C’est ma fille qui n’arrêtait plus de parler d’elle, après l’avoir découverte au fil de ses écoutes sur Deezer, et m’avait demandé si je la connaissais – j’adore quand elle me demande si je connais un.e artiste et surtout, j’adore si c’est bien le cas… Je lui ai dit la vérité, que je n’avais pas vraiment accroché « à l’époque » – et sincèrement, à part mon léger snobisme d’alors, je ne comprends pas pourquoi parce que cette chanteuse avait quand même – et ce jusqu’à son nom d’artiste à consonance hispanique – beaucoup d’atouts pour me plaire (mon ami Hervé m’avait d’ailleurs bien dit que j’avais tort). Alors, pour un autre média, j’ai demandé le mois dernier à écrire la chronique du nouvel album de Lana Del Rey, sans doute pour impressionner (un peu) ma fille et aussi parce que j’en avais déjà entendu deux ou trois chansons, et c’étaient deux ou trois belles chansons, des chansons de peu, surtout habillées par un piano et une voix débarrassée de toute frime, en particulier celle qui allait donner son titre au disque – et oui, il n’est pas vain de préciser que Chemtrails Over the Country Club, c’est quand même un bel album, hein…
C’est Xavier qui n’arrêtait pas de me parler de lui, après l’avoir découvert je ne sais pas trop comment – mais il vous le racontera mieux que moi. Il savait que je ne connaissais pas mais il savait surtout que je ne résisterai pas – parce que je ne résiste jamais à ces chansons qui se fichent en plein cœur, à ces mélodies qu’on chantonne avant même de les avoir entendues, à ces arpèges d’une fragilité qui donne le vertige, à ces refrains et ces titres de chansons qui colorient les joues de rouge (You Might Be Happy Someday, ce genre, vous voyez)… Derrière le nom multicolore de The Reds, Pinks & Purples, l’Américain Glenn Donaldson – tiens, je me rends compte très précisément à cet instant qu’il porte le même prénom que la tête pensante de Saint Christopher, un mec qui a quand même trouvé un titre aussi génial que You Deserve More Than A Maybe – écrit et chante de ces chansons-là, de ces chansons qui tourneboulent et qui font que oui, on y retourne encore une fois, un sourire accroché aux lèvres…
Et puis voilà… Parce que ce gars-là fait beaucoup de choses avec une justesse assez folle, il renoue aujourd’hui avec cette tradition parfaite des années 1960, la reprise d’une chanson populaire qui vient de paraître parce qu’à juste titre, il croit que c’est une chanson qu’il aurait pu écrire lui-même, que c’est une chanson taillée sur mesure pour sa guitare ligne-claire et sa voix au détachement si attachant. Et vous savez quoi ? Il a eu bien raison de croire ça. Parce que c’est exactement le cas.