Sous Surveillance : Alex Pester

Alex Pester
Alex Pester

Qui ?

Une bouille d’angelot à peine sorti de l’adolescence ; un talent d’un autre âge : à vingt ans, Alex Pester compose, arrange et interprète seul des chansons comme on ne croyait plus pouvoir en entendre. Un vieux Mac de 2011 équipé de GarageBand, quelques instruments : il ne lui en a pas fallu davantage pour commencer à dessiner les contours d’un univers intime aux frontières du folk et de la pop baroque. Il semble y jouir d’une liberté presque sans limite, comme en témoignent les quatorze minutes de Love On Our Shoulders, cette suite invraisemblable publiée il y a quelques semaines où les violoncelles classiques s’entremêlent aux fragments instrumentaux émancipés tout droit sortis d’un vieux disque de Soft Machine. Selon ses propres dires, son épiphanie personnelle a eu lieu lorsque, à treize ans, il a déniché une copie de Bryter Layter de Nick Drake (1970), égarée dans les rayons d’un grand magasin Sainsbury’s.



Où ?

Le Sud-Ouest de l’Angleterre, à quelques dizaines de kilomètres de Bath.

Quoi ?

Déjà trois collections de chansons– Devotion (2019), Seasons (2020) et Lover’s Leap (2021)  – et plusieurs dizaines de morceaux accumulés en moins de deux ans sur une page Bandcamp qui ressemble de plus en plus à la caverne d’Ali Baba. Exclusivement disponibles en format numérique – on guettera avec une impatience extrême les premiers pas sur format physique – ces morceaux possèdent à peu près tous une forme de grâce et de légèreté poétiques qui laisse pantois d’admiration.

Tube Absolu

Impossible ou presque de choisir tant la qualité d’ensemble est dense. Toute pioche aléatoire étant par essence de très haute tenue, on retiendra pour aujourd’hui Jackrabbit et son développement harmonique d’une suavité exquise, son murmure de Chet Baker folk et sa conclusion en forme d’ouverture chorale.

Futur Proche

Quelques concerts depuis l’automne, histoire de se confronter un peu plus directement encore avec les exigences d’un vrai public. Des contacts sont également engagés avec plusieurs labels bien décidés à conférer une réalité matérielle à Lover’s Leap, conçu dès l’origine pour les équilibres bifaces du vinyle.


Lover’s Leap de Alex Pester est disponible sur son bandcamp.

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *