Clique & Collecte chez La Face Cachée à Metz

Un disquaire par jour propose ses 10 albums du moment.

La face cachée, Metz.
La face cachée, Metz.

Plus que quiconque, La Face Cachée incarne une certaine idée de l’indépendance dans un département où les seules alternatives sont des Fnac ou des Leclerc. Ici, les six personnes derrière le comptoir (Delphine, Jennie, Julien, Séb, Médéric et Florian) s’impliquent dans la scène locale à travers des groupes, des labels ou l’organisation de concerts. La culture Do It Yourself est omniprésente jusqu’à la sélection pointue de fanzines. Pourtant, aucun snobisme quand on passe les portes de la boutique : on y trouve aussi bien des disques de la Grande Triple Alliance de l’Est que des nouveautés généralistes. Ici tout le monde est le bienvenu par l’équipe dévouée et passionnée. Le rayonnement du disquaire va ainsi bien au delà de la seule région Grand Est, à travers un travail remarquable de publication de nouveautés et de rééditions (sur des labels comme La Face Cachée, Specific ou Replica). Nous avons tous chez nous un peu de La Face Cachée. Cette énergie, ils l’insufflent aussi en prenant régulièrement position en faveur des disquaires indépendants (et à l’alternative humaine qu’ils représentent) à travers l’information et la pédagogie. Ils nous font l’honneur d’être présent dans cette rubrique avec une sélection réalisée par Florian.

Pour cliquer et collecter à La Face Cachée, rendez-vous sur leur Discogs et leur site, puis allez récupérer vos achats à la boutique 6 rue du Lancieu à Metz.
Tous les articles de la série Première Nécessité (un disquaire par jour) sont visibles ici.

01. Bab L’Bluz, Nayda (Real World)

C’est juste au moment où je commençais à me dire que rien de particulier ne m’avait vraiment impressionné dans les sorties françaises cette année, qu’a débarqué le premier album du combo lyonnais sur ma platine. Leur gnawa blues moderne et tubesque me donne furieusement envie de les voir en concert.



02. Michelle Blades, Nombrar Las Cosas (Midnight Special)



Depuis Ataraxia, Michelle n’a eu de cesse de réinventer sa musique en puisant dans son patrimoine culturel tout autant qu’en son monde intérieur. Chacun de ses disques sonne tout aussi intemporel que le précédent et me ravit infiniment. J’espère qu’elle en sortira au moins 8000 autres.


03. Kendra Amalie, Intuition (Beyond Beyond Is Beyond)



Ce sublime album de folk psychédélique et expérimental, beau mix de rock progressif et de blues primitif, m’a complètement pris par surprise.


04. Mor(†)sure, K7 (Clou)



Clou est un label messin monté par deux anciens stagiaires du magasin (Justin et Lukas), des membres de Redneck Bonfire et Clémentine. Ils ont pas mal fait bouger la ville dans le monde d’avant avec des concerts et des sorties K7 de groupes plus ou moins locaux. C’est fait dans un très bon esprit et on les a toujours soutenu dès qu’on le pouvait. Ceci est leur toute dernière sortie, la première tape de Mor(†)sure, duo de darkwave techno monté par Swan et Hadrien. Danse.


05. Dream Nails, S/t (Alcopop!)



Elles avaient ouvert le concert des Petrol Girls (un autre groupe à écouter d’urgence) à Metz il y a 3 ans et ça avait été une mortelle belle rencontre. Ces sorcières punk de Londres se décrivent comme un croisement entre les Ramones et Bikini Kill, et c’est exactement ça. Leur premier album sorti chez Alcopop! retranscrit bien la bonne humeur militante de leurs prestations live, parce que c’est toujours plus marrant d’entreprendre la destruction du patriarcat en chantant.



06. Couch Slut, Take A Chance On Rock’n’Roll (Gilead Media)



A force d’écouter des trucs toujours brutaux, plus complexes, plus ambitieux dans le chaos ou le malaise, on en oublie parfois avec quelle simplicité on peut être touché au cœur par une restitution individuelle et toute personnelle de ce sentiment de violence que l’on cherche à ressentir à l’écoute des musiques extrêmes. La première fois que j’ai passé ce disque au magasin, il a interpellé au moins trois personnes qui y étaient présentes à ce moment, moi inclus. Ça ne trompe généralement pas.


07. Ebow, K4L (Seayou)



Vivant à 45 minutes de la frontière allemande, on essaie de proposer un peu de musique dans cette langue au magasin. Ebow est une rappeuse queer d’origine kurde et vivant entre Berlin et Vienne. Comme ses disques défoncent, on a également eu l’idée à Jennie de lui organiser son seul concert français jusqu’à présent, dans nos bons vieux Trinitaires de Metz en mai 2019 (avec nos chériEs de La Bergerie en ouverture – REP les loulous). C’est dingue comme ça manque quand on y pense.


08. Marie Klock, s/t (Les Disques De La Face Cachée)



C’est Delphine qui a eu l’idée de sortir un disque de Marie, juste après l’avoir vu en concert. Julien a tout géré avec elle à distance et je me souviens avoir halluciné en écoutant le test pressing. Pour moi, c’est un des disques de l’année, même si on ne l’avait pas sorti.


09. Shiina Ringo, 平成風俗 LP (Virgin)



Chaque fois que j’entends chanter en japonais, j’ai envie de pleurer. C’est profondément jungien et j’ai arrêté de chercher à savoir pourquoi, parce qu’au fond je l’ai toujours su. Il y a beaucoup de choses dans la musique japonaise qui font écho en moi (les mélodies si particulières, cette place donnée à chaque instrument, le fait d’assumer sans compromis chaque choix artistique et de n’en avoir rien à foutre des conventions). Avec Specific, on rêve de pouvoir un jour rééditer les quatre premiers albums de Shiina Ringo, reine absolue de la pop nippone depuis plus de 20 ans. Ce morceau, tiré de sa collaboration avec Takeshi Saito, me brise en mille morceaux à chaque écoute (on ne trouve d’ailleurs plus sur Youtube l’incroyable version live jouée lors de sa tournée évènement Expo09 ; c’est déprimant).


10. Kali Uchis, Isolation (Virgin)



C’est le meilleur disque de musique au monde. Même le morceau reggaeton est parfait.

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