Brigitte Calls Me Baby ont-ils la capacité de séduire le fan lambda de rock alternatif américain ? La réponse est évidemment oui. Le déhanché de Wes Leavins et les refrains devraient rapidement faire leur petit effet. Concernant les fans européens, les scribes de la RPM canal historique et les fanatiques de Morrissey, la réponse est quant à elle beaucoup moins sûre. Une rapide écoute pourrait ranger le disque entre le premier Menswear et une compilation de Gene. Il faut pourtant laisser sa chance au produit. Et se la jouer à l’américaine en ne connaissant aucun groupe de la deuxième division d’honneur anglaise des années 90 tout en faisant l’impasse sur les débuts de la carrière du Moz.
Hébergés chez le très recommandable ATO Records (Okkervil River, My Morning Jacket pour ne citer qu’eux), produits par Dave Cobb (John Prine et… Take That), Brigitte Calls Me Baby viennent donc d’enregistrer un premier album blindé de références. Originaires de Chicago, ils embarquent avec eux les fantômes d’Elvis Presley et de Roy Orbison pour réciter un chapelet pop parfait.
Brigit Calls Me Baby font donc l’impasse sur les groupes de leur ville (Wilco) et n’en ont que pour leurs idoles. Tout comme les Killers, il faut juste remplacer la discographie de New Order par un mix d’Elvis Presley et des Smiths. Tout est donc réuni pour que ce premier disque soit le pire plat de l’histoire de la pop. Une crêpe à la chantilly servie sur un burger XXXL dégoulinant de graisse ?
C’est au final, tout le contraire. On se surprend à se mettre à taper du pied sur Fine Dining et à attraper une commotion de plaisir sur I Wanna Die In The Suburbs.
On aimerait détester ce disque, le caler à côté du premier Shed Seven, mais c’est l’aventure américaine qui s’offre à nous. Sous ses faux airs de Morrissey des bacs à sable, Wes Leavins sait écrire des refrains qui vous attrapent le cœur comme personne. Les fans d’Elastica peuvent se préparer à revivre leur jeunesse.