Qu’il est loin le temps où les Coral sortaient un disque tous les ans et s’amusaient à écrire des chansons que Noel Gallagher aurait aimé enregistrer.
De 2002 à 2007, ce groupe originaire de Hoylake, une petite station balnéaire située à quelques kilomètres de Liverpool, a tenté l’impossible : sortir comme les Pale Fountains ou Oasis, un chef-d’œuvre. Ils s’en sont approchés (Roots & Echoes, 2007) et ont réussi l’impossible en se faisant voler leur public par les Arctic Monkeys. Pour ne rien arranger, Bill Ryder-Jones, l’un de leurs guitaristes, a claqué la porte au début des années 2010. L’affaire était donc réglée… On s’attendait à ne plus entendre parler de ce groupe qui avait réussi l’impossible en mariant les refrains des Gorky’s Zygotic Mynci aux couplets des Beatles.
C’est au final quand un groupe menace d’y rester que les choses deviennent passionnantes (exception faite de Simple Minds). The Coral se sont relevés en publiant dans les années 2010 des disques très pop (Move Through the Dawn, 2018) ou des concepts albums (Coral Island, 2021) qui tenaient la corde. Et les choses continuent… En 2023, James Skelly et sa bande reviennent non pas un mais deux disques. Le premier, Sea of Mirrors, est disponible sur les internets, le second uniquement chez les disquaires. Il faudra donc se rendre chez son revendeur préféré pour pouvoir écouter Holy Joe’s Coral Island Medicine Show.
Sea of Mirrors est la bande originale d’un tournage d’un western spaghetti dont le budget est aussi famélique que l’intérêt médiatique porté aux Coral (exception faite de l’Angleterre). Enregistrées avec Sean O’Hagan, les compositions regardent vers le Laurel Canyon tout en épiant les secrets de compositions de Lee Hazlewood. On ne les pensait plus capable d’écrire un titre du calibre de The Way You Are. L’alliance entre James Skelly et Nick Power peut faire encore des merveilles. Et pour quelques euros de plus, on peut retrouver The Great Moriarty (le grand-père de James et Ian Skelly) sur le plus terre à terre Holy Joe’s Coral Island Medicine Show. Sous le patronage de Townes Van Zandt et à l’ombre de Johnny Cash, les Coral proposent un spin off de Coral Island, leur précédent disque. On fait dans le concept ou on ne le fait pas. The Great fait une émission de radio depuis dirigeable et revient sur les coulisses de Coral Island. Évidemment ce disque n’a pas la même force que Sea of Mirrors qu’on se surprend à réécouter, amusé par James Skelly s’est mué en Quentin Tarantino et par un Nick Power très en verve.