Depuis quelques temps, nous passons des journées intérieures, confinés en nous-mêmes, à l’écoute du silence de la rue. C’est un silence intrigant, il dilue le temps et inonde les pensées, nous tournons en boucle dans nos quelques mètres carrés, inventant d’ingénieux itinéraires qui nous mènent du lit au canapé, du canapé à la chaise de cuisine, de la chaise de cuisine à la baignoire, de la baignoire au lit. Curieuse épopée que cette vie devenue un voyage immobile. Quelques-uns d’entre nous (beaucoup, oserais-je le souhaiter) en profitent pour revenir à l’écrit, aux mots, au récit. Nous redécouvrons nos bibliothèques, nous sortons peu à peu du Tsundoku, nous entreprenons de rédiger le journal de ces jours du dedans. En lisant, en écrivant, comme le formulait Julien Gracq, nous demeurons vivants.
Les chansons qui suivent évoquent pêle-mêle des écrivains morts (ou pas), des romans culte, des contes de fées, les mots, la poésie. Il est question de pages, de chapitres, de quatrièmes de couverture, de correspondances, de personnages. On y croise Emily Brontë, Lewis Carroll, Oscar Wilde, Jack London, Kerouac, Camus ou même Houellebecq dans son propre rôle. On aime, on tue, on se serre, on se quitte, on écrit, on en fait des histoires pour les garçons et pour les filles, des histoires qui durent longtemps ou à peine quelques minutes, puisque toute chanson est en elle-même un roman en version abrégée, elle raconte vite et vise le cœur, elle s’inscrit en nous comme un livre dont on aimerait pouvoir toujours tourner les pages en oubliant le jour et l’heure.
Bonjour,
Merci pour cette compil qui m’a fait redécouvrir des titres qu j’avais un peu oubliés
Je vais en profiter pour réécouter un autre désir d’Yves Simon, le premier album de Cure, télévision personnalities ou le king of America de Costello.
Super enchaînement ente Yves Simon et Echo and the Bunnymen