Fondé en 2017 par Jonathan Fitoussi et Sébastien Rosat, Transversales Disques s’est très rapidement imposé comme l’un des labels les plus passionnants de ces dernières années. Porté par une haute exigence esthétique et un parti-pris à l’érudition impeccable, c’est autour de deux axes principaux qu’il développe une ligne impressionnante par son refus de certaines facilités qui peuvent caractériser un secteur aujourd’hui saturé : que ce soit par la redécouverte de travaux de certains représentants de la musique électro-acoustique, liés au GRM, comme Bernard Parmegiani, Luc Ferrari ou François Bayle, ou encore par une attention toute particulière portée à la bande originale de film et à son âge d’or (les années 60-70-80) avec François de Roubaix, Philippe Sarde, Ennio Morricone, l’acte de redécouverte de l’inédit ou de réédition n’est jamais gratuit, évitant soigneusement l’archive dispensable ne valant que par sa pseudo-rareté.
Rock, de Bernard Parmegiani, révèle par exemple une facette mal connue du compositeur : formidable BO réalisée pour un téléfilm du début des 80’s, qui convoque Jean-Jacques Perrey, Raymond Scott ou des constructions faisant penser à du Aphex Twin avant l’heure. Ou encore les enregistrements de François de Roubaix, Ennio Morricone, Philippe Sarde ou Alessandro Alessandroni, qui renvoient à un ère aventureuse et iconoclaste de la bande originale de film.
Évoquons aussi les incursions de Transversales dans le domaine du jazz free/spiritual avec le Live in Paris (1975) de Pharoah Sanders à paraître en mars 2020, ou la mouvance répétitive/minimaliste nord-américaine avec Music in Twelve Parts de Philip Glass, comme autant d’exemples d’une ouverture d’esprit remarquable – notamment par sa manière de faire dialoguer formes avant-gardistes, expérimentales et langage pop. Autant de raisons donc de rencontrer les deux fondateurs et animateurs du label afin de mieux cerner leur démarche, et de rendre hommage à une entreprise éditoriale qui s’impose déjà comme l’une des plus pertinentes de la période.
Pourriez-vous revenir rapidement sur l’histoire du label ? Ses origines ? Pourquoi l’avoir créé ? Dans quelles conditions ?
Sébastien Rosat : Avec Jonathan, on se connaît de longue date, depuis les années 2000 environ. On avait même, il y a quelques années, déjà collaboré sur des rééditions justement. Deux albums de jazz « cosmique » ou « spirituel » pour un label que je co-animais avec un autre compagnon de route, Clemens Hourrière, que l’on connaît aussi comme compositeur pour ses albums avec Jonathan. À ce titre, Jonathan avait travaillé sur ces deux disques comme restaurateur des bandes…
Jonathan Fitoussi : En effet. Précisons tout d’abord qu’à côté de mon activité de compositeur, je suis aussi restaurateur d’archives radio à l’INA, et aussi en lien avec le Groupe de Recherches Musicales (GRM) depuis pas mal d’années maintenant. J’avais donc pu établir de nombreuses relations avec tout ce milieu de la musique concrète, des compositeurs de musique expérimentale et électronique. J’avais donc sous le coude plusieurs possibilités d’édition ou de réédition d’enregistrements liés à cette sphère de la création musicale. Sébastien, de son côté, avait aussi des autorisations ou des choses en négociation du côté de la bande originale de films, des compositeurs italiens notamment (Ennio Morricone, Alessandro Alessandroni). Aussi, au cours d’un déjeuner, il y a environ trois ans maintenant, l’envie commune de monter un label s’est manifestée.
Une envie qui existait chacun de notre côté, mais qui, pour se concrétiser, est passée par la mutualisation de nos forces, réseaux et envies, qui sont assez différents, mais complémentaires aussi. Et puis, précisons que j’animais aussi, il y a quelques années, un blog pour faire partager des choses que j’aimais et qui s’appelait Transversales justement. Nous avons donc décidé d’en reprendre le nom, qui correspondait bien à notre idée de proposer des choses un peu différentes, se situant hors des sentiers battus. Nous avons aussi décidé d’en refondre intégralement l’identité graphique, avec l’aide de Jean-Philippe Talaga, un ami graphiste, qui nous accompagne pour tout cet aspect du travail pour le label. Un aspect auquel nous accordons la plus grande importance. Voilà donc, grosso modo, comment s’est monté Transversales…Une envie commune en quelque sorte, qui a pu prendre forme grâce à la réunion de nos domaines de prédilection respectifs, la BOF pour Sébastien, la musique concrète et électro-acoustique pour ce qui me concerne. En témoignent nos deux premières sorties en 2017, Rock de Bernard Parmeggiani et Les choses de la vie de Philippe Sarde.
S : Oui, ça s’est fait un peu par hasard en fait…De mon côté, j’avais cette envie de monter un projet avec toute une série de choses que j’avais sous la main, des BOF, des enregistrements touchant à la Library Music, de la musique expérimentale, etc. Et voilà, on s’est dit que ça pouvait avoir du sens de monter un label qui puisse sortir, en inédit ou en réédition, de la bande originale de film française, italienne des années 60-70, tout autant que de la musique électronique/électro-acoustique, et autres genres liés à cet ensemble qualifié de « musique expérimentale ». Mais ceci sans forcément nous restreindre à priori à ces genres. Nous sommes d’ailleurs en train de nous ouvrir à d’autres domaines, comme le jazz free/spiritual avec notre prochaine sortie – le Live in Paris (1975) de Pharoah Sanders. On pourrait même sortir des choses plus orientées rock, noise par exemple. C’est vraiment l’idée du label : quelque chose de très ouvert, qui ne soit pas la simple redite de ce que Mego peut faire avec sa Recollection GRM, ou encore ce que font, très bien d’ailleurs, d’autres labels spécialisés dans la réédition. Mais quelque chose de très ouvert et de très pointu en même temps, qui soit à l’image de nos goûts.
J : Oui, et puis on pense qu’il y a un vrai lien entre toutes ces musiques. Alors effectivement, il y a sûrement un fil rouge qui confère une cohérence à ce que nous sortons : à savoir l’expérimentation, prise au sens large, nous permettant de relier un François de Roubaix avec un Bernard Parmegiani, ou encore avec un Ennio Morricone. Même si chacun de ces compositeurs était établi dans un style différent, il y a toujours une dimension de recherche dans leur travail. Et avec la série jazz que nous inaugurons avec Pharoah Sanders, nous pouvons aussi retrouver cet aspect free ou avant-garde. De fait, cette dimension expérimentale nous semble fonctionner pour un grand nombre de styles musicaux, et constitue de ce fait l’une des lignes directrices de notre label.
Pouvez-vous nous décrire la manière dont vous fonctionnez, dont vous opérez vos choix.
S : De fait, par nos métiers respectifs, nous apportons chacun notre réseau nous permettant de travailler sur des projets plutôt pointus. Moi, par exemple, je suis music supervisor pour le cinéma. J’ai, depuis une quinzaine d’années que je fais ce métier, été toujours très impliqué dans ce secteur liant musique et image. Je suis un vrai passionné de bandes originales, et notamment de cet âge d’or des années 60-70/ début 80. Et j’étais très frustré de voir un grand nombre de choses passionnantes mordre la poussière et rester dans les placards. J’ai par exemple, de par mon métier, un gros réseau du côté des labels italiens spécialisés dans la BOF.
Autre exemple : j’ai été amené à rencontrer Philippe Sarde et, en tant que grand fan de la musique des Choses de la vie, j’ai pu lui signifier mon incompréhension quant au fait que cette BO n’ai jamais été rééditée. Au fil de la discussion, Philippe Sarde m’a en plus indiqué que des choses hyper intéressantes étaient sur la bande, comme des versions inédites chantées en italien par Romy Schneider, des choses de ce genre. Direct, ça a fait tilt : ce serait un excellent point de départ pour le label. Voilà donc comment on peut fonctionner, chacun amène son idée, un projet. Mais une fois lancé, on fait tout à deux.
J : Pour ce qui me concerne, comme je te l’ai dit précédemment, je suis depuis de nombreuses années en lien avec de nombreux compositeurs appartenant à la sphère de la musique concrète/GRM, comme Parmeggiani, François Bayle, les frères Bernard et François Baschet. Ce qui m’a permis de constituer un solide réseau de ce côté des musiques électroniques, et qui a pu constituer une bonne base pour le label. Ce qui ne m’empêche pas de mon côté d’être aussi féru de BOF italiennes ou de Library. Vraiment j’insiste là-dessus, par-delà nos deux réseaux spécifiques, tout se fait vraiment à deux.
Y-a-t-il des labels dont vous admirez particulièrement le travail ? Des labels qui vous ont influencé ? Cette idée de travail éditorial est-elle particulièrement importante pour vous ?
J : Oui, forcément. On est tous les deux très mélomanes. On achète beaucoup de disques. Donc oui, il y a des labels qui ont une histoire qui est importante pour nous. Je pense particulièrement à Shandar par exemple. J’ai d’ailleurs connu Daniel Caux (critique et co-fondateur du label. ndlr). Et de fait, c’est un label dont l’histoire et l’esthétique me touche. Mais par contre, je ne pense pas qu’on ait voulu reproduire ou imiter un label. Nous sommes bien entendu inspirés par certains, de par leur démarche ou leur ligne éditoriale, leur travail graphique…
Lesquels ?
J : Et bien, pour ce qui concerne la Library, un label comme Musique pour l’image par exemple.
S : Très honnêtement, notre démarche n’est pas basée sur le mimétisme. On ne s’est pas dit : tel label existe, on a envie de faire la même chose. Même si bien sûr, un certaine ligne éditoriale s’est rapidement dessinée. Mais ceci de manière non-intentionnelle. On a pu certes nous dire : vous êtes en fait une sorte de Finders Keepers français…Donc voilà, on n’échappe pas complètement à la comparaison. Ce qui est sûr, c’est que, quand on a décidé de monter notre label, on ne connaissait pas vraiment d’équivalent, côté français. Aussi, quand on a commencé à travailler sur Rock de Bernard Parmegiani, on s’est rendu compte qu’il existait un label suisse qui travaillait aussi au même moment sur une autre BO du même compositeur (Les Soleils de L’Ile de Pâques/La Brûlure de Mille Soleils sur WRWTFWWR). Un label, pour le coup, avec lequel nous pouvons nous retrouver sur certains points.
J : Pour revenir aux compositeurs liés au GRM, étant donné qu’il existait déjà la série Recollection GRM chez Mego, sur laquelle j’avais d’ailleurs déjà travaillée, l’idée pour nous était de faire découvrir une autre facette de cette musique. Sur Recollection GRM, on trouve plutôt les œuvres majeures de ces compositeurs, les œuvres de concerts. Alors que chez nous, avec les disques de Parmegiani, Luc Ferrari ou François Bayle que nous avons sortis, nous avons plutôt cherché à mettre en avant une partie plus « marginale » de leur production. Des musiques dîtes « d’application », comme des musiques de films, des musiques pour la danse, ou encore des génériques d’émission, qui constituent un tout autre aspect de leur travail. Un aspect mal connu, qui nous intéresse vraiment de faire découvrir. Tout cela a commencé avec Rock de Parmegiani, notre première sortie, qui est en fait la musique d’un téléfilm des années 80. Et c’est la première fois qu’on entend du Parmegiani utilisant une TR 808, mobilisant des thèmes, des notes, des mélodies. C’est vraiment cet aspect qui nous intéresse de mettre en avant. Une manière aussi de ne pas être en concurrence avec un label comme Mego, dont nous admirons beaucoup le travail.
S : Quand on a écouté Rock la première fois, on a été vraiment frappé par sa dimension ludique, aventureuse. Et que l’on peut retrouver dans d’autres références de notre label. Je pense à François de Roubaix par exemple.
Une des tendances lourdes de l’édition musicale de ces dernières années est précisément celle de la réédition, ou de l’édition de raretés inédites. Une tendance qui convoque la figure du digger. N’y aurait-il pas un risque d’épuisement par une certaine surenchère dans la recherche de la rareté justement ? Des disques ne valant que par leur statut d’ objets introuvables, mais qui se révèlent à l’écoute plutôt dispensables. Comment vous situez-vous par rapport tout cela ?
J : Oui, je comprends bien ce que tu veux dire. Déjà, lorsque nous choisissons de travailler une réédition, il ne s’agit pas d’une réédition à l’identique. Comme Sébastien l’expliquait à propos du disque de Philippe Sarde, nous essayons toujours de trouver des choses inédites permettant de procurer un vrai plus. La série des inédits du GRM, pour le coup, propose des choses vraiment originales, jamais proposées au public et procurant une approche vraiment décalée de ce pan de la production musicale. Nous ne sommes pas du tout dans un fétichisme rétro. Il n’y a aucun culte du passé chez Transversales. Quand nous décidons de sortir un disque, c’est parce que nous considérons qu’il vaut par lui-même, et que nous considérons qu’il mérite d’être découvert aujourd’hui.
S : Je suis d’accord avec le constat que ce marché est aujourd’hui saturé. Avec en effet une surenchère du côté du disque prétendument « culte », introuvable ou obscur.
J : Oui, et c’est pour cette raison qu’on ne sort pas tout ce qu’on a sous la main. Par exemple, pour Parmegiani, un fonds très conséquent est disponible. C’était quelqu’un d’extrêmement prolifique. Or nous avons décidé de faire cette compilation nommée Mémoire magnétique, sur laquelle on a opté pour certains travaux vraiment forts, au détriment d’autres qui nous semblaient moins bien fonctionner sur format disque. Et c’est certain que beaucoup de labels sortent aujourd’hui beaucoup de disques qui à notre avis sont dispensables. Si un enregistrement n’est pas sorti, c’est peut-être aussi pour de bonnes raisons.
S : Clairement notre optique n’est celle d’être des diggers de raretés. On est pas du tout dans ce délire. On a pas du tout ce réflexe, propre à d’autres labels de rééditions, d’aller rechercher sur Discogs des références rares pour la seule raison qu’elle seraient introuvables et/ou cultes. Notre démarche est en fait plus simple et directe : on a juste envie de sortir la musique qu’on aime. Et il faut surtout que ça ait un réel intérêt discographique. Par exemple, le premier Morricone qu’on a édité, Grazie Zia – on va en sortir un deuxième d’ailleurs (Uccidete il vitello grasso e arrostitelo) – était à l’origine sorti uniquement en 45 t : 6 minutes de disponibles. Alors que sur les bandes, il y a environ 30 minutes de musique. Et puis évidemment, c’est une BO qu’on adore, et pas juste une curiosité pour collectionneurs. Donc oui, on veut éviter à tout prix d’apporter de l’eau à ce moulin de l’archive pour l’archive.
J : On est très attentifs à éviter cet écueil. Autre exemple : le live de Philip Glass, Music in Twelve Parts enregistré à Paris en 1975, nous semblait apporter quelque chose de réellement nouveau par rapport à la version studio. La captation est belle, le groupe de musiciens qui l’accompagne est singulier (Jon Gibson, Dickie Landry, Michael Riesman, Joan La Barbara, Richard Peck, NDLR.), etc. Même chose pour le Pharoah Sanders, la prochaine référence de notre catalogue : on sort vraiment des morceaux studio, des morceaux beaucoup plus longs avec d’autres musiciens qui sont selon nous véritablement dignes d’intérêt.
S : En effet, c’est enregistré au Studio 104, dans des conditions exceptionnelles. C’est vraiment un document remarquable.
J : De fait, tout ça a permis d’installer le label, de le faire exister. Et justement, pour éviter de nous enfermer dans ce créneau de la réédition ou de l’édition d’enregistrements anciens inédits, nous allons inaugurer une nouvelle série consacrée à des choses actuelles , à la production musicale contemporaine au sens large. Cette série va s’appeler Obliques, et je vais d’ailleurs y sortir mon prochain disque. C’est aussi une façon de nous positionner sur autre chose, maintenant que le label existe depuis trois ans. On a certes encore beaucoup de choses à sortir pour ce qui concerne les enregistrements plus anciens, mais l’idée pour nous est vraiment de ne pas nous y cantonner.
Ce qui me semble tout à fait passionnant dans la démarche de votre label, c’est d’occuper ce lieu, pas toujours facilement cernable, qui relie musiques populaires au sens large et musiques expérimentales. Ce type de positionnement est-il important pour vous ? Cela relève-t-il d’une démarche construite et intentionnelle ?
S : Si on doit parler d’un groupe clairement orienté « pop », et qui résumerait toutes les influences imbriquées dans notre label, ce serait Broadcast. De la musique très influencée par la library, la musique de film et tout ce qui se rapport à l’early electronic.
J : Tous les artistes qui composent notre catalogue flirtent avec ces deux domaines. Par exemple, même si les musiques de Morricone sont ici plutôt des musiques de films à thèmes, on peut aussi y trouver quelque chose qui serait de l’ordre de l’expérimentation. Inversement, nous nous sommes aussi attachés à montrer le côté plus «pop » de certains compositeurs plutôt réputés pour leur radicalisme avant-gardiste – comme par exemple Bernard Parmegiani.
En lien avec ma question précédente, quelle pourrait-être la présence de l’esthétique « GRM », de la démarche électro-acoustique, dans la musique pop contemporaine ? Et aussi celle des musiques expérimentales plus généralement ?
J : Elle est importante, à l’évidence. Ces compositeurs sont le plus souvent considérés comme des pionniers de la musique électronique. Énormément d’exemples peuvent être pris de leur influence : Pierre Schaeffer et la découverte du sillon fermé dans les années 40, c’est-à-dire l’utilisation de la boucle comme motif central, et que l’on retrouvera bien évidemment dans le Hip Hop, la techno, etc.
S : Oui, une influence que l’on peut retrouver du côté d’artistes comme Stereolab, Broadcast ou Jim O’Rourke. Ou encore Thurston Moore qui, sur sa structure d’édition Ecstatic Peace Library, vient de sortir une monographie consacrée à Luc Ferrari, accompagnée de l’intégralité de ses écrits. D’ailleurs, personnellement, je suis venu à ce type de musique en écoutant toute cette scène gravitant autour de Sonic Youth. Notamment via la liste des albums essentiels de Free Jazz que Thurston Moore avait sélectionnés dans un article pour le Grand Royal Magazine des Beastie Boys. Ou encore, pour ce qui concerne le GRM, je pense vraiment l’avoir découvert par Jim O’Rourke, par ce type de figures s’imposant comme « passeurs » en quelque sorte. Par contre, cet héritage me semble plus difficilement repérable du côté d’artistes beaucoup plus mainstream…
J : On peut aussi repérer un héritage de ces musiques aujourd’hui du côté d’un certain retour du hardware, des vieux synthétiseurs analogiques (qui sont d’ailleurs réédités massivement par beaucoup de marques ces dernières année), etc.
Je disais ça parce que j’ai l’impression que le GRM est redécouvert aujourd’hui…
J : C’est sûr. L’importance de la Recollection GRM chez Mego a joué un grand rôle. Ce sont des choses que je connaissais il y a 20 ans, mais en effet je peux constater cette redécouverte. Et c’est une très bonne chose.
Et j’aurais un peu la même question à propos de la bande originale de films ?
S : La musique de film actuelle me semble très souvent envisagée comme du sound design. Du coup, c’est vrai que nous sommes surtout allés piocher dans cet âge d’or des années 60-70 et début 80. Par contre, une tendance aujourd’hui se dessine clairement : de plus en plus d’artistes appartenant à cette sphère de la pop sont amenés à composer pour l’image. Notamment des artistes de musiques électroniques, comme Cliff Martinez, ou en France ROB ou Jean-Benoît Dunckel. Ou même Jonathan d’ailleurs (L’Ordre des médecins, NDLR). Aussi, pour notre série de travaux plus contemporains, on sera peut-être amenés à sortir de la BOF. On ne se ferme pas cette possibilité.
Enfin, une dernière question à propos de votre actualité, de vos prochaines sorties…
S : En mars sortira le Live in Paris (1975) de Pharoah Sanders. Puis nous enchaînerons sur une autre BO de Morricone, Uccidete il vitello grasso e arrostitelo.
J : Mon prochain album, comme je te le disais, va sortir sur Transversales, pour cette série consacrée au contemporain qui portera le nom de Obliques. Enfin, nous sortirons aussi le volume 2 des Mémoires magnétiques de Bernard Parmegiani. On a évidemment pas mal d’autres choses en préparation, mais difficile de t’en dire plus pour l’instant…
les Disques Transversales sont avec We Release Whatever The Fuck We Want Records et Wewantsounds et Music From Memory les labels qui m’enthousiasme le plus actuellement . et je recommande de vous penché tres serieusement sur les reeditions suivantes
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