Selectorama : Cassie Ramone

Cassie Ramone / Photo : fb
Cassie Ramone / Photo : fb

C’était il y a bientôt 15 ans déjà. Nous étions sur la fin de la première décennie des années 2000, inaugurée par le retour en force des groupes de rock comme The Strokes, The White Stripes, Yeah Yeah Yeahs, Black Rebel Motorcycle Club et autres Art Brut. En 2008, alors que Jay Reatard débutait en force sa carrière solo et que Crystal Stilts, Dum Dum Girls et Brilliant Colors n’allaient pas tarder à entrer à leur tour dans l’arène, sortait le premier album décapant des Vivian Girls, trio pop/punk/garage basé à Brooklyn. Le savant mélange de grosses guitares à de savoureuses mélodies harmonisées façon Shangri-Las bourgeonnant comme des roses au milieu des orties, évoquait beaucoup Black Tambourine, l’incontournable groupe de Mike Schulman. Malgré le passage du temps, des titres comme Damaged, Going Insane ou comme l’excellente Where Do You Run demeurent toujours aussi percutants et réjouissants. On n’a pas non plus oublié des perles comme I Can’t Get Over You – dont la partie vocale finale me serre à chaque fois le cœur – ou The Desert, qu’on trouve sur Everything Goes Wrong, le deuxième des quatre disques qu’auront sorti les new-yorkaises entre 2008 et 2019.

Derrière les Vivian Girls, il y avait Cassie Grzymkowski, alias Cassie Ramone, dont le nom de scène a bien sûr été emprunté aux plus célèbres punks du Queens – les Ramones -, groupe auquel l’Américaine voue un culte au point de s’être fait tatouer leur silhouette sur le bras. En 2011, après la mise en pause des Vivian Girls, nous avions pris une énorme bouffée d’air frais à l’écoute de l’indispensable premier album des Babies, collection de tubes pop imparables co-composés par Cassie Ramone avec son talentueux comparse Kevin Morby. Mais nous étions – avouons le un peu honteusement-, passé à côté de l’œuvre solo de Cassie Ramone, débutée en 2014. Ce fût donc pour nous un plaisir tout particulier de découvrir à retardement sur The Time Has Come un trésor caché comme Sensitive Soul, alors qu’on avait perdu de vue Cassie depuis trop longtemps. Mais c’est avec son dernier single Together – qu’on retrouve dans la playlist de juillet de Section26 – que nous avons eu le bonheur de constater que Cassie Ramone était encore active aujourd’hui, et plus inspirée que jamais, comme le montre son nouvel album Sweetheart – bientôt en écoute sur les plateformes de streaming -, mais qu’on peut découvrir dans son intégralité sur Youtube à travers un beau clip/court-métrage onirique et captivant.

Nous recommanderons particulièrement les chansons I’m Going Home et surtout Joy to the World et son aura délicieusement mélancolique, ainsi bien sûr que le très habité single Together, pour goûter au charme de se nouveau disque-surprise. Aujourd’hui nous avons l’immense joie d’accueillir Cassie Ramone dans ce Selectorama, qui a pris sur son précieux temps nous parler de dix chansons chères à son cœur, alors qu’elle doit assurer la promotion de son dernier disque et préparer le retour sur scène des Babies en septembre, dont les concerts sont déjà sold-out depuis belle lurette.

01. Midland, Cowgirl Blues


En 2017, j’ai fait un voyage dans le Sud toute seule, et une fois arrivée à environ une heure au sud de Mason-Dixon, la chanson Drinking Problem de Midland était partout à la radio. C’est le meilleur groupe de country contemporaine que je connaisse. Cowgirl Blues est l’une de ces chansons que j’aurais aimé écrire. Être loin de celui que l’on aime a été une constante dans ma vie, que ce soit à travers des tournées ou des relations à distance, et cette chanson capture magnifiquement ce sentiment.

02. Alice Coltrane, Jai Ramachandra

Turiya Sings est l’un des meilleurs albums jamais réalisés. Je l’écoute presque tous les jours depuis que j’ai découvert son existence. C’est paisible, troublant, beau, discordant, sacré et hanté à la fois. Les voix sont chantées en sanskrit, mais c’est comme si je comprenais chaque mot au fond de mon âme.
Il est difficile de ne choisir qu’une seule chanson. Jai Ramachandra a été mon introduction à Alice Coltrane. Et c’est toujours l’une de ces chansons que je peux écouter en boucle.

03. Lana Del Rey/Lizzy Grant, Playing Dangerous

J’ai eu une grosse période d’écoute de chansons inédites/anciennes de Lana Del Rey il y a environ un an. Celle-ci reste l’une de mes préférées. Elle parle de Lana en pyromane qui séduit le policier qui est là pour l’arrêter. J’ai l’impression qu’il est difficile de trouver une bonne version de nos jours. J’ai de la chance que la tatoueuse qui m’a fait mon tatouage Lana Del Rey connaisse une rayon de trucs inédits en matière de musique et qu’elle m’ait fait découvrir cette version.

04. Valium Aggelein, Triumph of the Metal People

C’est un projet parallèle de Duster. J’adore cette chanson parce qu’elle est répétitive et qu’elle ressemble à de la transe, et chaque fois qu’un accord ou un rythme de batterie change, elle fait mouche. Elle a aussi une construction lente que j’aime beaucoup. Je pourrais écouter une version de deux heures de ce titre et être toujours captivée.

05. Richard Hawley, Tonight The Streets Are Ours

Cette chanson aurait dû être énorme, comme Uptown Girl ou quelque chose comme ça. C’est une belle chanson d’amour entraînante. Elle me fait me sentir jeune à nouveau.
 C’est intéressant que Richard Hawley aborde ici le thème de la télévision.

06. Rainy Davis, Sweetheart

Le titre de mon dernier album, c’est une chanson que j’écoute en boucle depuis de nombreuses années. Mariah Carey en a également fait une excellente version.

07. America, Clarice

America a eu beaucoup de gros succès, mais leur premier album est une collection de hits du début à la fin. Clarice est plus un morceau plus profond, vers la fin de l’album. J’aime les guitares acoustiques et harmonisantes.

08. Steely Dan, Doctor Wu

L’une des chansons les plus tristes de Steely Dan. J’adore le final.

09. Patience and Prudence, Over Here

J’adore l’instrumentation et les changements d’accords de cette chanson. Je ne trouve les paroles nulle part, et beaucoup d’entre elles sont plutôt difficiles à déchiffrer. C’est assez rare pour une chanson de 1957. Je pense que j’aime le message de cette chanson, mais le mystère des paroles rend difficile de le comprendre clairement. Alors je continue à l’écouter. En espérant qu’un jour j’en saisirai tout le sens.

10. Beach House, Irene

Je suis une grand fan de Beach House, et j’aime particulièrement leurs chansons avec de longues outros. C’est difficile de choisir un titre préféré, mais celui-ci est celui qui m’est venu en premier.


Sweetheart par Cassie Ramone sortira à la rentrée.

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