Stranger Teens #8 : « The Rockafeller Skank » par Fatboy Slim

Tout l’été, les morceaux qui ont sauvé notre adolescence.


Noël 1998, je suis à la FNAC Montparnasse avec un chèque cadeau d’entreprise. J’hésite entre plusieurs disques, dont un album de « techno » plutôt terrifiant. Mon choix se porte finalement sur You’ve Come a Long, Baby de Fatboy Slim, cinquante francs moins cher. J’entends un bout de The Rockafeller Skank sur la borne d’écoute et je me décide en cinq minutes. J’ai quinze ans, je suis en seconde et mes goûts viennent enfin de se séparer symboliquement de ceux de mes parents. Comme beaucoup, j’ai eu une phase metal, entre classiques (Led Zeppelin, Queen, Hendrix, Black Sabbath) et références contemporaines (Korn, Fear Factory, Sepultura, Rage Against The Machine) dans l’adolescence. Cependant, j’étais en recherche d’autre chose. La musique électronique ne m’était alors pas tout à fait inconnue : j’avais acheté l’année scolaire précédente The Fat of the Land de The Prodigy et la BO de Spawn, rencontre entre metal (Henry Rollins, Slayer, Silverchair) et musique électronique grand public (Orbital, Goldie, The Crystal Method, Moby, Josh Wink). Ces deux disques avaient fissuré la digue, mais le tsunami fut Fatboy Slim. En quelques mois, je dégotais toutes les références Big Beat chez Wall of Sound ou Skint. Ensuite j’ai commencé à lire Trax Magazine et son sampler CD : ça y est, j’étais mordu. Cela aurait pu être la brit pop ou le punk à roulette californien mais ce fut la musique électronique et plus particulièrement ces productions anglaises maximales et pas toujours de bon goût. L’affaire s’est peut être jouée à une ou deux années scolaires près.

Quelques saisons de plus, j’aurais juré par Blur et Oasis. Mes groupes à moi s’appelaient The Chemical Brothers, Basement Jaxx, The Wiseguys ou Les Rythmes Digitales. Au delà du momentum que représente The Rockafeller Skank, c’est aussi l’occasion pour moi de défendre à nouveau ces artistes souvent oubliés. On dit que l’histoire ne retient que les vainqueurs, mais en musique, avoir un disque d’or ne protège pas de l’oubli. Qui se souvient aujourd’hui des second couteaux du big beat par exemple ? Des Freestylers ou de Bentley Rhythm Ace, par exemple. Pourtant, ces groupes ont représenté la BO de mon adolescence, en marge des disques de Stardust, IAM ou de l’Unplugged de Nirvana. Je n’ai jamais regretté cette phase de mes goûts musicaux. Ces groupes m’ont ouvert des de nombreuses perspectives, que ce soit en allant creuser dans la musique électronique ou dans les samples utilisés.


The Rockafeller Skank par Fatboy Slim est sortie le 8 juin 1998 sur le label Skint.

Une réflexion sur « Stranger Teens #8 : « The Rockafeller Skank » par Fatboy Slim »

  1. The Wiseguys, The Freestylers et Bentley Rhythm Ace, je m’en souviens comme si c’était hier, en particulier de leur passage dans l’émission Nulle Part Ailleurs sur Canal +.

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *