LA PLAYLIST DES NOUVEAUTÉS DE L’ÉTÉ 2022

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Embrasements et chaleurs extrêmes ont fait vaciller la plus belle saison dans un alarmisme terrifiant, nous donnant le sentiment d’être bien peu de choses face aux années à venir. Il nous reste pour notre part quelques bulles de fraîcheur et d’énergie à partager à travers cette sélection de 37 titres arrivés pendant l’été. Et non, nous ne l’avons pas (entièrement) passé à buller sur des serviettes de bain humides…

Écoutez cette playlist sur votre plateforme favorite : YouTube, Deezer, Spotify ou en version mixée sur Mixcloud. Et aussi, sur agnès b. radio.

NDLR : Les playlists Deezer et Spotify ne comportent pas l’intégralité des titres de cette sélection.

1. Oneida, Beat me to the Punch (Joyful Noise Recordings)

Après vingt-cinq ans d’existence et une vingtaine d’albums oscillant entre le rock psychédélique et la musique expérimentale, les New-Yorkais d’Oneida sortent leur disque le plus simple et direct, un croisement éclairé entre l’euphorie indie de Parquet Courts, les éruptions de larsens de White Light/White Heat et de superbes divagations psychédéliques. L’album s’appelle Success. CR

2. Lauran Hibberd, Rollercoaster (Virgin Music)

Décidément, l’île de Wight est une pépinière de musiciennes, après Wet Leg voilà Lauran Hibberd qui balance une pop punkie aux textes délicieusement ironiques. D’ailleurs, le titre son album qui vient de sortir est Garageband Superstar ; parfait ! CM

3. Momma, Lucky (Lucky Number)

Je pensais avoir mis tous les singles de Household Name dans cette playlist mensuelle mais puisque ce n’est bizarrement pas le cas, en voici un. C’est grunge, pop, sexy, ça ressemble au Live Through This de Hole, en moins trash. L’album est sorti le 1er juillet et fera peut-être d’Etta Friedman et Allegra Weingarten les rockstars qu’elles sont destinées à devenir. CG

4. Winter feat. Hatchie, atonement (Bar/None Records)

L’association de l’Australienne Hatchie – dont le très efficace deuxième album, Giving The World Away, est sorti au printemps – et de l’américano-brésilienne Winter était inattendue, mais peu surprenante tant les deux musiciennes se rejoignent dans leur style : une combinaison de dream pop et de shoegaze, dont ce single fait la parfaite démonstration. On retrouvera ce titre sur le prochain album de Winter, What Kind of Blue Are You?, qui inclura d’ailleurs un autre featuring prometteur, celui de SASAMI. CG

5. Peel Dream Magazine, Pad (Slumberland Records/Tough Love Records)

Suite au merveilleux et très stereolabien Agitprop Alterna paru en 2020 (et chroniqué ici), Joe Stevens revient avec Pad, annonciateur de son troisième album à paraître en octobre. Doux et naïf comme une berceuse sur laquelle on voudrait ne jamais s’endormir. CG

6. Flowertown, Half Yesterday (Paisley Shirt Records/Mt.St.Mtn)

Paisley Shirt Records nous régale toujours autant avec la belle pop de chambre de Flowertown. Morceau issu de leur dernier effort du même nom, idéal en plusieurs circonstances (longs trajets, levers et couchers de soleil, et tutti quanti). VDPJ

7. The Slow Summits, Time’s on Your Side (Hundreds and Thousands Records)

Choisir une chanson des Pastels comme nom de groupe donne une bonne indication quant aux goûts musicaux des Suédois. Jangling guitares, mélodie pop imparable, la chanson qu’ils viennent de sortir est « for the sake of the people still in holiday mode, quite cheerful and easy to hum along to. » CM

8. Lande Hekt, Gay Space Cadet (Get Better Records/Prize Sunflower Records)

Pour son deuxième album solo, Lande Hekt continue de nous offrir des pop songs aux mélodies lumineuses tout en abordant son coming-out en tant que queer. DJ

9. Built to Spill, Spider Web (Sub Pop Records)

Pourquoi Built to Spill, c’est toujours aussi bien malgré le temps qui passe ? Par quel tour de force Doug Martsch ne se ringardise-t-il pas, comme il est censé le faire après plus de trente ans de carrière ? Cela m’échappe. CG

10. The Bug Club, It’s Art (Bingo Records)

Petit scarabée deviendrait-il grand ? Pour ceux et celles qui lisent régulièrement cette playlist, revoici les chouchous gallois de The Bug Club, qui après le maxi EP Intelectuals, continue sur leur lancée moqueuse avec It’s Art. En un an, ils sont passés de pubs locaux au BBC 6 Music Festival (en bas de l’affiche, et c’était à Cardiff, mais tout de même), espérons qu’ils obtiendront au plus vite la reconnaissance qu’ils méritent. PR

11. Lil Ugly Mane, Low Tide At The Dryin’ Out Facility (autoproduction)

Gueule de bois terrible pour Lil Ugly Mane. Rappeur underground culte ayant viré vers un indie rock DIY sur son album Volcanic Bird Enemy and the Voiced Concern en 2021, l’américain nous envoie au cœur de l’été une petite carte postale folk depuis sa cure de désintox. Un morceau cru, primitif, fragile, pensé comme un signe de vie, de survie. Toujours là. EV

12. Mom’s Plate, Toxic Waste (autoproduction)

Jeune pousse confidentielle d’Austin, Texas, cadets dans la famille Nots et consorts, leur post-punk saillant saura ravir les oreilles affûtées. VDPJ

13. Gee Tee, Stuck Down (autoproduction)

La formation « garage devoesque » de Sydney, encore sous estimée en France, revient avec Stuck Down, face A de leur dernier 45 tours paru chez Goner. Court et déflagrateur. VDPJ

14. Cool Greenhouse, Hard Rock Potato (Melodic Records)

Après une flopée d’EPs et un album, la bande londonienne revient en novembre avec son deuxième album, Sod’s Toastie. Le single est alléchant, lancinant, urgent, et la voix de Tom ressemble à s’y méprendre à celle de Nathan Roche. VDPJ

15. Gilla Band, Eight Fivers (Rough Trade)

Tout en restant à la limite du minimalisme, Gilla Band donne en 2 minutes 20 une leçon de puissance et d’efficacité qui va renvoyer Idles et consorts revoir leurs copies. DJ

16. The Garden, Orange County Punk Rock Legend (Vada Vada)

Avec son instru entre britpop et MMMbop qu’on aurait laissé cramer sous le soleil californien à côté d’un skate park dégueulasse, le deuxième single que The Garden nous dévoile de son nouvel album (Horseshit on Route 66, à paraître début septembre) n’avait aucune raison de ne pas être une catastrophe. Et pourtant, 49 écoutes plus tard, on ne se lasse pas de ce machin punk débile et incandescent. Génial. EV

17. Trotski Nautique, Gros Kick (autoproduction)

C’est l’été, on peut rigoler, et les deux humoristes de Trotski Nautique ont la recette : enregistrer ce qui leur passe par la tête et nous en faire profiter. A consommer sans modération, même le pont à base de flûte. RS

18. Wet Leg, Too Late Now (Soulwax Remix) (Domino Records)

Les vieux routards de Soulwax n’ont pas dit leur dernier mot. Ils réalisent ici la prouesse de transformer un morceau banal en bombe pour le dancefloor. DJ

19. Cool Sounds, 6 Or 7 More (Chapter Music)

Les Australiens sortent en octobre leur cinquième album, Like That, et délivrent en attendant un single bien addictif « inspiré par The Clash and Jessie Ware« . CM

20. Junior Boys, Night Walk (City Slang)

Vingt-trois ans déjà que le duo pop électronique de Hamilton, Ontario nous envoûte de ses mélopées éthérées et mélancoliques, et leur retour est à la hauteur de nos espérances avec cette balade nocturne parfaite. Impatience non dissimulée à l’arrivée de ce bien nommé nouvel album Waiting Game à venir le 28 Octobre sur City Slang. TS

21. Naked Flames, Tennessee Transit (Dismiss Yourself)

Naked Flames, c’est le fantôme de 1998 branché en péritel sur une télévision cathodique dont on aurait aspergé les speakers de Cacolac pour couper les fréquences aiguës. Vestiges d’un futur fantasmé fait de jouissance et de sourires hallucinés, les longues plages house de son nouvel album Miracle in Transit invitent à la transe vaporeuse mais puissante. La preuve avec cet incroyable Tennessee Transit, qui laisse le temps à sa suite d’accord douce-amère d’aller et venir sur notre cœur, dans ce qui pourrait être l’éternité. EV

22. Wolfram & Desire, Sad Ibiza Song (Italians Do It Better)

De cette collaboration entre l’énigmatique Wolfram et cette chanteuse nommée Desire nait la chanson parfaite pour clôturer l’été, sur une piste de danse imaginaire et sous un ciel étoilé – le romantisme en bandoulière et la mélancolie en guise de garde-fou. CB

23. Alex G, Cross The Sea (Domino Records)

Après plus de dix ans, Alex G nous surprend encore – un neuvième album, God Save The Animals, attendu en septembre, et un troisième single entêtant, Cross The Sea, pour nous faire patienter (il a fait en août un concert remarquable au Green Man Festival). CM

24. Plastic Mermaids, Girl Boy Girl (Sunday Best Recordings)

Originaires de l’Ile de Wight, Plastic Mermaids fait partie de ces nombreux groupes britanniques qui, en l’absence d’une « scène » qui leur correspond, risque de passer inaperçu malgré des synthés habiles, des textes intelligents et des visuels parfois dérangeants. Girl Boy Girl est déjà le troisième single tiré de It’s Uncomfortable To Grow, second album à paraître le 16 septembre chez Sunday Best Recordings. Ils seront en concert le mercredi 28 septembre à Paris au Supersonic. PR

25. Holy Wave, Chaparral (Suicide Squeeze)

Les Texans révèlent le premier extrait de leur album à venir, pour la première fois chez Suicide Squeeze. Chaparral fait référence à une fleur texane, mais aussi aux « chaparros », façon de désigner familièrement les jeunes gens en espagnol. Le titre explore ainsi l’idée de changer de phase de vie tout en gardant un pied dans sa jeunesse, en s’inspirant notamment du vécu de Kyle Hager, membre du groupe devenu récemment papa. CG

26. Abronia, Plant the Flag (Feeding Tube)

Deuxième album pour ce groupe originaire de Portland, Oregon, Map of Dawn évoque souvent le Black Mountain des débuts : ambiance rétro-futuriste, donc, avec un sens aigu du métissage pour l’un des meilleurs albums de rock psychédélique de ces derniers mois. CR

27. Minami Deutsch, Still Foggy (Guruguru Brain)

Quatre ans après leur dernier album, Minami Deutsch sort pendant l’été son troisième album, Fortune Goodies. Still Foggy, basse en avant, est plus que planante. VDPJ

28. The Lounge Society, No Driver (Speedy Wunderground)

Après un EP en 2021, le quatuor anglais sort son premier album, Tired Of Liberty, sous la houlette du producteur Dan Carey. Ils disent à propos de leur single enfiévré No Driver : « On jouera ce titre jusqu’à ce que nos doigts saignent.” On vérifiera bientôt en live les gars ! CM

29. Brian Eno, There Were Bells (UMC)

Un retour de Brian Eno, cela n’a rien de bien étonnant, tant notre infatigable explorateur n’a de cesse d’enrichir sa discographie de nouvelles pièces, plus ou moins maîtresses. Mais un retour de Brian Eno avec un album intégralement chanté en solo, voilà qui a le mérite d’intriguer, d’autant qu’il ne s’était pas livré à l’exercice depuis 2005 et le très réussi Another Day On Earth. Sur ce premier single, There Were Bells, l’atmosphère est méditative, doucement lugubre mais pleine de douceur, avec pour seule lumière dans les ténèbres la voix d’Eno, quasi-inchangée depuis 1973. EV

30. Marie Klock, La gosse bizarre (autoproduction)

Marie Klock est de retour, toujours entre deux chaises, le rire pas très loin du malaise avec sa ritournelle synthétique, futur hymne des cours de récré pour tous les laissés pour compte. RS

31. Meaning Of Tales, Wanderers (Violette)

Deux copains de ce côté-ci de la Manche trouvent refuge sur la toujours élégante structure franco-anglaise Violette Records et écrivent sur des guitares toutenbois des chansons aux saveurs d’hier, histoire de mieux imaginer des lendemains qui chantent. CB

32. Whitney K, While Digging Through the Snow (Violette)

Déjà repéré l’an dernier grâce à un splendide premier album (Two Years, chroniqué ici), le Canadien Konner Whitney revient avec un cinq-titres magistral, à situer quelque part entre les méditations mélancoliques de Leonard Cohen et la sincérité vibrante du meilleur Lou Reed. Son groupe Whitney K sera en concert à Paris et Lyon en novembre. CR

33. Ty Segall, Don’t Lie (Drag City)

Difficile de choisir un extrait parmis les excellents titres de Hello, Hi, le dernier album de Ty Segall sorti au mois de juillet. Un disque qui tire sa richesse de sa simplicité, puisque les compositions délicates se suffisent à elle-même, un peu comme chez Donovan. Parfait pour accompagner la douce nostalgie de la fin d’été. PR

34. Marina Allen, Or Else (Fire Records)

Après un sublime EP paru en juin 2021 et une incursion au sein de Sylvie, Marina Allen continue de dévoiler les singles de Centrifics, son premier long format prévu pour septembre. Difficile de ne pas tomber sous le charme de ce piano-voix délicieusement sixties. CG

35. Plains, Problem With It (ANTI-Records)

Notre cowgirl préférée, Katie Crutchfield aka Waxahatchee, s’allie à la Texane Jess Williamson pour nous faire cadeau d’une nouvelle ritournelle entêtante, garantie 100% pure americana. Le projet s’appelle Plains, et on a hâte d’en recevoir davantage. CG

36. Phat Dat, Flowers (Another Record/Catapulte)

Mini jet-set internationale tendance pop anglophone, les français de Phat Dat sont à l’aise dans les eaux claires d’une mélodie calme et entêtante. Océan pacifique. RS

37. The Fernweh, Pas Devant les Enfants (Winterlude Records)

Si l’on y retrouve pas les fulgurances de l’album précédent, le nouveau Fernweh mérite tout de même une écoute attentive. Cet extrait 100% « Scouser » en est la preuve. DJ

 

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