J’ai découvert Austin en 2014, lorsque j’ai débarqué à Paris et commencé à fréquenter ses salles de concert. Les personnes que j’y rencontrais rêvaient toutes d’un même festival : l’Austin Psych Fest [depuis renommé LEVITATION]. Né un an plus tôt à l’initiative de The Black Angels, l’événement affichait une programmation démentielle, digne de cette ville qui fut, dans les années 1960, l’un des berceaux du mouvement psychédélique avec des groupes comme 13th Floor Elevators. Nous écoutions les playlists du festival, et épluchions la discographie de chaque groupe inconnu à l’affiche. Ceux qui avaient eu la chance de visiter la capitale texane en parlaient comme d’un eldorado musical. L’image n’était peut-être pas si fantasmée puisqu’en 1991, la ville de Daniel Johnston et Roky Erickson, la plus dotée en scènes de concert par habitant de tous les États-Unis, s’auto-proclamait « live music capital of the world » ; une formule restée en usage.
Si du LEVITATION je ne connais toujours que la – très réussie – déclinaison française, organisée chaque année à Angers, j’ai eu l’occasion, ces deux dernières années, d’ôter Austin de ma bucket list. J’ai connu la chaleur des soirées austinites, arrosées de Lone Star aux tables des immenses terrasses des lieux de fête. Les guirlandes lumineuses qui ornent la ville entière, et la douce euphorie qui se dégage du Red River District, où se concentrent les salles les plus mythiques (Mohawk, Stubb’s, Empire, Barracuda…). Les lumières d’Austin se sont éteintes il y a quelques semaines déjà, à l’annonce de l’annulation du rassemblement culturel South By Southwest (SXSW), qui depuis plus de 30 ans attire au mois de mars des visiteurs venus du monde entier [un très beau reportage photo en rends compte ici]. En attendant qu’elles se rallument, projetons-nous à l’arrière d’un pick-up en écoutant une sélection – personnelle et peu exhaustive – des groupes qui font aujourd’hui la richesse de ce coin bien à part du Texas.