Manifestement, baisser le son n’était pas une option. Alors que j’avais repris la longue lecture, abandonnée au bord de la route quelques mois auparavant, du London Orbital de Iain Sinclair, et que cette exigeante déambulation psycho-géographique le long de la M25 – la motorway qui ceinture le Grand Londres – demandait toujours autant de concentration, un type du nom de Scarlxrd, catalogué par mon second fils comme le pape du trap metal (je ne sais pas où il va chercher des termes pareils, il n’a jamais mis les pieds au Vatican ni même dans une église) éructait des lyrics chelou sur un ton passablement agressif. Quand j’avais 12 ans, je m’enfermais dans ma chambre pour faire jouer mon électrophone ou écouter le hit-parade sur les radios périphériques. La solitude était une donnée nécessaire pour m’adonner à cette exploration, sans compter qu’ainsi je ne cassais les tympans à personne. Désormais les mômes se déplacent avec une enceinte portable en bandoulière et imposent Koba La D ou Zola à toute la maisonnée. Je réitérais mon injonction au silence, sans succès, ledit Scarlxrd se contentant de balancer un virulent Go fuck yourself till’ you bleed en retour. Continuer la lecture de « #17 : The Passage, New Love Songs (Object Music, 1978) »