Selectorama spécial 45 tours

En accompagnement de l’article sur le 45 tours, une petite sélection de morceaux parus dans ce format, et absente des albums contemporains. Certains morceaux ont été publiés par la suite en bonus ou sur des compilations en LP, mais tous on connu le frisson du 7 pouces à leur origine. Le thème est évidemment large et il est impossible de le couvrir en restreignant nos choix à une sélection digeste en longueur. Nous avons donc essayé de trouver des morceaux de différentes périodes et styles, d’un intérêt musical réel, reflétant tout ce que nous aimons dans ce format : la possibilité d’expérimenter, la dualité de la face B, les groupes obscurs ou débutants…

Generation X Wild Dub (1977)

Sur la face B du single Wild Youth du groupe punk rock de Billy Idol, on trouve cette étonnante curiosité inédite : un traitement dub d’un morceau rock. Le résultat est plutôt convaincant et reste particulièrement original quarante ans après sa sortie.

Benjamin Un Train (1966)

Un très bon morceau français de rock sixties. Le chanteur ne publia que cet Ep (et c’est d’ailleurs le seul morceau des quatre dans cette veine), mais deux Jacques connaîtront quant à eux un certain succès, peu de temps après : Jacques Lanzmann (parolier du second) et Jacques Dutronc.

The Pains of Being Pure At Heart Say No To Love (2010)

Un des meilleurs singles de TPOBPAH n’est pas sur un album, mais un 45 tours… Say No To Love, comme Higher than The Stars, est sorti entre le premier et le second album du groupe, soit probablement leur meilleure période, rétrospectivement.

Crystal Stilts Love is a Wave (2009)

La rencontre entre le rock garage lo-fi, la musique surf et Joy Div’, ou quelque chose dans le genre… En tout cas, l’excellente Love is a Wave n’est sortie qu’en single en 2009 sur Angular et Slumberland. Pour rester chez Slumberland, jetez une oreille au single des Sexy Kids Sisters are forever, qui préfigure en partie Veronica Falls.

The Young Sinclairs Hurt My Pride (2013)

Si vous aimez les groupes d’inspiration sixties, les Young Sinclairs sont l’un des trésors cachés de cette mouvance : ils offrent depuis une dizaine d’années un son folk-rock délicat et élégant, mais sont aussi capables de faire parler la poudre. Ce morceau est leur tube absolu dans le genre garage-rock, et il ne figure sur aucun Lp du groupe, mais uniquement en 45 tours…

Clothilde Fallait Pas écraser la queue du Chat (1967)

Un des morceaux fétiches de ce que l’on appelle les Swinging Mademoiselles. Sorti historiquement en 45 tours (comme l’ensemble des disques de Clothilde), Fallait pas écraser la queue du chat est dormais disponible sur une compilation de Born Bad consacrée à la chanteuse.

Buzzcocks Boredom (1977)

Les Buzzcocks sont un grand groupe à single et ont publié beaucoup de 45 tours hors albums, notamment ceux compilés sur la fantastique Singles Going Steady. Pour ce Selectorama, j’ai choisi leur premier single, véritable jalon du punk anglais et la démarche DIY / indie. Il y aurait tant à dire au sujet de ce morceau, peut-être que quelqu’un s’en chargera un jour chez Section 26 ?

The Monochrome Set He’s Frank (1979)

Chef d’œuvre du groupe, qui ne figure pas sur leurs albums. Le 45 tours existe avec deux enregistrements différents, l’un sur Rough Trade et le second sur Disquo Bleu. A mon humble avis, la version Rough Trade est légèrement meilleure. Je suppose que l’absence de ce morceau sur leur premier album est due à la signature sur Dindisc.

The Attack Try It (1967)

Nombre de groupes Mods ne publièrent pas de Lps. Pour quelques Who ou Small Faces, combien de The Attack ou les fabuleux The Action ? Ce single est certes une reprise du groupe bubblegum américain Ohio Express, mais la chanson sonne sacrément bien.

Kasenetz Katz Singing Orchestral Circus Rumble 69 (1968)

Face B de l’excellente chanson bubblegum Quick Joe Small sur certains pressages (pas le français, malheureusement). Le genre de délire trippy que l’on rêve tous de découvrir en face B d’un 45 tours… Deux minutes de jam noisy et heavy. Il y a beaucoup de disques bubblegum avec des faces B hallucinantes, l’exemple le plus probant étant (en dehors de celui-ci) la fameuse Dark Part of My Mind réparti sur deux 45 tours de deux groupes différents (pour en savoir plus).

Les Olivensteins Fier de ne rien Faire (1979)

Une bonne partie de l’histoire du punk française s’est écrite en 45 tours de Métal Urbain (Les Hommes Morts Sont Dangereux est une compilation posthume) en passant par Asphalt Jungle. Parmi les formations françaises, une me tient particulièrement à cœur : Les OlivensteinsFier de Ne Rien Faire, la face A de leur unique single, est à la fois une charge nihiliste au texte grinçant (et très réussi) et un croisement étonnant et personnel entre les Buzzcocks ou les Byrds. Le genre de morceau que l’on fera écouter à un anglais moqueur pour lui claquer le beignet.

Orange Juice Poor Old Soul (1981)

Parmi le foisonnement des labels indépendants du début des années 80, une place de choix doit être accordé à Postcard Records. Le label place en effet l’Écosse sur la carte musicale britannique. On l’oublie désormais mais son histoire a principalement été écrite en 45 tours (un seul Lp dans sa période historique : The Only Fun In Town de Josef K). Poor Old Soul est l’un des chefs d’œuvre des débuts d’Orange Juice, qui contrairement à Falling and Laughing n’apparaîtra pas sur leur premier album.

The Dovers I Could Be Happy (1965)

Les amateurs des compilations Nuggets ou Back From The Grave le savent : une flopée de groupes nord-américains n’ont jamais dépassé le stade du 45 tours, laissant une multitude de petits trésors dans ce support. Mentionnons ainsi The Dovers, une obscure formation folk-rock qui signe avec I Could Be Happy une magnifique chanson à quelques encablures des Byrds et des Beatles.

Teenage Fanclub Long Hair (1991)

Teenage Fanclub glissait de temps en temps de chouettes faces B. Une de mes favorites est certainement Long Hair qui accompagnait The Concept. Ce morceau échevelé est l’un des petits plaisirs cachés à découvrir dans la discographie du groupe écossais.

The Diagram Brothers Bricks (1981)

Signé sur le label des Buzzcocks (New Hormones), The Diagram Brothers ont publié un album plutôt ardu… En revanche, leurs singles, qui ne figurent pas sur le Lp, sont de petites merveilles de post-punk discoïsant et accrocheurs aux textes délirants. Je pense évidemment à We are All Animals mais aussi au fabuleux Bricks qui est certainement le morceau le plus pop du catalogue du groupe mancunien. Pour continuer sur les 45 tours post-punk, j’ai aussi un petit faible pour Science Fiction des Dodgems.

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