Metronomy, c’est un groupe mais en vrai, c’est surtout un mec, et ce mec, pour les filles, c’est un gars plutôt rassurant. Pas très beau, limite rondouillard, qui porte des K-way et des sneakers multicolores, le gars se la raconte pas, il fait son truc et il le fait plutôt bien. Joseph Mount, c’est un peu une barre Ovomaltine l’air de rien. On dira que le bassiste et la batteuse sont beaucoup plus attirants que lui, mais c’est cool aussi quand le leader n’est pas trop sexy. Bref, j’ai écouté leur nouvel album hier soir et ce matin, et comme à chaque fois, j’ai pensé : « hey bien joué gars, t’es vraiment malin ».
On nous annonce 17 morceaux, ce qui me fait toujours un peu marrer, parce qu’il y a des morceaux qui durent très peu de temps et qui sont juste une boucle, un peu comme ces toiles monochromes siglées art contemporain auxquelles on donne un titre ultra-compliqué et où tu te grattes la tête en te demandant pourquoi diable ça s’intitule comme ça. Mais bon moi j’avoue que j’aime bien les pistes qui servent à rien qu’à amorcer le morceau suivant, c’est comme une private joke, c’est sympa. Comme la pochette, un peu psyché, qui oscille entre te donner envie d’aller faire du ski sous une pluie de météorites ou d’entreprendre une randonnée au milieu de lézards préhistoriques, c’est barré l’Angleterre tout de même. Tout ça pour dire que ce nouvel album, je l’aime déjà, du coup j’ai lu tous les articles où Joseph Mount dit qu’il a quitté Paris pour se retrancher dans une ferme perdue au milieu de la lande britannique, où il cultive des moutons et élève son jardin, en un mot qu’il revient aux sources, c’est très cool comme mood, les bobos aiment bien et moi comme je suis bobo à mort, ça me convient. Pour la faire courte, ce qui me plait tellement, c’est ce son que je retrouve, quelque chose entre Jacno et Popcorn de Hot Butter, comme des bulles de chewing-gum qui t’explosent à la tronche et te font rire parce que c’est un peu débile, t’as douze ans pour toujours et de la nostalgie plein les tympans. Le disque s’appelle Forever, c’est pas pour rien hein. Y a de ça dans cet album-là, de l’énergie et de la mélancolie, t’as un peu envie de danser et de pleurer en même temps et à vrai dire, une bonne chanson c’est ça, quelque chose qui frétille et frissonne au-dedans. Joseph Mount, il sait bien faire ça, de la pop élégante, fraîche à jamais, qui te colle le sourire et les poils. Un truc doucement dansant, des ressorts un peu house, qui te donnent envie de bouger ton corps sur le dancefloor, un dancefloor avec boules à facettes et tout le bordel, une vraie discothèque à l’ancienne, où il fait un peu chaud sous ton sweat Blanc Bleu et où tu as envie de rouler des pelles les yeux dans les yeux. Cerise sur le gâteau, la basse est trop bien et moi, dès qu’il y a une bonne basse, je ne réponds plus de rien. Et puis cette petite voix sucrée-salée de Mount, sérieusement, c’est archi-séduisant. Je ne sais pas encore quel sera mon morceau préféré sur cet album, ça pourrait être Whitsand bay, même si c’est un peu une resucée de The Bay, histoire de nous rappeler qu’il faut avoir de la suite dans les idées, ça pourrait être Insecurity, tellement punchy au petit-déjeuner, ça pourrait aussi être Lately et sa trop bonne section rythmique, ou ça pourrait être Walking in the dark qui donne envie de se mettre au lit avec quelqu’un qu’on aime, ou encore Upset my girlfriend, un morceau qui chiale l’adolescence et la fille qu’on a perdue. J’hésite encore. Mais je pense que j’en ai pour un moment avant d’avoir fait le tour de ce disque, et ça tombe bien, parce que c’est Metronomy forever et que j’aime bien quand ça dure des heures.
Super critique super bien écrite, et sans citation de super philosophe.