Selectorama : eat-girls

eat-girls / Photo : Côme Rollet Manus
eat-girls / Photo : Côme Rollet Manus
Depuis l’écoute de leur première cassette éponyme enregistrée et sortie en toute confidentialité en pleine pandémie, l’excellent trio Lyonnais eat-girls façonne un jeu singulier, rempli d’expérimentations, laissant imaginer une parenté avec les Australiens de Exek (avec qui elles ont joué cet été) et des projets Nantais comme Kontexte et Quinconce. Para Los Pies Cansados, quatrième morceau d’annonce d’un debut album à venir chez Bureau B début novembre, tient toutes ses promesses. Dès le début du morceau, un son motorik glaçant, une basse qui bourdonne, et l’ajout d’un synthé enveloppe le tout de manière lancinante. Sans oublier une voix tendue qui laisse présager tout son amour pour des projets allemands comme Malaria! Pour ce groupe en pleine croissance, parti d’enregistrements à la maison, l’avenir sonne avec fracas.


Amélie

01. Fiesta en el Vacío, L’Encadreur

L’album entier est une merveille. Fiesta en el Vacío est une artiste inspirante que j’apprécie beaucoup. Le texte de ce titre, écrit et raconté par l’enfant, me captive et m’émeut à chaque écoute. Mais quelle est la suite de l’histoire de ce mystérieux Encadreur ?
02. Flaming Tunes, Generous Moon

La première fois où j’ai choisi un album au hasard chez un disquaire. Je me souviens encore de ma première écoute lors d’un début de soirée d’hiver sombre, silencieuse, sur mon lit, et traversée par une sensation d’étrange réconfort. Le thème de notre morceau Saint’s Discards est une citation directe à Generous Moon.

03. Throbbing Gristle, What a Day


L’album 20 Jazz Funk Greats m’a été offert à un anniversaire, traversant une période spéciale et perturbante dans ma vie. Chaque titre est d’une inspiration sans fin, provoquant d’addictifs mélanges d’émotions. La pochette de cet album est en face de moi quand je me lève chaque matin. Je suis aussi particulièrement admirative de Cosey Fanni Tutti et son œuvre.

Max

04. This Heat, 24 Track Loop

Sans doute le groupe le plus influent à titre personnel, tout leur travail me fascine, les textures, le jeu, le message… Il y a aussi quelque chose d’insaisissable dans la relation harmonique basse / guitare / claviers qui m’obsède, quand on compose avec eat-girls je me pose souvent la question de comment amener cette couleur-là. 24 Track Loop est un morceau assez différent du reste de leur (trop court) catalogue, une sorte de boucle proto-techno tout en déphasage rythmique et clavier atonal. Le seul truc dommage, c’est que ça ne dure pas 2h30, et j’aimerais bien que ça dure 2h30.

05. The New Creation, Countdown To Revolution

Un drôle de mélange de musique concrète, folk psyché chrétienne et outsider-music à la The Shaggs. L’unique album de cet énigmatique trio éphémère demeure sincère dans toute sa maladresse et profondément touchant. Je me retrouve toujours dans ce disque, non pas que je crois en Dieu, mais l’approche brute et naïve de la musique est une chose que j’essaie de garder en tête aussi souvent que possible quand il s’agit d’écrire. Les trucs dont je suis le plus satisfait arrivent toujours quand je pense moins.

06. Steve Reich – City Life: I. Check it Out

Amélie et Elisa détestent quand je la mets en voiture lorsqu’on tourne à cause des samples de klaxons… C’est l’œuvre qui m’a fait découvrir Steve Reich, j’avais 12 ans et je revenais de New York, j’ai eu le sentiment que la ville me collait encore quand je l’ai entendu pour la première fois. La ville est loin maintenant mais la musique de Reich, elle, ne m’a jamais lâché.

Elisa

07. Anastasia Coope, He’s On His Way Home, We Don’t Live Together

Mon dernier coup de cœur !! C’est son premier album et c’est une collection de courtes chansons folk hyper bien écrites et arrangées avec ce qu’il faut de hors du commun… C’est le genre de truc qui me fait me dire qu’elle est infinie, cette quête de belles musiques. Et puis j’aime bien le titre de cette chanson parce que j’aime bien l’idée de ne pas vivre avec son amoureux.

08. Josephine Foster, Burnt Offering

Mon travail à côté de eat-girls est au Sonic, un club à Lyon où je m’occupe de la programmation des concerts depuis deux ans. C’est aussi un lieu clé dans notre rencontre avec Amélie il y a une dizaine d’années : on s’y rendait les yeux fermés et les oreilles grandes ouvertes, découvrir ces musiques bruyantes et étranges qu’on avait jamais entendues avant. J’ai vu et programmé beaucoup de choses mais le concert qui m’a le plus marqué est celui de Josephine Foster… sa folk insaisissable et sa voix hors du temps. Depuis j’écoute Burnt Offering quasi tous les jours et je me dis que ce serait drôle et doux si les gens se parlaient avec cette énergie-là.

09. Htrk, Sunlight Feels Like Bee Stings

Encore une chanson folk et doudou pour moi. Parce que le monde de mes rêves déborde beaucoup et que si je ne les écrivais pas j’aurais encore plus la tête dans les nuages. La simplicité de l’écriture de Jonnine et son sens de la mélodie m’inspirent beaucoup.

Choix commun

10. Antenn.e, The House

Notre choix commun se porte sur une chanson de nos ami.es Antenn.e <3  La magie de ces trois-là réunis, c’est quelque chose, un truc unique qui se passe et tellement addictif ! Leur vibe loufoque et leurs chansons sont aussi lumineuses que touchantes… Vous pouvez être certain.es de nous trouver à chacun de leurs concerts lyonnais, au premier rang à chanter leurs chansons par cœur !


Area Silenzio par eat-girls sortira début novembre chez Bureau B

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *