Qui ?
Thoineau aka. TH, rejoint sur scène par :
– Sylvain (basse)
– Rafael (guitare)
– Julien (batterie)
– Benjamin (guitare et synthé)
Où ?
A Bordeaux, où la bande oeuvre avec le collectif d’artistes Flippin’ Freaks vers un objectif : réveiller “la belle endormie” en faisant vivre la scène rock locale.
Quoi ?
TH Da Freak, “c’est parti de rien”, raconte Thoineau : “C’était juste moi qui faisait du son dans ma chambre et qui le publiait sur internet.” Un projet personnel – il écrit, compose et enregistre tout lui-même en studio – et 100% Do It Yourself. Sur scène, on reconnaît à l’air de famille Sylvain, le frangin bassiste, et des têtes échappées d’autres formations bordelaises : “On est trois à jouer dans SIZ, Rafael a son projet Twingo Reverse et Benjamin son groupe Little Jimi.”
S’il ironise sur son récent titre de “héros slacker français”, TH honore bel et bien le genre préféré des glandeurs, dans le discours comme dans la méthode. Lorsqu’on lui parle d’écriture, il lance “les chiens” comme source d’inspiration première ; avant d’ajouter, avec un cynisme détaché : “ou des trucs plus profonds genre l’amour, ou bien comment gérer la futilité de notre existence sur cette planète dont l’espèce dominatrice s’auto-détruit.” Chez ses parents, “un micro pourri, trois instruments et un ampli minuscule qui coûte 20 euros”, ni plus ni moins pour s’enregistrer et un résultat en conséquence : plus lo-fi tu meurs. Qu’on ne s’y méprenne pas ; cette désinvolture pourrait d’avantage relever de l’urgence que de la fainéantise.
Dernière sortie
Car quand Stephen Malkmus – pape du slacker – prônait au sein de Pavement le “Don’t worry, we’re not in a hurry” (Range Life, 1994), TH semble lui plus pressé : The Hood, paru en février dernier sur Howlin’ Banana Records, suit The Freak, premier long format âgé de tout juste un an. Entre temps, deux EPs sont venus compléter la jeune discographie du garçon.
La pochette de The Hood en dit long sur ce qu’elle recouvre : “c’est la Statue de la Liberté à 10 mètres de chez moi à Bordeaux, pour dire que j’aime les States et que le disque sonne ricain.” Il sourit de n’avoir jamais mis les pieds outre-Atlantique ; un américain n’aurait pas pu faire un disque plus imprégné de college rock. Sûrement lassé de ces étiquettes, TH explique s’inspirer non de styles mais d’avantage de “personnalités musicales” : “Je suis un fan hardcore des artistes qui ne se sont pas cantonnés à un seul style de musique : R. Stevie Moore, Jonathan Richman, Beck ou Serge Gainsbourg.” Il souligne également une passion pour les 70’s, brandissant Steppenwolf comme une influence majeure sur ce dernier album.
Tube absolu
Difficile de n’en choisir qu’un tant The Hood surprend sans cesse par ses riffs et refrains ultra-accrocheurs. Dès les premières mesures, le décor est planté : on embarque pour une marche dans le tier-quar. Les guitares trop saturées trahissent la chaleur, le pas s’aligne au martèlement de la boîte à rythme. C’est sale, les chiens se reniflent (Wanking Class), les filles disparaissent comme elles sont apparues (See Ya in Da Hood) ; ajouter du whisky dans son Coca aide à endurer (I Add Some Whisky in My Cola).“I drink cheap beer, so what, fuck you”, clamait déjà Fidlar. L’analogie ne s’arrête pas là ; l’esprit skate punk de Wavves, Cloud Nothings ou Mazes est bien présent. A mi-chemin (Thick Head), ça tape encore un peu plus fort : le soleil, ou l’alcool sans doute. Les guitares lancinent et derrière le chant, en filigrane, on entendrait presque My Bloody Valentine :“When I look at you / Oh, I don’t know what’s real” (When You Sleep, 1991) :
Futur conditionnel
Parce qu’on ne vit qu’une fois, Thoineau annonce la sortie de deux albums d’ici la fin de l’année ainsi que “des tas d’EPs avec 1 EP par jour records”. Un délire ambitieux à suivre sur Bandcamp : “en gros, on sort un EP chaque jour, c’est en écoute gratuite et il y a tout le gratin de la scène française, avec des EPs de membres de J.C. Satàn, Salut c’est cool, Mezerg ou Bad Pelicans.”
Les cinq bordelais feront tanguer le Petit Bain ce vendredi 18 mai, à l’occasion de la Release Party de Volage proposée par Howlin’ Banana. De quoi patienter d’ici les festivals d’été, déjà nombreux à afficher leur nom. “On est amoureux du fait de partir découvrir le monde et les gens, de jouer partout. On veut faire ça toute notre vie.” Que le dieu Slacker les entende.