Un disquaire par jour propose ses 10 albums du moment.
Un petit jeune qui a de la bouteille et une certaine présence, pourrait-on dire. Grand par sa taille et la diversité de sa sélection mais récent par son ouverture, en avril 2018. Bigwax est le fruit de l’association entre Squeezer, société de pressage de vinyle, et L’International Records, boutique de disques que Dave tenait depuis 2012. Il anime le magasin avec Alan, et deux associés et co-gérants qui ne travaillent pas sur place, Gregory et Edouard. Côté bacs, l’identité de la boutique est vraiment « d’être ouverte à tous les genres et de proposer une sélection qui puisse parler à tout le monde, du très pointu au plus populaire », selon Dave. « Nous sommes généralistes, du classique à la techno, en neuf comme en occasion. Notre clientèle est donc extrêmement diverse, nous avons autant de fans de jazz que de chineurs de variété française ou de disco, autant de curieux et amateurs que de geeks absolus. »
Tous les articles de la série Première Nécessité (un disquaire par jour) sont visibles ici.
La superficie du lieu leur permet même de réunir tribus et artistes, comme les labels Gravats ou Mind Records, par exemple. « Aujourd’hui c’est étrange de penser qu’on a pu se retrouver à 150 dans la boutique, et sur le trottoir de devant, lors de teufs mémorables. En 2 ans et demi, il s’est passé beaucoup de choses au shop. La rencontre avec Slim Pezin, celle avec Jean-Claude Vannier et la soirée qui s’en est suivie, le très joli live de Hatis Noit, les DJ sets d’anthologie et la sympathie de Vidal Benjamin, une brève rave d’après-midi avec Modeselektor, un anniversaire mémorable qui s’est fini au club 1999 avec Epsilove, Buvette, DJ Sundae, Shelter… Là, tout ça nous manque terriblement, bien sûr. » Entre temps, le premier confinement est passé par là, et les ventes en ligne ainsi que l’aide de l’état de 1500€ sont restées insuffisantes pour couvrir les charges. Cette fois, il y a le système de click & collect, et une bonne partie du catalogue figure déjà sur leur page Discogs. Il est possible de réserver des disques et les récupérer devant la boutique tous les jours de 12h à 18h30, ou se les faire envoyer. Dave précise : « Il faut juste garder en tête que les prix affichés tiennent compte des commissions Discogs et Paypal et que les disques sont moins chers au shop (un disque affiché à 28€ sur Discogs est en réalité à 25€, par exemple). L’idée est de se servir de ce catalogue comme vitrine et de nous envoyer un message via Discogs, Instagram ou Facebook, ou encore de nous appeler au 09 80 57 12 61, pour passer commande. On continuera à recevoir des nouveautés et à ajouter des disques de seconde main pendant toute la durée du confinement. On vient d’ailleurs de récupérer une belle collection de disques techno / indus / house / experimental… » Pour vous faire une idée de l’ouverture d’esprit de leur sélection, voici dix morceaux tirés de disques disponibles chez eux en ce moment.
NDLR : Bigwax se décline aussi sous la forme d’un distributeur avec plateforme de vente sur le net. C’est par ici !
01. Beverly Glenn-Copeland, In the Image (Transgressive)
Superbe anthologie de cet artiste ultra-singulier dont l’œuvre, découverte sur le tard, imbrique new age, chant lyrique, gospel et downtempo, avec une grâce infinie.
Tiré de Beverly Glenn-Copeland – Transmissions: The Music Of Beverly Glenn-Copeland (Transgressive, 2020)
02. Jimmy Blanche, Misik A Moun A Kaz (Baerlz Remix) (Stima Records)
Le nouveau label parisien Stima commence par une compilation de l’artiste antillais Jimmy Blanche, entre salsa, disco et gwo ka (musique percussive antillaise). Le tout agrémenté d’un remix DJ friendly de Baerlz. Une chouette nouveauté livrée juste avant le confinement.
Extrait de Jimmy Blanche – Dou Van Jou (Stima Records, 2020)
03. Iration Steppas, Fear Not (Dubquake)
Il y a un gros retour du dub depuis quelques mois et on ne s’en plaint pas car on aime beaucoup ça au shop. Ce mois-ci, il y a du grain à moudre pour les amateurs de dub digital avec les rééditions de deux monuments du genre par le sound system de Leeds, Iration Steppas.
Extrait de Iration Steppas Meet D. Rootical – Original Dub D.A.T. (Dubquake, 2020)
04. Fila Brazilia, President Chimp Toe (Fila Brazilia)
Première édition vinyle de ce classique du downtempo britannique, sorti en 1998.
Extrait de Fila Brazillia – Powerclown (Fila Brazillia, 2020)
05. FELBM, Beaufort (Soundway)
Un bel album méditatif et orientalisant, entre jazz, electronica et musique contemporaine.
06. Badbadnotgood, Key To Love (Is Understanding) ft. Jonah Yano (Light In The Attic)
Le groupe néo-jazz de Toronto sort en 45 tours une sublime reprise d’une ballade soul des Majestics, groupe de Milwaukee. Le morceau original est sur la face B.
Extrait de Badbadnotgood – Key To Love (Is Understanding) ft. Jonah Yano (7″, Light In The Attic)
07. Vangelis Katsoulis, The Slipping Beauty (Utopia)
Un des grands disques d’ambient enregistrés en Grèce. Original disponible en état impeccable !
Extrait de Vangelis Katsoulis, The Slipping Beauty (1998, Utopia)
08. Jonn Stone, Private Parts (Stone’s Own Friendly Mix) (Not On Label)
Les DJ sont actuellement désœuvrés et ça nous touche car nous en comptons beaucoup parmi nos clients et amis. On continue quand même à rentrer pas mal de dance music, y compris en seconde main, comme ce maxi house UK classique mais redoutable, daté de 1993.
Extrait de Jonn Stone – Private Parts (Not On Label, 1993)
09. Jinx, Rêve Inconscient (Camisole)
Réédition par le label parisien Camisole de deux obscurités synth-pop et post-punk. La face A tourne en boucle au shop depuis quelques semaines.
Extrait de Jinx / Madame Bovary – Rêve Inconscient / I’m A Runner (Camisole, 2020)
10. Frak, Bortom Hawaii (Börft Records)
Pionniers de la musique électronique en Scandinavie, l’imprévisible trio Frak navigue entre musique industrielle, italo perverti et électro sur cette compilation de morceaux inédits enregistrés en 1990 et 1991.