No shade no shame : Kylie M.

Kylie
L’autre actu de Kylie : sa cuvée de rosé.

Alors que le label Heavenly vient de recevoir les premières épreuves de son livre célébrant ses 30 ans, le bien-nommé Believe In Magic, que Oneohtrix Point Never a sorti son nouvel album Magic la semaine dernière chez Warp et qu’un célèbre lunetier s’affiche sur tous les murs de France avec sa collection Magic by Afflelou, notre Impossible Princess déboule aujourd’hui même – avec un sens du timing qui nous a bien fait rire chez section26 – avec un nouvel album escorté par le single Do You Believe In Magic ?, scintillant comme ce short qu’elle portait il y a, hum, vingt ans, dans le merveilleux Spinning Around, où elle célébrait, euh, sa renaissance *.

Alors, pour être suffisamment ancien pour avoir entendu résonner ce morceau dans les bureaux de la rédaction de la revue pop moderne (back in the days à Philippe Auguste, ils avaient plus ou moins répondu à ma question « Peut-on aimer Durutti Column et Kylie Minogue ? ») lors d’un apéro où joie de vivre de fin de bouclage finissait en mise à sac des locaux de travail, je peux désormais affirmer sans problème avec les équipes commerciales d’antan que Kylie a FAILLI se retrouver en couverture de ladite revue. Failli, mais ne l’a pas été pour des raisons que j’ignore, ayant toutefois bénéficié d’une interview réalisée en dernière minute par Nicolas Plommée ; Christophe Basterra n’ayant « pas pu » in fine. Timidité de se retrouver face à ce mini sex symbol absolument spontané et par conséquent d’autant plus affriolant ? Nous ne le saurons que si Le Chef sort de sa tanière pour nous conter ce savoureux épisode avec ses mots qu’il ne mâchera certainement pas. Coup de chaud, certes, je peux le comprendre, car il faisait une température tout aussi élevée en ce mois de mai 2012 dans la petite tente d’interview située sur une de ces plages ultra sponsorisées de Cannes, qui était ce jour-là, dédiée au press junket du merveilleux film de Leos Carax, Holy Motors où notre Aussie d’amour tenait un très joli rôle. J’avais réussi, prétextant le fait que nous allions accueillir Denis Lavant sur le plateau d’Arte Journal le soir, à obtenir une interview avec Edith Scob, qui s’avéra délicieuse et aussi fantasque qu’on pouvait l’imaginer, et avec, rolling drums, Kylie. Le matin, la température montait encore un peu plus lors de la conférence de presse ou mon rédacteur en chef, manifestement hors de contrôle (ça arrivait souvent) avait demandé un autographe à mademoiselle Minogue, à la sortie de la conférence de presse du film.

Kylie autograph
L’autographe.

Plus tard, face à elle, disposant d’un assurance relative face à son désarmant sourire, j’ai songé à ces petits moments légèrement gênants qui font nous rendre compte que oui, finalement, on adore vraiment cette fille. Depuis longtemps. On a dansé comme des poules sans tête sur I Should Be So Lucky, acheté le 45 tours de Better The Devil You Know à une copine par ce que honnêtement, ce morceau nous rendait dingue, admis que Confide In Me était probablement la meilleure émancipation de pop star du moment avec Music de Madonna, brâmé dans des caves moites avec certaines personnes sur Your Disco Needs You, été retournés par le mash up Kylie / New Order Can’t Get You Out Of My Blue Monday et le fabuleux remix de Slow par les Chemical Brothers, et qu’on a même poussé le bouchon jusqu’à accepter à plusieurs reprises ces places de concert généreusement proposées par l’attaché de presse de sa maison de disques française, il se reconnaîtra, et je le remercie encore. Et j’avoue : je ne le regrette pas une seconde. J’aime sincèrement Kylie, aussi sincère qu’elle peut l’être dans ses interviews. Tout le monde le dira : c’est la Girl Next Door ultime. La BFF idéale (t’as capté). Madonna en moins cynique botoxée, Mariah sans la descente aux enfers chaque fin d’année, Britney pas white trash retapée, j’en passe et des pires qu’elles. Et tout le monde le sait, Kylie a constamment joué avec ces petites pierres blanches indés délicatement posées sur son chemin, nichées au coeur des rivières de paillettes. Where the Wild Roses Grow avec Nick Cave en tête de liste, évidemment. Le poignant Who Were We écrit pour elle par Neil Hannon de Divine Comedy qu’elle interprète dans une fantomatique Samaritaine totalement désaffectée, avant de se jeter par la rambarde de la terrasse, sur le Pont Neuf dans Holy Motors.

Ce jour-là, mon interview répondait à la nécessité ridicule du 7 minutes chrono imposé lors des junkets liste A à Cannes. Elle a répondu avec mes questions avec sensibilité et une gentillesse absolue, acceptant même, et c’était le but roublard téléguidé par la rédaction, de poser une question diffusée le soir à Denis Lavant en plateau. Mais passons. Qu’est ce que Kylie nous dit aujourd’hui ? Une petite perte de vitesse dans sa carrière expliquera sans hésitation ce souhait de revenir à ses essentiels. Back to basics en pleine pandémie, pas très original mais quoi de mieux ? Elle revient célébrer la chaleur des clubs, des chorés alcoolisées, des rencontres furtives et des baisers volés, bref, tout ce qui nous manque en cet instant reclus, via ses premiers amours disco, avec un album nommé… Disco. Lawrence ou les Pet Shop Boys n’auraient pas trouvé mieux. Avec en tête de liste, ce bonbon sucré irrésistible et délicatement mélancolique, Do You Believe in Magic ? Alors certes, elle a cette voix qui semble plus gonflée à l’hélium que jamais, la production est kitschissimo, son front est lisse comme une fesse de nouveau-né, elle vient de lancer une cuvée de rosé, mais la côte d’amour ne s’émousse pas. On a envie de la placer côte à côte avec Jessie Ware, dont le What’s Your Pleasure ? nous avait émoustillés cet été, les géniaux Kitchen Disco de Sophie Ellis Bextor sur Instagram, ou encore la diva irlandaise inclassable Róisín Murphy, dont le superbe Róisín Machine vient tout juste de sortir, dans un genre plus post moderne aux œillades house marquées (Un « glory hole musical », confiai-je fièrement à Etienne Greib il y a peu). Bien plus léger et dénué de moiteur sexuelle, Disco reste, avec Say Something, l’écrin de quelques tubes de plus dans la carrière de la plus scintillante des meilleures copines sexy. Ces morceaux dont on se dit qu’ils ne dureront qu’un moment, mais dont il serait tellement dommage de laisser passer la légèreté tant qu’elle brille.

Disco de Kylie vient de sortir, et elle donnera un show on live ce samedi 7 novembre, Infinite Disco, dont voici un extrait ci-dessous.

* Au fait, Kylie, on a repéré l’embrouille :

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