Le rapport de chacun à la foi est une affaire individuelle, elle se niche parfois dans les circonvolutions les plus intimes. Vous pouvez d’ailleurs n’en revendiquer absolument aucune, personne ici ne s’en formalisera. Même si je fuis les papistes comme le virus, jamais je n’irais m’abandonner au moindre prosélytisme pour mettre en avant la religion dans laquelle j’ai été éduquée. Lorsque j’ai rencontré Philippe François, via un réseau social, il y a déjà quelques temps, je n’avais pas idée que pourtant, en dehors d’histoires communes liées à notre région d’origine, nous évoquerions un peu la foi mais beaucoup plus notre rapport à la musique, qui en contient une dose salutaire. J’ignorais aussi qu’il était le géniteur d’un des membres d’un groupe dont la foi, justement, nous a fait tresser plus d’un laurier en ces pages. La parution de cette Anthologie Protestante de la poésie française (et non d’une Anthologie française de la poésie protestante, la nuance est de taille) nous donne donc l’occasion de lui demander un Selectorama, exercice où il s’est livré, au delà même de mes attentes légitimes, nos conversations étant rarement lénifiantes, à une petite leçon de choses en accéléré et où il tisse admirablement les liens qui abondent entre la foi et le binaire, la théologie et le caractère définitivement sacré des génies qu’il évoque. Et je doute que même la frange la plus laïque de notre lectorat n’y trouve pas un intérêt tout particulier en cette veille de Noël. Continuer la lecture de « Selectorama : Philippe François »