Peel Dream Magazine : « Je suis un poppeux dans l’âme »

Joe Stevens - Peel Dream Magazine
Joe Stevens – Peel Dream Magazine / Photo : Samira Winter

Voilà trois semaines que Joe Stevens a quitté Los Angeles pour Londres. En résidence dans la capitale anglaise, il s’est produit chaque mercredi de janvier auprès d’invités de (son) choix, Sean O’Hagan [The High Llamas, Microdisney, Stereolab] ou Jack Cooper [Mazes, Ultimate Painting], pour ne citer qu’eux. Après quelques autres villes anglaises, c’est demain qu’il traversera la Manche pour entamer la première tournée européenne de Peel Dream Magazine, avec un premier arrêt à Paris. Un concert qui fera date, aussi parce que tant attendu par ceux qui avaient, comme nous, adoré Agitprop Alterna [chroniqué ici], paru en avril 2020, en plein confinement. Deux ans et demi plus tard, Stevens surprend avec le bien-nommé Pad, un album-concept cotonneux, fait de sonorités synthétiques et vintage, au fil desquelles évolue un personnage imaginaire. Dans un long entretien, le musicien nous explique ce virage esthétique, du shoegaze à ce qu’il nomme la « pop baroque », en évoquant évidemment ses plus grandes influences : les High Llamas, Stereolab et les Beach Boys.  

Pour le premier concert de ta résidence à Londres, tu as eu comme invité Sean O’Hagan. Je sais qu’il est l’une de tes icônes. Peux-tu nous en dire plus sur ta relation à sa musique ?

J’ai toujours connu les High Llamas, mais j’ai commencé à les écouter intensément à la fin de l’année 2019, puis ils sont devenus vraiment importants pour moi pendant la pandémie. Tu vois ce que ça fait quand tu as une obsession pour un groupe ou un artiste, pour sa discographie entière, que ça te rend fou et que tu dois l’écouter tout le temps ? C’est ce que ça m’a fait avec les High Llamas. C’est rafraîchissant quand ça t’arrive, c’est presque comme une nouvelle vie qui démarre. Je suis donc devenu super fan, et ça a réellement influencé certaines décisions que j’ai prises sur la direction à donner à ma musique. Je dirais aussi que ça a coïncidé avec des changements que je commençais à mettre en place à ce moment-là. Sean a fait de la musique « switched-on » [il explique ce concept plus tard dans l’entretien], il a composé avec des Moog, mais aussi dans l’esprit des Beach Boys ou de la pop classique des années 1950 type Dorothy Ashby ; il a touché à toutes ces choses qui m’intéressent et se les ai appropriées à sa manière. Alors avant de faire cette résidence à Londres, je lui ai envoyé un message via un formulaire sur son site internet, mais personne ne réponds jamais à ces formulaires. Je lui ai écrit sur Instagram ; pas de réponse. Par email ; rien. Et puis je me suis dit que j’allais simplement lui proposer une date de concert et là, il a répondu. Il m’a dit qu’il avait écouté Pad je n’en revenais pas et qu’il était partant. Je suis arrivé à Londres au début du mois de janvier et je ne connaissais personne. On discutait par messages et il m’a proposé de passer chez lui. Je suis donc allé dans sa maison à Peckham, je l’ai rencontré, j’ai rencontré sa fille, on a traîné ensemble, mangé des tartines et bu du thé. Il a été super accueillant. On a fait un peu de musique, on s’est montré des morceaux. C’était incroyable ; un rêve devenu réalité.

Sean a aussi collaboré avec Stereolab, et j’aimerais qu’on en parle puisque c’est une influence qui se ressent sur tes trois albums, et ce même si ta musique a évolué…

Je suis fan de Stereolab et l’une des choses qui me plaît tant chez eux est leur manière de combiner des concepts artistiques très pointus avec des mouvements comme le minimalisme, tout en utilisant la palette de sons habituelle de la pop et du rock contemporains. Ce n’est pas la musique la plus chaleureuse qui soit, ça a quelque chose d’abstrait. Ce qui compte c’est ce que toi tu y vois, ils te laissent prendre les décisions à propos de leur musique. Parfois, c’est le même accord pendant quatre minutes ; ils ne t’expliquent pas tout et cela était très novateur pour moi quand je les ai écoutés pour la première fois. J’ai beaucoup écouté leur discographie c’est moins le cas aujourd’hui mais  ils brillent fort dans la constellation de mes inspirations. Je suis un grand fan de Steve Reich ou de Philip Glass, mais j’aime aussi l’expérimental appliqué au rock, dans le krautrock ou le post-rock. Après, j’adore la pop et la twee, alors quand je cherche à fusionner toutes ces choses qui m’intéressent, Stereolab ressort évidemment. Aussi, je suis principalement un joueur de synthé, j’ai toujours été attiré par l’orgue et je trouve leur manière de l’utiliser très intéressante : en bourdon, ou par à-coups, sans arpéger les accords. 

Je me demandais si tu étais un digger de musique, toujours à chercher de nouveaux artistes à écouter, ou si tu avais plutôt quelques favoris auxquels tu restais fidèle…

Je dirais que je suis un étrange mélange des deux. Il me semble que les personnes qui ont le plus gros appétit musical sont souvent les journalistes ou ceux qui ont ce genre de métiers dans la musique, et je suis toujours impressionné par leur capacité à écouter constamment des nouveautés et à les intégrer à leurs connaissances et à leur quotidien. Je fonctionne au ralenti : je découvre généralement les choses plusieurs années après leur sortie. En ce moment, j’écoute beaucoup d’indie pop et de folk du début des années 2000, des trucs qui vont sembler évidents pour beaucoup de gens mais que je n’avais jamais pris le temps d’écouter attentivement. Quand ça me plaît, j’écoute les albums en entier. Je peux être profondément affecté par une découverte, par un nouveau lexique musical et ne faire qu’y penser : quand je prends ma douche, quand je me promène dans la rue… Je pense que ça me contraint à ne pas écouter beaucoup de nouveautés. Cela dit, je peux aussi vite passer à autre chose : une fois que j’ai énormément écouté un morceau, je m’en lasse. Je vais être content de l’entendre en soirée mais je ne vais pas le réécouter avec mon casque dans la rue ; cette phase sera passée.

J’aimerais parler un peu de la genèse de Peel Dream Magazine : comment le projet a-t-il démarré et quelles étaient tes intentions au départ ?

Je crois que ma réponse ne va pas être très excitante. J’ai toujours composé et j’ai toujours voulu avoir un groupe qui fasse des tournées et sorte des disques, faire partie d’un mouvement musical ou artistique. J’ai essayé pendant longtemps mais ça n’a jamais vraiment pris avant Peel Dream Magazine. J’ai eu différents projets qui n’étaient honnêtement pas très bons. Peel Dream Magazine est né de façon arbitraire, c’est juste qu’à un moment donné j’ai décidé de m’appeler comme ça, mais c’était vraiment la continuation de tout ce que j’avais déjà fait. Ce que je pensais être un album de démos à ré-enregistrer est devenu le premier album, le jaune, Modern Meta Physic. Un ami à moi l’a partagé avec le label Slumberland, qui l’a aimé et a voulu le sortir. C’est l’événement qui a lancé le groupe : à partir de là je me suis dit, « ça va être un groupe », alors que c’était juste un projet que j’avais enregistré seul chez moi. J’ai trouvé des gens que je connaissais ou des gens avec qui j’avais bossé dans des restaurants pour m’accompagner. Ensuite je me suis demandé à quoi allait ressembler la pochette, si je voulais vraiment garder ce nom, j’ai réalisé qu’il me fallait un compte Instagram, etc. J’ai vraiment monté ça à la hâte, c’était drôle et charmant avec le recul.

As-tu continué à composer et enregistrer les deux albums suivant seul ?

J’ai fait le premier album seul. Pour le deuxième, Agitprop Alterna, j’ai fait venir un vrai batteur, mon ami Brian [Alvarez], ce qui était un gros changement puisque j’avais utilisé une fausse batterie sur le premier. J’ai aussi fait venir mon amie Jo-Anne [Hyun] car je voulais une chanteuse. Ils étaient bons, c’était mieux avec eux alors on a enregistré l’album ensemble. Je voulais faire un album de shoegaze heavy, dronesque. On a donc fait cet album et ça ressemblait vraiment à un groupe à ce moment-là, on a tourné un peu, c’était une chouette introduction à ce que ressemblent les tournées, mais la pandémie a frappé. A partir de là, je me suis dit que c’était le moment pour moi de me lâcher, et je voulais faire de la musique pop baroque.

J’ai lu sur l’un de tes posts Instagram que Pad est un album que tu aurais eu peur de publier il y a deux ou trois ans. Qu’est ce qui t’a finalement donné la confiance en toi nécéssaire ?

Je pense que ce qui m’a donné confiance est d’avoir sorti les deux premiers albums. Cette expérience archétypale de sortir des albums de rock, c’était fait ; ce fantasme qu’ont les gamins de tourner et d’être sur scène avec un groupe de rock, c’était fait. Cette aventure-là était terminée et j’ai eu envie d’en démarrer une nouvelle. Il faut que tu sois enthousiasmé par la musique que tu fais parce que le seul bénéfice est la joie que tu vas en tirer. Tu ne peux pas avoir assez de gaz dans le moteur pour faire tous les trucs horriblement chiants qu’implique le fait d’avoir un groupe poster sur Instagram, demander sans cesse de l’aide et des conseils à des gens… à moins de vraiment [il le répète cinq fois] adorer ce que tu fais avec ce groupe. Tu dois foutrement adorer ça, alors il faut sans cesse réajuster les choses pour que ça continue à te plaire, et faire du shoegaze, je n’aimais finalement pas tant que ça parce que j’avais l’impression que c’était un espace artistique que beaucoup de groupes occupaient. Cette prise de conscience a été la première impulsion vers mon changement de style. La seconde chose est que je compose de la musique de tous genres : j’adore la musique mélodique, tout comme j’adore l’idée que tout puisse être expérimental et étrange. J’aime l’idée de partir d’une palette de sons très classiques, très propres – à base de cordes, de piano, de guitare acoustique – puis de chercher à déformer cette palette pour la rendre punk ; c’est le challenge que je m’étais fixé. Je pense que Pad est un album étrange car il sonne instantanément très propre, plaisant et normal, mais il est en fait assez subversif, en tout cas pour moi. Ça a été un grand saut, très grisant. Voilà pourquoi ça demandait de la confiance en soi.

Tu as créé tout un storytelling autour de Pad et dans ce contexte, tu as annoncé sur Instagram que le groupe cherchait un nouveau chanteur. Je suis tombée dans le panneau ; rassure-moi, je ne suis pas la seule ? Peux-tu expliquer d’où t’es venue cette idée d’histoire ?

C’est drôle, beaucoup de gens y ont cru. Cette histoire n’est pas linéaire, il n’y pas telle chose qui arrive, puis telle chose, etc. Pad est plus ou moins un concept-album. Je vais revenir à l’histoire après, mais pour t’expliquer : quand j’écoute Belle & Sebastian, j’entends toutes ces personnes différentes chanter, et je ne sais jamais vraiment qui c’est. Ça peut être le fondateur, Stuart Murdoch, mais parfois c’est la fille et parfois c’est l’autre mec. Du coup, je me suis toujours demandé s’ils formaient vraiment un groupe, ou si ce n’était le projet que d’un gars. Même chose avec les Beach Boys : Brian Wilson a écrit toutes les chansons mais c’est un groupe, soit. Au chant, parfois c’est Brian, parfois c’est Carl et parfois c’est Dennis. J’ai réalisé que Belle & Sebastian et les Beach Boys, comme d’innombrables autres groupes, sont juste des idées. Tu ne sais pas trop ce qu’il se passe mais tu écoutes leurs albums et tu décides d’y croire. Je me suis rendu compte en discutant que c’était pareil avec Peel Dream Magazine : si tu écoutes Modern Meta Physic, c’est ma voix, mais si tu écoutes Agitprop Alterna, c’est principalement la voix de Jo-Anne. Alors les gens se disaient : « Jo-Anne est la chanteuse. Ah non, c’est un groupe. Ah non, c’est ce mec, Joe. Ah non, c’est Brian. » Et puis quand je devais publier sur les réseaux sociaux, je commençais par écrire : « Je joue ce soir… », puis je me reprenais pour écrire : « Nous jouons ce soir…». Je ne savais pas ce que Peel Dream Magazine était, et les gens me posaient la question.

J’ai donc imaginé que Peel Dream Magazine était un groupe dont je faisais partie, que je n’en étais qu’un membre, puis que les autres m’avaient viré et que le groupe continuait à exister sans moi. J’ai joué avec cette idée. L’ironie du sort, c’est que c’est à ce moment-là que le Covid a frappé. Agitprop Alterna venait de sortir et c’était excitant mais très frustrant en même temps car il ne pouvait pas y avoir de tournées, aucun événement, rien. Je me suis retrouvé seul et j’ai eu comme l’impression de m’être fait virer de mon groupe. C’est devenu drôle parce que je me suis dit : « Et si la raison pour laquelle je suis seul à la maison ce n’était pas la pandémie, mais qu’on m’a viré de Peel Dream Magazine ? ». Je me suis pris dans ce délire, puis j’ai pensé à l’Odyssée d’Homère, où Ulysse, exilé d’Ithaque, se lance dans toutes ces aventures… Et puis je suis très fan de The Point! d’Harry Nilsson, c’est l’un de mes albums préférés de tous les temps, et j’avais envie de ce genre d’histoire pour enfant psychédélique. Je pensais donc à tous ces trucs : à l’ambiguïté autour de Peel Dream Magazine, au Covid, à l’Odyssée, à Harry Nilsson et aux rebondissements que je pourrais imaginer pour créer une expérience d’écoute très riche, qui donnerait aux gens l’impression de devoir creuser à l’infini pour tout comprendre. J’ai fini par réellement écrire une histoire, comme un limerick, un poème, et ce texte est dans le livret d’accompagnement du vinyle. Les gens qui achètent le disque peuvent le lire. Le début est sur le devant de la couverture, comme un extrait et comme une porte d’entrée dans l’histoire.

Tu viens de sortir un EP de quatre titres, Magic is Pocketed. Tu as composé ces titres en même temps que ceux de Pad, et ils font d’ailleurs référence à des titres de l’album. Dirais-tu que c’est la partie manquante de Pad ?

La vérité, c’est que ce sont juste des b-sides. Ce sont des titres que je voulais vraiment avoir sur l’album mais qui n’ont pas pu rentrer dedans. On a galéré avec la liste des titres de Pad car à la base, je voulais qu’il y en ait au moins trente, et je voulais beaucoup de titres très courts, certains qui ne durent que vingt secondes et certains qui ne soient que des petits moments drôles. Le problème est que l’idée était rebutante pour les autres, qui me disaient : « Joe, c’est délirant de faire ça ». Donc j’ai du faire marche arrière, certains titres ont sauté mais je voulais vraiment les sortir d’une manière ou d’une autre. Tough Love a l’habitude de faire des 7 pouces « bonus », pour les gens qui précommandent l’album par exemple. Mike [Schulman] de Slumberland a été d’accord et on a fait cette « Dinked Edition », c’est une édition spéciale réservée au Royaume-Uni qui contient le 7 pouces et des extras comme un poster. Du coup, certaines personnes écoutent ces titres depuis octobre, quand Pad est sorti, mais uniquement en vinyle. Les labels sont parfois old school et aiment récompenser les gens qui achètent des disques. Là par exemple, ils voulaient que ce soit une sorte de secret réservé à ceux qui avaient le disque, ce qui est d’ailleurs très cool je trouve. L’EP en lui-même n’est pas une continuation de l’histoire de Pad, mais il s’inscrit dans le même univers. Mary, Johnny and Me sont des personnages de Message the Manager et les mélodies sont tirées de titres de Pad. Hell est l’une des premières chansons que j’ai écrites pour Pad. C’est un véritable morceau qui devait être sur l’album et que je n’ai pas mis dessus pour je ne sais quelle raison, mais il a été enregistré en même temps que la chanson-titre et j’y utilise les mêmes instruments, comme cette boîte de couscous dont je me servais comme d’un shaker.

La flûte est très présente dans Pad, dans son aspect très sixties et psychédélique. Qui en joue, et qu’est ce qui t’a donné envie de ressusciter cet instrument ?

Malheureusement, l’une des choses que je regrette à propos de Pad et plus généralement à propos de ma musique ces deux dernières années, c’est que je n’ai pas le budget pour engager des musiciens. J’aimerais savoir jouer de ces instruments ou avoir un studio, mais j’enregistre à la maison et ce qui me permets de créer ma musique dans ces conditions, c’est d’utiliser des instruments virtuels et des synthés. Donc c’est une illusion. Je travaille très dur pour qu’ils sonnent le plus réaliste possible. Je travaille en tant que freelance à Los Angeles : j’écris de la musique pour de la publicité, des courts-métrages et différentes choses de ce genre, donc j’ai collecté de grandes librairies de sons virtuels qui me permettent de produire à peu près n’importe quel son, ce qui est très fun. J’adore ce genre de trucs. Donc je n’ai pas fait jouer de vrais flutistes. Les seuls musiciens que j’ai fait venir sont mes amies Samira [Winter] qui chante sur une chanson et Marta [Teisenga] qui joue du saxophone sur Reiki et Walk Around the Block. Sinon, pour répondre à ta question, ce qui m’a donné envie de ressusciter la flûte, c’est juste que j’adore ça. J’adore Donovan, j’adore les Beach Boys, j’adore Colin Blunstone, Burt Bacharach et tous ces trucs. C’est ce que je disais plus tôt : j’avais envie d’amener ces sonorités très classiques, non-disruptives, dans le champ de l’indie rock.

Pad me fait parfois penser à des albums comme Plantasia de Mort Garson : de la musique très chaleureuse, rassurante, faîte pour contempler, voir pour attendre. Pad a aussi le même côté vintage dans les sonorités utilisées.

C’est génial que tu en parles car ça a été une grande influence pour ce disque. Je pense que la connexion qui peut être faîte est aussi liée au genre « switched-on ». Je ne sais pas si ce terme est connu et utilisé en France…

Ça m’évoque Stereolab… ?

Oui, Stereolab s’est intéressé à ça aussi, mais le terme vient essentiellement de ce célèbre album appelé Switched-On Bach de Wendy Carlos, qui reprend des œuvres de Bach avec des synthétiseurs Moog. L’idée est de prendre de la musique classique mais au lieu de la jouer sur des instruments acoustiques, la jouer sur des synthés. Ça a été une sorte de mini mouvement musical dans les années 1960 et 1970. Mort Garson en faisait partie, donc Plantasia est ce disque frivole, mignon, chaleureux, joué sur des synthés mais qui dans un autre contexte aurait été joué sur des instruments acoustiques. J’adore ce concept.

Joe Stevens - Peel Dream Magazine / Photo : Samira Winter
Joe Stevens – Peel Dream Magazine / Photo : Samira Winter

Le dernier sujet que je souhaitais aborder avec toi est ton déménagement de New York à Los Angeles. L’as-tu fait pour des intérêts musicaux ?

Je crois qu’il y a eu beaucoup de raisons à ce déménagement, mais j’avais surtout besoin de quitter New York pour quelque chose de différent. C’était un gros besoin personnel, la musique mise à part, mais il faut dire que je me sentais très peu inspiré musicalement à New York. Très peu inspiré par les gens et la scène musicale là-bas, car c’est beaucoup de no wave, de garage, d’art rock, des genres pour lesquels la ville de New York a toujours et sera certainement toujours célébrée, mais qui personnellement ne me correspondent pas. Je suis un poppeux dans l’âme et dans ma manière d’expérimenter avec les synthés, les drones, etc. Or, la pop ne fait pas vraiment partie de l’univers musical new-yorkais. Je voulais partir et quand la pandémie a frappé, on s’est dit avec ma partenaire que c’était notre chance de s’échapper. On avait juste quelques connaissances à Los Angeles mais on s’est dit que peu importe, qu’on allait forcément se faire des amis là-bas, qu’on verrait bien. On a juste fermé les yeux, retenu notre souffle et espéré le meilleur. Et tout s’est très bien passé, c’est super. J’étais intéressé par la scène musicale de Los Angeles, j’étais curieux, mais ça a dépassé mes attentes. Il y a des gens incroyablement gentils et talentueux qui ont les mêmes aspirations que moi. Même s’ils ne font pas la même musique que moi, ils me soutiennent. C’est vraiment une ville incroyable. C’est difficile de mettre le doigt dessus, mais il y a quelque chose à propos de Los Angeles qui rend cet endroit magique.


Pad par Peel Dream Magazine est sorti sur le label Slumberland Records / Tough Love Records. Il sera sur la scène de l’International ce soir, le samedi 28 février, à l’occasion de la première date des cinq concerts d’anniversaire pour les cinq ans de votre dévoué webzine pop moderne.

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