Ne pas faire comme les autres. Ne pas se plier à la logique. Trouver une autre voie. Pour présenter, offrir, parler de ses chansons. Il est ainsi, Thomas Jean Henri, l’âme de Cabane qui se pose toujours plus de questions qu’il ne peut trouver de réponses. Mais cela ne l’empêche pas d’imaginer des projets qui nourrissent sa soif de partage – mélodique, visuel, sentimental… Comme une seconde nature.
Il y a quelques semaines, j’ai écrit tout le bien que je pensais de Today, première chanson dévoilée de ce deuxième album de Cabane dont on ne sait toujours pas à quoi il ressemblera physiquement – ou même s’il existera physiquement –, façonné dans l’isolement selon les propres mots de son auteur. Il y a des années, je me souviens avoir lu cette déclaration de la part d’un artiste – ma mémoire défaillante fait que je ne me souviens plus de qui il s’agissait, mais quelqu’un de bien, j’en suis certain –, expliquant qu’on devinait la beauté noble d’une chanson lorsqu’elle était mise en nu, offerte sans aucun apparat, aucun arrangement… L’exemple donné pour illustrer ces propos était la version de Bizarre Love Triangle de New Order telle qu’imaginée par Devine & Statton.
Thomas Jean Henri a décidé d’offrir quatre versions de Today dans ce dénuement – sans les cordes splendides, sans les oiseaux qui pépient, sans la rythmique qui épouse notre cœur : une guitare, la sienne ; une voix, à chaque fois celle de gens qui comptent pour lui – et pour nous aussi, ça tombe bien. Après la version du lac interprétée par Sam Genders – et avant deux autres qui devraient paraitre dans les prochains jours –, il est parti en forêt avec Kate Stables, l’Anglaise expatriée sur le Vieux Continent à la tête de This Is The Kit et pièce essentielle de Cabane – impossible d’oublier sa belle présence sur Grande Est La Maison. “Contrairement au premier album, où toutes les vidéos étaient tournées en intérieur, j’ai choisi cette fois de filmer en extérieur et de réduire l’équipe. Une caméra, un micro : je souhaitais laisser place à la simplicité, à l’imprévu…”, explique le principal intéressé. “Je sais bien que les sessions acoustiques n’intéressent personne, mais elles sont très importantes pour ce disque : j’avais besoin de partager cette chanson-là, de m’ouvrir au monde après cet isolement pour faire l’album. J’avais envie de donner un peu de légèreté malgré la tristesse… ” Tristesse et légèreté ? Cabane propose en quelque trois minutes la formule parfaite pour mieux partager la beauté douce de la mélancolie.