Selectorama : Diode

Diode / Photo : instagram diode.online
Diode / Photo : instagram diode.online

Depuis quelques années – on ne va pas s’en plaindre – un petit club de groupes américains ont su redonner du lustre au post-punk, constituant un nouveau sous-courant que quelques obsédés de la catégorisation ont nommé egg punk. Leurs noms ? Lithics, Snõõper ou encore Diode, pour ne nommer que les plus intéressants d’entre eux. S’abreuvant aux meilleures sources, ils ont notamment emprunté à Devo une certaine raideur rythmique mécanique ainsi que cette façon de chanter toute robotique qui a fait la gloire du quintette de Milwaukee. Ils se distinguent néanmoins de leurs illustres mentors par une production plus brute et sans chichis, plus caractéristique du punk pur sucre. Mais chez Diode, on apprécie particulièrement l’usage de synthés vintage et minimalistes, qui ajoute une dimension presque pop à l’ensemble. On ne
résiste pas non plus à la voix de furie de la charismatique Kiana (KT dans ce Selecto) qui apporte un grain de folie très réjouissant à la musique des Californiens. On recommandera à ceux qui découvriraient Diode aujourd’hui d’aller jeter une oreille aux excellents morceaux que sont Tomothy, Ugly, ou la formidable Card Dealer, meilleur titre de 2, leur dernier disque sorti cette année sur le très estimable label Under The Gun Records. Kiana, Theo et Vinny se sont prêtés au jeu du Selectorama, et le moins qu’on puisse dire, c’est qu’on s’attendait pas à y trouver le dernier morceau !

KT :

01. Bladee, Don’t Wanna Go Out

Je m’intéresse vraiment à tous les artistes qui gravitent autour du collectif Drain Gang. J’aime particulièrement le dernier album de Bladee, Cold Visions. La prod et les paroles sont foutrement bonnes sur ce disque. J’ai mon billet pour leur concert en octobre. Je suis une « draineuse » certifiée.

02. Yellow Magic Orchestra, Cue

En décembre dernier, j’ai suivi le groupe de mon fiancé, People’s Temple, lors de leur tournée japonaise. Je suis fan de ce pays depuis des années, mais le fait d’être au Japon et d’en admirer la beauté m’a permis de développer un lien beaucoup plus fort avec sa musique. J’ai également pu enfin trouver les disques de Yellow Magic Orchestra ainsi que les albums solo de Ryuichi Sakamoto et Yukihiro Takahashi en vinyle. Je pourrais citer plus de trente de leurs titres,
mais j’ai l’impression que cette chanson représente le mieux ce que j’ai ressenti pendant ce voyage.

03. Cause For Alarm, United Races

Cet album est le disque de hardcore américain le plus parfait jamais écrit. Ce morceau en particulier contient de super riffs, un super message et une structure simple mais idéale. Tout cet album est génial.

04. Richard H. Kirk, Never Lose Your Shadow

Cet homme était tellement en avance sur son temps ! Et il n’obtient pas toujours la reconnaissance qu’il mérite, à mon avis. J’aime tellement Cabaret Voltaire. Cette chanson est tout simplement géniale, on ne peut rien dire d’autre.

05. Nicolini, Stretch Dat Neck

J’ai tendance à garder pour moi ce genre de trésor caché, mais je vais partager ce hit avec vous. J’aime tellement l’influence dub dans ces beats électroniques psychopathes. J’aime tout ce que Nicolini a sorti et je garde toujours un œil sur ce qu’il va faire.

06. Yabujin, Angel Witta Knife

Pas grand monde n’a d’infos précises sur Yabujin. Je sais que c’est un rappeur/artiste électronique lituanien qui a samplé Final Fantasy et pas mal de jeux de simulations de drague japonais. Parfois, il ajoute des notes de rap de Memphis sur ses morceaux, ce qui est vraiment génial. Il a publié une série d’histoires sur YouTube pour mettre en lien toutes ses musiques et a créé son propre univers en même temps que son propre langage, ce qui est complètement fou. Sa musique me rappelle la première fois que j’utilisais un ordinateur, où j’étais remplie de joie et de peur à la fois. C’est tellement jubilatoire, mais en même temps il y a un je ne sais quoi qui me rend mal à l’aise. Cela me rend nostalgique de l’inconnu que je ressentais quand j’étais enfant.

Vinny :

07. The Stitches, Sixteen

Le chanteur des Stitches possédait le seul magasin de disques du sud d’Orange County. C’était mon groupe préféré, alors je prenais le bus et je leur tapais maladroitement la discute en leur demandant s’ils avaient des concerts « all ages » à venir. Il répondait généralement en haussant les épaules et en disant : « Je ne sais jamais ce que nous faisons ». Sixteen sera toujours dans mon top 10 des chansons punk. L’intro est gravée à jamais dans mon cerveau. J’ai dépensé 60$ pour ce 7 pouces sur eBay. Si le vendeur lit ceci : fais le bon choix et rends-moi mon argent.

08. Le Shok, I Know You’re Ready

J’accuse souvent Le Shok d’avoir ruiné ma vie, mais à vrai dire, je me débrouillais déjà pas mal tout seul pour ruiner ma vie avant de découvrir leur existence en 4ème. Ce disque contient 13 chansons qui durent au total 14 minutes. Chaque fois que je l’écoute, j’ai envie de créer un nouveau groupe qui me fait ressentir ce que ce disque m’a fait ressentir lorsque je l’ai écouté
pour la première fois, mais ensuite je suis gagné par la fatigue et je fais une sieste à la place.

Theo :

09. Kingdom Come, Triangles

On se souvient d’Arthur Brown pour sa chanson Fire, mais ce pour quoi on devrait vraiment se souvenir de lui, c’est pour ce disque de synthé-boîte à rythmes du début des années 70 qui n’est pas apprécié à sa juste valeur. Du nectar pour vos oreilles.

10. Genesis, Mama

Je m’en fous, j’adore Phil Collins et ses gros toms de batterie. Cette époque de Genesis est trop cool.


2 par Diode est disponible sur le label Under The Gun Records.

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