La semaine dernière, nous croisions Joseph Fisher sur la micro-terrasse du Pop In, côté du boulevard des Filles du Calvaire, sous les rayons discrets d’un dimanche en fin d’après midi. Quelques mots échangés, et une proposition lancée à l’imprévu, celle d’une reprise pour nous, comme nous le proposons à quelques artistes dont nous sommes proches. Son choix serait le nôtre. Il a été rapide, puisqu’on a reçu cette après-midi ce morceau en hommage à Dame Vera Lynn, disparue aujourd’hui-même à 103 ans. Il nous explique son choix : « Nous sommes le 18 juin 2020 et Dame Vera Lynn vient tout juste de mourir. En France, elle est presque une inconnue mais au Royaume Uni, elle a, durant les longues années de la Seconde guerre mondiale, incarné la résistance de l’Angleterre aux bombardiers nazis qui, durant l’été de 1940, firent subir à Londres un Blitz meurtrier.
Surnommée « la fiancée des forces armées », Vera Lynn était née en 1917. En 1940, lorsque la France s’écroule en quelques semaines et que le corps expéditionnaire britannique rembarque à Dunkerque, elle est déjà une artiste renommée. La guerre va faire d’elle une icône et même lors de l’épidémie de Covid-19, c’est une de ses chansons, We’ll meet again, qui a été choisie pour la campagne appelant les Britanniques à se confiner. The White Cliffs of Dover est une chanson sur la bataille d’Angleterre, qui allait débuter il y a presque 80 ans jour pour jour. Le 18 juin, anniversaire de deux discours : celui d’un certain général français et celui d’un Premier ministre britannique, qui parlait de « finest hour » C’est ce jour que Vera Lynn a choisi pour nous quitter. Comme le faisait dire Pagnol à Charpin : « Vous dire ce que vous voudrez, il y a des fois que le bon Dieu n’est pas gentil. »