J’écoute ce disque et ça me donne l’envie de crier cette chose certes pas très originale mais pourtant vraie : « Attention OVNI ! ». Car il faut malgré tout encore et toujours le répéter — contre le lieu commun justement –, la science-fiction peut tout à fait être l’apanage du féminin. Faut-il encore rappeler l’existence fondamentale de l’œuvre d’Octavia E. Butler et de ses cyborgs, ou encore celle d’Ursula K. Le Guin qui transcende à elle-seule Tolkien et George Bernard Shaw combinés (faut-il rappeler, donc, qu’il faut absolument écouter son Music and Poetry of the Kesh sorti l’an dernier chez Freedom To Spend)? Et j’utilise le terme « apanage » à dessein pour célébrer la lecture et la performance tout à fait matriarcale de cette littérature de genre que nous offre Chrystia Cabral, dite Spellling, dans son nouvel album intitulé Mazy Fly. Car il faut au moins la littérature pour « nous permettre de voir le pire et savoir lui faire face », disait Georges Bataille, et c’est dans une prospective toute futurologiste qu’il nous est proposé à travers les 12 titres de cet enthousiasmant Mazy Fly d’observer l’ampleur du désastre à venir tout en invoquant la sorcellerie nécessaire pour s’en défaire et ressortir transformé des traumas dus à ce monde-labyrinthe là. Continuer la lecture de « Spellling, Mazy Fly (Sacred Bones) »
Étiquette : Label : Sacred Bones
Catégories chronique nouveauté
The Men, Drift (Sacred Bones)
“Maybe I’m Crazy”, martèle Mark Perro, leader des frénétiques The Men, sur le titre d’ouverture de Drift. Le spectre de The Soft Moon est là : nous sommes bien chez Sacred Bones Records, la maison-mère. En 2016, après cinq albums sur le label new-yorkais (au rythme d’un par an entre 2010 et 2014), le groupe s’auto-produit et enregistre en un week-end l’abrasif Devil Music, une régression punk-rock DIY, semblable à une vieille maquette exhumée du grenier. Il ne s’agissait que d’une incartade : Drift, par son éclectisme, s’inscrit dans la lignée du chaleureux Open Your Heart (2012). Continuer la lecture de « The Men, Drift (Sacred Bones) »