Au siècle dernier, il avait terrassé les pistes de danse à l’orée de cette fameuse touche française avec un premier maxi renfermant le précieux remix de Daft Punk de son titre Disco Cubizm. Vingt-sept ans plus tard, revoilà Nicolas Chaix avec un nouvel album – le quatrième, si l’on ne considère pas comme tel son Live at the Planetarium (2006) et sa mixtape M Megamix (2012), sans oublier ceux signés avec son comparse de toujours Gilb’r sous le nom de Château Flight, immanquablement sortis sur leur vibrant label Versatile. Toujours aussi discret et excessivement passionné, il livre ici un album aux antipodes de la fête, où l’électronique s’épanouit non loin de ses racines ambient ou krautrock. Entièrement créé en improvisant sur ses machines (synthés, séquenceurs, boîtes à rythmes et divers effets), naviguant entre rêve éveillé et cauchemar contemporain, Eye Cube est peut-être son album le plus introspectif. Nous avions évidemment envie de découvrir quelques pierres blanches ramassées sur le chemin de ce cador de la musique électronique.
01. The Waves, Motorikherz LP (Perlon, 2023)
Un superbe album post club par une artiste (Maayan Nidam) qui aime explorer les chemins de traverse et proposer des combinaisons musicales inattendues.
Chose pas facile dans la dance music. ➸ Album du mois pour sûr.
02. Der Zyklus, Formenverwandler (Gigolo, 2001)
Ces derniers temps, je redécouvre des disques enfermés trop longtemps dans des cartons inaccessibles. Celui-ci en fait partie. Après toutes ces années, c’est toujours parfait, ça ne bougera plus. Poésie, science fiction et soul synthétique. Je pourrai sans problème habiter dans ce track. Tous les titres de cet e.p sont captivants.
03. Mouse on mars, Chagrin (Vulvaland, album sampler 4 titres) (Too pure, 1994)
Une autre retrouvaille provenant de mes cartons. De l’ambient allemande dépressive de première catégorie. Joué par Eric Pajot et Jean-Yves Leloup dans l’émission Radio Mentale sur radio FG. Dans le même genre, le célèbre titre de Pete Namlook, Je suis triste et seule ici.
04. Instinct, Just a feeling (the hands in motion mix) (Decisive, 1992)
Encore un truc sorti des archives. Pads naïfs mais puissants + sample disco habile de Martin Circus + 808 = émotion brute, simple et pure de la house music. Une époque où le genre n’était pas encore figé dans certains standards de production et où l’oreille acceptait les imperfections.
05. K.A posse, Stick Music (Vol. 1, Part 1) (K. Alexi Mix #1) (DJ international records, 1990)
Un choix évident, pardon d’enfoncer le clou. L’absolue vérité vraie et la folie sombre totale et dansante. Tout est là, l’urgence mélangée à l’énergie live jetée en direct.
06. BBC Radiophonic Workshop, Doctor Who sound effects No 19 (BBC Records And Tapes, 1978)
Quand on allait voir la famille en Angleterre, je rapportais toujours ces mystérieuses cassettes de bruitages et musiques de la BBC. Source de samples inépuisable, les visuels étaient aussi toujours très intrigants.
07. Pete Shelley, Designer Lamps (Mercury, 1986)
Les faces B (ou les versions dub) sont souvent les meilleures. Je suis toujours attiré par les productions déviantes de la pop des années 80. Beaucoup de moyens et savoir-faire, avec de bons producteurs, au service parfois d’expérimentations sortant clairement du format initial. Un titre habité et effrayant. On peut rire aussi, mais il se passe quelque chose.
08. PST, Frisbee Man (SUED, 2022)
Le retour de la go-go en mode trippé ? Oui c’est possible, c’est même écrit sur le macaron du disque de ce super label berlinois.
09. Maxime Denuc, Solarium (Vlek, 2020)
Recommandé pour l’after dominical. Sérieusement, cela devait être une expérience incroyable d’assister à cette performance en direct. Il y a toujours ce phénomène magique quand les fréquences de l’orgue entrent en résonance avec le lieu.
10. Charlie Mingus, Ysabel’s Table Dance (RCA Victor, 1962)
Souvenirs du bel été, enfant, les vacances dans le Gard. Écouter ce disque sur un vieux radio-tourne disque à lampe verte, et se laisser emporter parla musique.
