitiste, qui avait malheureusement splitté après plusieurs très chouettes albums injustement passés sous les radars. Il est d’ailleurs bien triste de ne plus pouvoir écouter en ligne The Poor and Needy Need to Party ou Revenger, sur lesquels se trouvent pas mal de très bons titres.

The Lil'Hospital
The Lil’Hospital

On avait un peu plus tard eu le plaisir de le retrouver le bricoleur lo-fi de la Grosse Pomme au sein de The Hairs, nouvelle incarnation plus pop, sous la bannière de laquelle Alvir avait publié une poignée d’albums contenant toujours quelques friandises à se mettre sous la dent (on ne perdra par exemple pas son temps à aller écouter un titre comme Homeboyz sur le Bandcamp du groupe). Alex Naidus, l’ex-bassiste des Pains of Being Pure at Heart a même un temps fait partie du groupe. Alvir avait par la suite recommencé à sortir de temps en temps de nouvelles chansons avec The Lil’Hospital, creusant avec bonheur le même sillon pop DIY.

Mais en avril dernier, avec Welcome to My (Strange) Jangle, publié sur le Bandcamp de The Lil’ Hospital, Kevin Alvir nous a certainement offert ses meilleurs chansons à ce jour. Tant du côté des mélodies que de la musique et du mix, ce E.P. semble parvenir à la quintessence de ce qu’Alvir essaie de faire depuis ses débuts, il y a plus de vingt ans. On retrouve sa patte habituelle mais aussi des échos lointains d’Isn’t anything de My Bloody Valentine, notamment sur la chanson Night of the Crystal Shrimp, dont le chant en falsetto rappelle aussi certains morceaux de Further. Les lignes de basses mélodiques font penser à celles de Jason Loewenstein au sein de Sebadoh, en particulier sur Overthinking Fellers qui ouvre le E.P. Sur I Felt Like and Elf on peut aussi apprécier les sonorités marychainiennes et l’entrelacement de guitares à la manière de Thurston Moore et Lee Ranaldo, mais accompagné d’un chant plus pop. Quand à Fuck Up Goes to Outback, on y retrouve le charme artisanal de certains morceaux les plus lo-fi de Robert Pollard, avec lequel Alvir partage cet art subtil du bricolage lo-fi en chambre. D’après les information recueillies auprès d’Alvir, aucune sortie physique de ce savoureux E.P. n’est prévue. Un label serait pourtant bien avisé de faire presser un 45 tours 4 titres pour servir d’écrin à ces morceaux du meilleur cru, susceptibles de ravir les amateurs de pop DIY.


Welcome to My (Strange) Jangle par The Lil’Hospital est disponible sur leur Bandcamp.

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