Onyon, Pale Horses (Mangel Records / Swish Swash)

onyon pale horsesCeux qui comme moi s’étaient rendus à l’Hôtel des Vils (Clermont-Ferrand) en juin 2024 pour voir Nathan Roche en concert, avaient par la même occasion eu le bonheur de découvrir les Allemands d’Onyon sur scène. « Il faut vraiment que tu restes pour écouter mes potes de Leipzig, ce qu’ils font est super bien », m’avait averti l’Australien exilé en France. Et il avait mille fois raison ! Ce groupe mixte, mené de front par la guitariste /chanteuse Ilka Kellner et la claviériste /chanteuse Marie Untheim, accompagnées par le bassiste Florian Schmidt et le batteur Mario Pongratz, avait délivré un set intense et tendu qui avait marqué les esprits. A l’époque, le quatuor mixte venu de Saxe avait déjà publié chez Trouble In Mind deux albums plus que réjouissants – Onyon et Last Days on Earth, qui mêlaient des guitares aux effets dissonants typiquement egg punk, à des claviers minimalistes se posant impeccablement sur une basse / batterie dépouillée mais terriblement efficace. A ceci s’ajoutait un chant froid, sans chichi, mais captivant, qui donnait une grande partie de son charme à ce groupe. De ces deux premiers albums publiés en 2022 et 2024, on avait retenu les très enthousiasmants Kanal, Klick, Alien,Alien, Dogman ou encore O.U.T, avec une petite préférence pour les titres chantés en allemand.

Sans opérer de virage esthétique radical, leur nouveau LP Pale Horses, sorti en cassette en édition ultra-limitée à 50 exemplaires, creuse les mêmes sillons, en ajoutant au répertoire des Lipsiens (oui, c’est comme ça qu’on appelle les habitants de Leipzig) quelques excellents nouveaux titres comme Molasses – presque pop – mais aussi de savoureuses petites bombes chantées dans le bel idiome germanique.

Ainsi la très convaincante Schiefe Bahn sonne presque comme Le Tigre qui se seraient converties à la cold wave et auraient été atteintes d’une subite germanophilie. Quant à Pferdchen Bis Bald !, elle laisse imaginer ce qu’auraient pu enregistrer Electrelane s’ils elles s’étaient converties à la langue de Schopenhauer. D’ailleurs, bizarrement, même quand elles chantent en anglais, Maria et Ilka semblent toujours conserver cette manière un peu neutre de prononcer l’anglais qui donnaient son charme au chant de Nico ou Sibylle Baier. A vrai dire et à bien y réfléchir, tout le disque donne envie d’y revenir et fini par devenir addictif, et on ne boude pas notre plaisir à écouter et réécouter d’autres très bons morceaux – plus rock – comme Whiffs of Smoke ou Figurine. Pale Horses s’impose donc comme une raison de plus de se réjouir d’avoir traversé l’année 2025.


Pale Horses par Onyon est disponible chez Mangel Records et Swish Swash Records

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