Sous surveillance : Récréation

Récréation
Récréation / Photo : Renaud Sachet

Qui ?

Léo Heitz-Godot, basse de guitare
Olivier Stula, guitare de fuzz
Alicia Lovich , percussions debout
Marie Lagabbe, batterie rythmique
Peran André, cassette électronique

Où ?

Strasbourg, Alsace.

Quoi ?

Un copain m’a dit en sortant qu’il avait eu l’impression d’assister plus à une répétition en public qu’à un véritable concert. Pour ma part, c’est ce que j’ai le plus aimé. Sans enregistrement à ce jour, Récréation compte quelques apparitions publiques depuis quelques mois. J’en ai vu deux, la première lors d’une soirée du label strasbourgeois Herzfeld (c’était la surprise, et d’ailleurs on croyait tous que le groupe qui n’avait pas encore arrêté de nom s’appelait… Surprise), et samedi dernier (le 14 janvier) au Syndicat Potentiel, une galerie d’art / photo dans le quartier de la Meinau (près du fameux stade de foot).

Le cadre : le démontage d’une expo autour des travaux d’Encastrable– ce même copain m’expliquait qu’il y a quelques années ces artistes pirataient tantôt les Leroy Merlin en organisant des ventes d’œuvres réalisées in situ tantôt les IKEA en montant et démontant régulièrement des ensembles du magasin suédois dans une galerie de la ville, ça m’a fait marrer. Bref Récréation était invité pour le finissage : composé de deux batteuses, d’un gars qui joue du 4-pistes cassettes (on y entend des boucles et des effets) et d’un bassiste et d’un guitariste, joue un rock’n’roll très référencé, assez primitif tout en disposant d’assez de détails dans la profondeur de champ pour qu’on y décèle une certaine sophistication. D’ailleurs, l’alliance pour le fun de ces cinq personnages laisse pantois.

Récréation
Récréation / Photo : 36poses

J’en connais bien trois et ça claque super groupe local, presque : Léo Heitz-Godot, ancien architecte du son chez Sinaïve (quand ils œuvraient en trio), Olivier Stula, ancien couturier précis de la new-wave ouvragée d’A Second Of June, Alicia Lovich, actuelle force motrice et percussive de Sinaïve (j’en ai entendu certains la comparer à Sheila E, disons Sheila E déguisée en Moe Tucker). Sans compter Marie, batteuse chanteuse et ses baguettes lumineuses, et Spectreman (je l’appelle comme ça parce que j’oublie toujours son surnom compliqué Trrrnctrn, mais en fait il s’appelle Peran), le facteur X, déclenchant chaos et feedback dans le truc carré et agité du groupe. C’est à peu près ça. Comme m’a soufflé un des membres avant le concert, le dispositif sonore peu habituel (un sound-system face au groupe, des amplis servant de retours, du gros bricolage) qui permettait en tournant autour du groupe de se faire sa propre balance, et de la modifier volontairement en se déplaçant, c’était un peu à l’arrache ce samedi. A la fin, chacun avait ensuite son avis, c’est mieux quand les tempo sont élevés, c’est mieux quand c’est lent, c’est trop fort, c’est pas assez fort, la vue derrière le groupe était géniale, en hauteur, on voyait trop bien… Le groupe n’a pas été épargné en plus par les incidents : double cassage de corde, difficultés à s’entendre, retours dans les choux, mais mince, c’est ça un concert. Et puis même avec une interruption de quasi dix minutes, ça a repris de plus belle. Belle énergie, chaos, bordel, bruit, dieu que ça fait du bien. A sur suivre donc ! Et quelle année mes aïeux pour le son de la Capitale européenne ! Quoi ? On n’est qu’en janvier ?!


Récréation n’a pas encore d’enregistrement à ce jour. Ils seront sur la scène du Diamant d’Or à Strasbourg le 24 février.

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