À peine un an après la sortie du fabuleux Everything Harmony, les Lemon Twigs sont déjà de retour avec A Dream Is All We Know ! Plus que jamais, cette signature chez Captured Tracks semble avoir regonflé à bloc les frangins D’Addario. Les voici donc à enquiller douze nouvelles chansons, les précédentes à peine publiées. Il faut battre le fer tant qu’il est chaud, dit la maxime. Les Américains se l’approprient pleinement, peut-être au risque de se répéter ? Faisons taire les esprits chagrins : A Dream Is All We Know est une réussite manifeste. En moins de 35 minutes, le groupe offre un tir groupé de grandes chansons.
Moins marqué par le soft rock et la powerpop que son prédécesseur, ce nouvel LP des Lemon Twigs retourne à l’idiome sixties, leur terrain de jeu favori. Ils ont révisé toute la discographie des Beach Boys et des Beatles et en ont tiré de précieux enseignements. Ce nouvel album coule ainsi comme du miel dans les oreilles. La production est impeccable, le travail sur les harmonies vocales particulièrement sublime et élégant. Si Everything Harmony était un disque de contraste, A Dream Is All We Know en prend le contrepied. En dehors de Rock On (Over and Over), une conclusion glam-rock quelque peu hors sujet, l’album brille par sa cohérence et sa consistance. C’est peut-être un des défauts de l’album. Il est parfois difficile d’en distinguer les cimes tant l’ensemble vole haut ! Les Lemon Twigs ont sorti le grand jeu, quitte à flirter avec leur envie de trop bien faire, un défaut qu’ils avaient réussi à adoucir sur le précédent.
La face A est ainsi un véritable feu d’artifice de maîtrise du langage pop, non sans un petit excès de zèle. Dès My Golden Years les frangins sortent leurs plus beaux costumes. Des chœurs dont seraient fiers Brian Wilson, une guitare jangly à la Rembrandts/Matthew Sweet, nous sommes dans le bain : la chanson est un bonbon. They Don’t Know How To Fall In Place renvoie, quant à elle, aux Beatles de Taxman sur le couplet. L’influence des garçons de Liverpool est aussi manifeste sur la superbe Church Bells et ses délicieuses espagnolades. La face B offre heureusement un certain répit dans cette débauche de belles mélodies vintage. Les Lemon Twigs s’éloignent un peu des deux meilleurs groupes des années soixante et nous font entendre d’autres choses. If You and I are Not Wise convoque les Byrds, Teenage Fanclub et Big Star à faire le bœuf tandis que How I Love Her More? a des petits accents blue eyed soul très plaisants. Ember Days aurait trouvé sa place sur le précédent album. Délicate, la chanson surprend par sa retenue et offre une respiration très bienvenue, tout comme la magnifique I should’ve know Right from the Star. Que les amateurs des Fab Four se rassurent, les Lemon Twigs retrouvent leurs esprits sur Peppermint Roses. Avec A Dream is all we Know les Lemon Twigs offrent un magnifique successeur à Everything Harmony, mais l’album aurait certainement gagné à un peu plus de simplicité et un séquençage donnant plus de relief à l’ensemble. The Lemon Twigs sont très doués mais parfois un peu trop appliqués, A Dream Is All We Know le confirme largement. Il nous tarde cependant d’entendre la suite.
