
« D for effort / D for love / D because you pay the rent » – les premiers mots du premier morceau que joue Codeine à La Maroquinerie, à Paris, résonnent à la façon d’un mantra dont on ignore la date de naissance, tant tout cela est du moment, de l’instant présent – de la déréliction immédiate de la vie et comment elle avance, tente de se tenir debout, se maintenir. Tout au long de l’heure et demie durant laquelle Codeine joue, un sentiment prend au cœur et aux sens, qui fait entendre la musique déployée là comme un long spectre résonnant : ces trois garçons jouent mieux encore qu’il y a trente ans, lorsqu’ils étaient de jeunes hommes pauvres et chétifs, tenus par la maigreur raide de leurs corps et la charpente fragile de leurs instruments. Continuer la lecture de « Codeine, absences et lenteurs »