Je connais et écoute Broadcast depuis finalement peu de temps, en comparaison à ceux qui ont pu avoir la chance de voir la formation en concert, par exemple. Je les écoute tous les jours, inlassablement, en ayant toujours l’impression de saisir quelque chose de nouveau. Le groupe me réconforte. Une intimité rassurante se crée à force des écoutes : la voix douce et blanche de Trish Keenan (une frontwoman qui n’a rien d’une leader, et à qui je peux m’identifier), la basse enveloppante, les sons des claviers analogiques noyés dans le plus bel écho et la proximité du son parfait de la batterie créent en moi toutes ces sensations.
Une impression encore plus étrange car Broadcast n’a à première vue rien de rassurant. L’ambiance générale des morceaux semble issue et inspirée d’angoisses, de films d’horreur, de grande mélancolie et de fantômes. Donnant l’identité au groupe d’un mélange de berceuses hantées, de rythmes et d’arrangements inquiétants, parfois ressemblants à de exercices d’écriture automatique. Mais où le silence et les bidouillages psychédéliques ont aussi leur place.
Broadcast s’est d’ailleurs prêté, brillamment, à la composition de BO de film d’horreur en 2012 pour Berberian Sound de Peter Strickland,film un peu moins brillant au final. Rien de finalement très étonnant, tant leur discographie est inspirée de bandes originales du genre, celles des productions Hammer, des films italiens d’horreur et d’érotisme dits Giallo, ou encore les BO de John Barry.
Dans un genre très proche, on y trouve aussi l’inspiration de morceaux choisis d’easy-listening, les productions avant-gardistes d’un certain Joe Meek, et le sens du son des pionnier.res de l’électronique.
C’est le lien avec ces influences que j’ai voulu explorer dans cette playlist. Car ce sont des analogies moins évidentes que par exemple la comparaison à Stereolab (eux mêmes fortement inspirés de la space age pop), Young Marble Giants, Portishead et autres groupes post-rock. Aussi car ces références ne sont pas réputées comme étant très accessibles, peut-être faussement jugées comme réservées aux audiophiles avertis, ou aux courageux osant plonger dans l’immense catalogue de la space age et de la library music pour y faire un grand tri. Il ne faut cependant pas s’arrêter à cette idée d’avant-garde pointue, et plutôt se plonger sans retenue dans l’écoute de cette sélection.
La mort de Trish Keenan en 2011 a jeté un sacré coup de projecteur sur Broadcast mais hélas les immenses PRAM sont resté dans l’ombre et pourtant Pram existe depuis 1988 soit 7ans avant Broadcast ,les deux combos sont issu de la même ville ( Birmingham) https://youtu.be/T1Qa-fFP2wk