Multi-instrumentiste, producteur et dessinateur de talent, Matt Adams incarne cet idéal de l’artiste complet, totalement indépendant, qui n’a attendu ni d’être suivi par des labels ni d’être adoubé par la scène psychédélique de la côte Ouest pour tracer son chemin. En quinze ans de carrière et bientôt autant d’albums, le Californien pure souche s’est imposé avec son projet The Blank Tapes comme un incontournable pour les amateurs de folk-rock et les nostalgiques des sixties. Rencontre avec un homme à l’enthousiasme grisant le 28 septembre dernier au Levitation France, à Angers.
Un récent départ pour Los Angeles, machine à rêves, et des heures passées sur les routes le nez à la fenêtre ; c’est certainement dans un sommeil paradoxal que Shana Cleveland, voix de La Luz, a composé Floating Features. Cigales géantes, aliens et autres créatures surréalistes planent sur ce troisième album, paru au printemps chez Hardly Art. Fidèles à leur marque de fabrique – batterie tonitruante, mélodies ensorcelantes et harmonies spectrales – les filles de Seattle nous rassurent : le soleil californien n’a pas encore ôté à leur surf rock son charme sombre. A des lieues de l’enregistrement DIY d’It’s Alive (2013) et de l’urgence insufflée par la production de Ty Segall sur Weirdo Shrine (2015), Floating Features se distingue par la variété et le détail de ses arrangements. Un album plus recherché, peut-être plus mature, qu’elles défendaient le 21 septembre dernier au Levitation France à Angers. Quelques minutes avant leur montée sur la scène du Quai, elles ont abordé en toute honnêteté leur vie sur la route, de la monotonie des stations essences à la nécessité, pour s’accomplir, d’avancer sans trop se retourner. Continuer la lecture de « La Luz : « On n’a pas besoin d’un homme pour partir en tournée. » »