A quoi peut ressembler une Muse en ce début de siècle sinon à Geneva Jacuzzi ? Aucun doute que pour ses amis artistes du Los Angeles underground (dont son inénarrable ex-petit-ami) – et dans une moindre mesure pour nous – c’est ce qu’elle était, et demeure aujourd’hui. En 2010, lorsqu’est paru Lamaze, la demoiselle, curieux hybride entre Madonna et Nina Hagen, avait déjà suscité notre adoration grâce à ses quelques CDRs de démos et deux disques parus sous le nom engageant de The Bubonic Plague sur le petit label-vivier-d’excellence Human Ear Music. Aussi, lorsqu’a été annoncée la parution de ce premier véritable album chez la structure cousine Vinyl International, nous n’avons pas compté nos deniers pour placer une précommande agrémentée de douloureux frais-de-port. Et que diable n’avons-nous pas poussé le vice jusqu’à réserver un vinyle supplémentaire ? Rapidement, le disque devenu culte a atteint des sommes astronomiques sur Discogs et, fauché, nous dûmes le cœur gros nous séparer de notre unique copie. Dire que l’attente de cette réédition par Mexican Summer – label quasiment irréprochable vis-à-vis de son choix d’artistes et absolument sans faille au moment de les défendre (sourire entendu) – était attendue relève évidemment de l’euphémisme. A l’occasion de cette reparution providentielle, nous avons demandé à Geneva « Jacuzzi » Garvin de nous composer une mixtape de son choix. Faisant la somme de ses influences, cette dernière ressemble à un véritable autoportrait en mosaïque. Un autoportrait tout à la fois coloré, gothique, drôle, froid et évidemment brouillonnant.
Pour le reste, nous vous recommandons de suivre instamment le lien vers l’interview de 2016 parue dans la RPM à l’occasion de l’excellent Technophelia.