À la charnière des XXe et XXIe siècles, il y eut une ribambelle de disques — ou de chansons et/ou remixes – qui ont définitivement démocratisé les influences de la house sur la musique pop (et vice versa). Entre l’inusable Missing d’Everything But The Girl, les productions de The Chemical Brothers ou les tics eighties de Jacques Lu-Cont (pour faire bref), il y eut aussi les deux hymnes lascifs et hédonistes signés Moloko. Derrière le nom emprunté à la boisson fétiche des très mauvais garçons d’Orange Mécanique, se cachaient depuis Sheffield, l’Irlandaise Róisín Murphy et l’Anglais Mark Brydon, bricoleurs de sons qui se sont retrouvés presque malgré eux sous le feu des projecteurs et des boules à facettes et paillettes. Alors que la chanteuse sort ces jours-ci un nouvel album épatant – le bien nommé Hit Parade – et que son ancien alter-ego a lui disparu des radars, retour en deux temps (une interview réalisée en l’an 2000 et la chronique par Estelle Chardac de la compilation Catalogue, parue en 2006) sur le parcours en dents de scie du tandem. Continuer la lecture de « Moloko : Le temps, c’était maintenant »
Étiquette : Róisín Murphy
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Róisín Murphy là où on ne l’attend jamais
Le morceau tourne depuis quelques jours déjà, mais s’affiche tellement comme un compagnon d’été parfait qu’on n’a pas résisté à l’envie de vous le partager. La meta diva irlandaise Róisín Murphy a encore frappé. Oui, celle dont on parlait au siècle dernier dans les pages de notre défunt magazine lorsqu’elle sévissait dans son duo Moloko avec Mark Brydon via des hits pop absolument implacables comme Sing It Back ou The Time Is Now n’a largement pas fini de faire parler d’elle. A l’instar d’une Cindy Sherman de l’ère digitale, elle mute régulièrement pour notre plus grande joie. Sa nouvelle incarnation apparaît aux côtés du teuton DJ Koze, entendu chez Kompakt, pour un bien nommé nouvel album Hit Parade, premier de sa collaboration avec Ninja Tune. Et surtout, pour ce You Knew étourdissant, aux confins du dub, où les paroles parlées chantées accélérées (tellement raccord avec tous ces tubes passés en 78 tours sur Tik Tok…) vont jusqu’à former des boucles incompréhensiblement géniales et tourbillonnantes façon samples de voix hachés et déformés dans certaines vieilles scies house (tchumotchumotchumotchumo ketriketriketriketri aniemaniemaniemaniem, ce genre). Aussi envoûtant qu’expérimental, avec un beat minimal dub au clavier un tantinet mélancolique, pas si loin des épures de l’allemand Maurizio dans ses M-Series mi-90. On repeat depuis quinze jours. Continuer la lecture de « Róisín Murphy là où on ne l’attend jamais »