Échappé des Sidekicks, Steve Ciolek prend à son compte les résolutions sonores de Wilco et vient troubler notre printemps avec son premier disque solo. Avant d’évoquer Superviolet, il faut parler du cas Sidekicks, le groupe défunt de Ciolek. Originaire de l’Ohio, le groupe est passé, pour ainsi dire, sous les radars de pas mal de monde. Et pourtant… Produits par Phil Ek ou John Agnello, hébergés chez Epitaph, les Sidekicks avaient pas mal de choses à dire et auraient pu faire concurrence aux Shins s’ils avaient vraiment choisi leur route.
Venant du punk, ils ont tenté une via media avec une approche à la Carissa’s Wierd tout en voulant tailler des croupières James Mercer sans renoncer à leurs racines punks. Ne pas choisir, c’est encore choisir ; les Sidekicks ont fait le choix sans le savoir d’une carrière discrète… Le groupe a splitté, Steve Ciolek a emmené avec lui Matty Sanders et a recruté Zac Little (Saintseneca) pour enregistrer le premier disque de Superviolet. Tout change avec ce disque car Steve Ciolek a choisi de se jeter ses oripeaux punks et de confier son sort à Zac Little, un musicien de l’Ohio signé chez Anti-.
Infinite Spring est donc un disque imprévu.
Imprévu dans notre planning car on n’avait pas franchement prévu de l’écouter. Attitude plus que légitime car on ignorait encore tout de ce garçon il y quelques semaines.
Imprévu par le sourire que déclenche chaque nouvelle piste. Toujours sur la retenue, ne cédant jamais à la facilité, Ciolek enchaîne un sans-faute en allant chercher des guitares très sixties et en adoptant une approche qui n’a rien de réactionnaire.
Dans une récente interview à un média américain, il déclarait qu’Infinite Spring avait été nommé ainsi car le lancement d’un nouveau projet est toujours la source d’une infinité de solutions et confère un certain enthousiasme. On lui donne entièrement raison. Avec Infinite Spring, on peut se désormais se consoler sereinement de la disparition de Cotton Mather et attendre calmement le prochain The Tyde.